Trump : des promesses économiques bidon

 Trump : des promesses économiques bidon

Pour résumer Trump a promis de réduire les impôts (surtout des entreprises), d’augmenter les dépenses d’infrastructures (1000 milliards !), en permettant tout autant des mesures libérales que des mesures protectionnistes (le mur avec le Mexique !, taxe des produits chinois, l’augmentation des salaires). Des mesures évidemment contradictoires qui entraineront la réaction des partenaires économiques des Etats Unis. Surtout des mesures qui ne sont pas fiancées. Problème: « Ces mesures ne sont pas financées », confirme  Alexis Karklins, directeur général délégué du cabinet de conseil financier Eight Advisory. Pourtant il faudra des recettes copieuses pour couvrir « les baisses massives d’impôts qui figurent dans le programme de Trump, une baisse de 2 points du taux d’imposition des ménages les plus fortunés, avec la tranche la plus haute qui descendrait à 33%, et la baisse du taux d’imposition sur les bénéfices des entreprises, qui passerait de 35 à 15% », estime Alexis Karklins. Alors oui, les élections au congrès qui se tenaient parallèlement à la présidentielle ont laissé la majorité aux Républicains. En théorie, Donald Trump devrait pouvoir compter sur leur soutien pour mettre en place ses projets. Mais « le congrès va bloquer, parce qu’en matière de conservatisme fiscal, les Républicains campent sur leurs positions », prévoit Alexis Karklins. « Les déficits budgétaires qui ont été chiffrés, simulés avec le programme de Trump, ne seront pas acceptés par le Congrès », ajoute-t-il. Ces promesses de baisses d’impôts, pourtant, ont visiblement été déterminantes dans la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, les Américains ne paient pas d’impôt lorsqu’ils gagnent moins de 9.700 dollars par an. Au-delà, ils paient 14%. Puis à partir de 30.000 dollars, 30%. Le taux passe à 41% à partir de 72.000 dollars, et 45% au-dessus de 165.000 dollars. La promesse de Trump, c’est de supprimer toute imposition sous le seuil de 29.000 dollars de revenus annuels. « Donc il se met les classes pauvres dans la poche », souligne Gérard Guyard, président-directeur général de Gravotech. Et d’un autre côté, il réduit le plus haut taux d’imposition à 33%, à partir de 72.000 dollars annuels. De quoi séduire les ménages les plus aisés. En tout cas l’incertitude née de l’élection de Trump a de quoi inquiéter les entreprises françaises. À cause de ces mesures intenables, mais aussi des promesses du candidat républicain de revoir les accords de libre-échange avec ses partenaires commerciaux, coupables selon lui de détruire les emplois américains. « Nous faisons presque 40% de notre chiffre d’affaires aux États-Unis », indique le PDG de Gravotech, un industriel de la gravure. « Nous sommes en train de bâtir notre plan à 5 ans. La question est: comment en tant qu’industriel, je mets ceci en perspective au moins pour les quelques mois qui sont devant nous »?

(Avec la Tribune) 

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