«Une révolution capitaliste en marche» ? (O. Milliet)
Dans une interview au Figaro, – le président de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), explique pourquoi le capital-investissement peut se faire une place à coté de l’actionnariat, familial, boursier et d’État. Surtout en France où le très grand nombre de PME souffre de manque d’investissements.
Le capital-investissement trouve-t-il sa place en France?
Olivier MILLET. - Sa vocation première est d’aider les entreprises à grandir. Ainsi, l’investissement des fonds de capital-investissement doit permettre à la start-up de devenir une PME, à la PME une très belle société (ETI). Dans un monde en pleine transformation, ces entreprises même puissantes en France ont besoin d’être accompagnées à l’étranger, d’être aidées à mener et financer des acquisitions pour se renforcer sur leur secteur. Pour l’heure, de très nombreuses entreprises françaises de petite taille ont du mal à franchir ce cap. La France compte beaucoup plus de PME que la Grande-Bretagne et l’Allemagne, mais ces dernières réalisent des chiffres d’affaires bien inférieurs. Pour autant, les choses sont en train de changer et le capital-investissement a beaucoup évolué et grandi depuis trente ans. Au premier semestre, les fonds membres de l’Afic ont investi 5,5 milliards d’euros dans plus de 1000 entreprises. Ce montant est en hausse de près de 50 % par rapport au premier semestre 2015. Nous avons retrouvé les niveaux d’avant crise.
Le contexte actuel est-il favorable au développement des fonds d’investissement?
Une véritable révolution capitaliste est en marche. Le capital-investissement émerge comme le quatrième pilier du capitalisme, plus collectif et adapté à l’air du temps, aux côtés des formes plus traditionnelles de l’actionnariat, familial, boursier et d’État. Il est désormais structuré et très segmenté. Les investisseurs professionnels ont vocation à apporter des compétences pointues aux entreprises dont ils sont actionnaires pendant six ans en moyenne, ce qui donne du temps pour déployer une stratégie et accompagner le développement. De plus, les enjeux sociaux, environnementaux et ceux liés à la gouvernance occupent pour nous une place de plus en plus importante.
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