Asie Pacifique: un accord pour contrer Trump
Pour contrer Trump et ses velléités de protectionnisme, les responsables des 21 économies de l’Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) se sont réunis à huis clos dans la matinée avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, pour évoquer les défis de l’économie mondiale. Les dirigeants de l’Apec devaient prendre l’engagement de « conserver (nos) marchés ouverts et de lutter contre toute forme de protectionnisme », de ne pas dévaluer leurs monnaies respectives « à des fins compétitives » et d’oeuvrer activement à la création à long terme d’une Zone de libre-échange Asie-Pacifique totalement intégrée, selon le projet de déclaration finale. Les pays de la zone Asie Pacifique – ceux qui ont le plus bénéficié de la mondialisation – représentent 60% du commerce planétaire et 40% de sa population. Le retour au protectionnisme n’aurait selon eux pour effet que de réduire les échanges commerciaux et de « ralentir les progrès dans la récupération de l’économie internationale ». Inquiets de « l’opposition croissante à la mondialisation » aux États-Unis et en Europe et de « l’émergence de tendances protectionnistes », ils devraient néanmoins insister sur la nécessité d’une « plus juste répartition des bénéfices » de la mondialisation entre « toutes les couches des sociétés ». Ces positions vont à rebrousse-poil des engagements de campagne de Donald Trump, promettant un vigoureux tour de vis protectionniste censé protéger les emplois industriels contre la concurrence à bas coût de pays comme la Chine ou le Mexique. Pendant sa campagne, Donald Trump avait attaqué avec virulence le Partenariat transpacifique (TPP) signé en 2015 entre 12 pays de la région. Mais cet accord, qui laissait la Chine sur la touche, nécessite pour entrer en vigueur l’approbation fort improbable du Congrès américain dominé par les Républicains. La Chine s’est engouffrée dans la brèche pour relancer à Lima son initiative alternative de Partenariat économique intégral (RCEP), un projet d’accord de libre-échange entre l’Asean (Association des nations du sud-est asiatique), l’Australie, la Chine et l’Inde notamment… mais sans les États-Unis.
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