Privatisations : Fillon veut désengager l’Etat
Fillon veut clairement reprendre le plan de privatisation et se débarrasser de participation dans certaines entreprises dont Fillon pense qu’elles ne servent strictement à rien. Un constat qui n’est pas complètement faux. En effet certaines présences de l’État dans le capital de sociétés n’obéissent à aucun n’objectif stratégique. Par contre le risque est grand que l’État vende des participations qui soit lui rapportent, soit constituent un enjeu pour l’économie. Fillon a cité Renaud comme possibilité de désengagement. Il est vrai que l’État n’a pas forcément pour vocation première de construire des automobiles même de façon minoritaire dans le capital. Pour autant se joue actuellement à l’échelle mondiale une restructuration qui pourrait bien faire disparaître tout constructeur national dans certains pays avec notamment des localisations de sièges sociaux mais aussi des sites de production. Renault est actuellement engagé dans un processus de collaboration voire de fusion à terme avec Nissan mais depuis peu avec Mitsubishi. Une opération qui pourrait le conduire même à devenir le premier constructeur mondial. Le risque du désengagement de l’État français pourrait amener le nouveau groupe Renault à se désengager du territoire d’autant plus que le PDG Carlos Ghosn n’apprécie guère les remontrances régulières du gouvernement à l’égard du montant de sa rémunération. On pourrait citer d’autres exemples de secteurs où la présence de l’État présent un caractère stratégique. De ce point de vue la vente des autoroutes s’est révélée catastrophique car la rentabilité de ces équipements apportait des ressources régulières significatives. Il y a sans doute des désengagements à réaliser mais il conviendrait de ne pas brader le patrimoine national à caractère stratégique uniquement pour améliorer temporairement la trésorerie de l’État. François Fillon a plaidé pour « reprendre les privatisations » et pour que « l’État reprenne des capitaux immobilisés dans des entreprises commerciales où il a gardé des participations », comme chez Renault, lors d’une rencontre avec des élus à la mairie de Chantenay-Villedieu (Sarthe). Le candidat de la droite à la présidentielle a estimé que ces mesures concernaient les entreprises où, pour l’État, « cela ne sert strictement à rien » de détenir des participations en termes d’influence sur la stratégie de l’entreprise, à l’occasion de son premier déplacement après sa victoire à la primaire de la droite dimanche. faut « qu’on reprenne ce processus, qu’on récupère cet argent et qu’on investisse dans les infrastructures », a-t-il encore dit, reçu dans la mairie de cette commune de 874 habitants. La Sarthe, longtemps terre d’élection de François Fillon, a voté à plus de 87% pour lui au second tour de la primaire. Alors que plusieurs élus locaux lui exprimaient le besoin de raccorder les communes rurales au très haut débit, François Fillon a répondu : « On peut faire beaucoup d’économies, y compris sur l’emploi public, en investissant massivement dans les technologies, les procédures numériques, dans de nouvelles façons de concevoir le travail. C’est ce qu’ont fait des entreprises, c’est ce qu’ont plus de mal à faire les organisations publiques », a souligné l’ancien ministre des Télécommunications.
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