Trump, un vocabulaire pauvre pour les pauvres (Matthew Baum)
Ce qui frappe c’est la pauvreté de son vocabulaire, attestée scientifiquement. En effet, les discours des candidats à la primaire républicaine ont été passés au crible d’un test conçu pour la marine américaine et du nom de ses concepteurs, le test Flesch-Kincaid. Une méthode qui permet de déterminer la complexité d’un texte écrit en anglais, en fonction de la longueur de ses phrases et du nombre de syllabes dans les mots utilisés. Plus précisément, ce sont les introductions et conclusions de ces discours qui y ont été soumises. Résultat: c’est Donald Trump qui a le langage le plus pauvre avec un discours que des enfants de 9-10 ans auraient pu comprendre. Très peu de mots de plus de trois syllabes. Une multitude de répétitions de mots courts qui appuient et renforcent le propos. Ce qui permet à certains de se moquer de ce niveau consternant. Et les journalistes ou ses adversaires démocrates de dresser des listes de ses impairs, de ricaner. Les humoristes des shows nocturnes de se gausser à l’unisson, sur la simplicité ô combien ridicule de cette façon de parler. Mais Matthew Baum, professeur de communication à l’école d’administration Harvard Kennedy School, ne l’analyse pas du tout comme cela. Pour lui, «une certaine frange d’Américains associent la simplicité à l’honnêteté. Ils ne croient plus aux discours trop élaborés, ils les jugent trompeurs.» Trump, tout milliardaire qu’il est, avec ses mots accessibles et compréhensibles reste proche de tout un électorat qui se sent exclu par un vocabulaire trop recherché et complexe. Pas de quoi rire. «Donald Trump tente de rassurer son auditoire, en touchant nos instincts politiques primaires. Il répète des mots simples», explique Peter Lawler, professeur de sciences politiques à l’université Berry College, et auteur d’un livre sur la rhétorique politique américaine.
(AFP)
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