Projet Fillon : thérapie de choc ou démagogie ?
Dans ses orientations Fillon propose une thérapie de choc pour guérir le malade France. La question se pose de savoir si ce programme peut s’appliquer ou s’il s’agit seulement d’une démarche électorale pour rompre avec une gestion molle du pays. Parmi les mesures les plus importantes, il faut surtout noter l’allégement de la fiscalité sur les entreprises d’un montant de 40 milliards. Parallèlement la fiscalité sur les ménages va augmenter de manière sensible avec en particulier la hausse de la TVA de 2% qui devrait rapporter de l’ordre de 30 milliards. Pour parler clair, on opère un transfert au profit des l entreprises. On comprend évidemment qu’on veuille renforcer la compétitivité des entreprises handicapées non seulement par les prélèvements obligatoires mais également par la bureaucratie. Un sujet que Fillon n’aborde pas directement mis à part la réduction significative du nombre de fonctionnaires puisqu’il prévoit la suppression de 600 000 postes. De ce point de vue les départs à la retraite ne suffiront pas, pour atteindre le chiffre de 600 000 il faudrait supprimer des fonctionnaires au statut précaire, aussi redéployer les effectifs. En clair, r recentrer l’État sur les tâches réellement régaliennes. Une opération sans doute nécessaire mais qui ne pourra se faire sans réaction et contestation. Autre mesure radicale, la suppression des 35 heures et d’une façon plus générale à durée du temps de travail désormais négociée dans les branches et les entreprises. En clair cela risque d’aboutir à un allongement de la durée effective du temps de travail sans compensation totale en matière de salaire. Ce qu’il propose d’ailleurs pour les fonctionnaires qui devront effectuer 39 heures vraisemblablement payer 35 contrairement à Sarkozy qui lui parlait de 37 heures payées 37. Une autre mesure radicale concerne l’âge de la retraite dont le départ légal serait fixé à 65 ans, une mesure qui d’une certaine manière était déjà dans les tuyaux. Par contre, Fillon veut aussi un n’alignement des régimes spéciaux sur le régime général. Sur ce terrain en particulier, Fillon rencontrera des contestations fortes et sans doute des conflits difficiles à gérer à moins évidemment de limiter cette disposition aux nouveaux entrants. Mais même cette mesure risque de générer une forte réprobation de syndicats. Fillon propose une refonte code du travail à 200 pages au lieu de 3000 actuellement. Un énorme travail juridique encore plus conflictuel que la loi travail ; il y a aussi la réforme des allocations chômage dont Fillon prévoit la dégressivité et l’application sur une durée plus réduite. Face à cette thérapie de choc qui va toucher les salariés et les ménages, Fillon propose un cadeau aux plus riches avec la suppression de l’ISF. L’ISF produit une recette fiscale finalement marginale mais risque d’être le symbole des transferts de richesse entre couches sociales. Ces différentes mesures ne pourront être prises immédiatement compte tenu pour certaines de leurs complexités ; elles vont s’étaler sur des mois voire des années laissant ainsi le temps à la contestation de s’organiser et de monter. Ce que précisément à la Juppé craignait et qui explique largement le caractère plus modéré des propositions du maire de Bordeaux. Mais comme après chaque élection reste à savoir s’il s’agit pour Fillon d’un réel programme de gouvernement ou d’un catalogue de nature électorale qui rejoindra les tiroirs des innombrables réformes enterrées. Pour faire passer la purge socialeFrançois Fillon propose cependant une flat tax (un impôt à taux unique) de 30% sur les revenus du capital. Reste à savoir s’il sera aussi capable de l’imposer car il rencontrera dans ce domaine d’autres oppositions
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