COP22 : au-delà des bonnes intentions
Réunion à Marrakech pour le lancement de la COP 22. Il s’agit de donner un contenu concret aux orientations de la COP 21 qui reste pour l’instant bien théorique en tout cas en dessous de ce qu’il faudrait entreprendre pour réellement peser de manière significative sur le climat. Pollution, inondation, sécheresse, disparition d’espèces, changement de culture agricole autant de conséquences de la montée inexorable de la température. Il est urgent de limiter notre pollution si l’on veut éviter la montée de la température moyenne du globe au-delà de 2°C d’ici 2100, chiffre décidé lors de la conférence climat de Copenhague de 2009. Actuellement, si nous ne faisons rien, il faut en fait s’attendre à un climat de 4°C de plus, préviennent les scientifiques. Pour éviter d’atteindre cette hausse, nous ne devons pas envoyer dans l’atmosphère plus de 900 milliards de tonnes de CO2, un chiffre qui sera atteint d’ici 20 ans si nous poursuivons à notre rythme actuel. Les derniers constats scientifiques montrent que les effets du changement climatique sont déjà présents : vagues de chaleur, les inondations et fonte des glaces. Les scientifiques rappellent qu’il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici 2050, si nous voulons arriver à zéro émission en 2100. C’est encore possible si nous mettons un prix au carbone, si nous investissons dans des transports, des villes propres. Cela ne représente qu’une petite part des milliards que nous allons consacrer dans nos futurs investissements d’infrastructures. Les scientifiques reconnaissent que les changements seront plus faciles à faire pour la production d’énergie, les voitures ou l’efficacité énergétique, mais qu’ils seront plus compliqués dans l’aviation, les transports routiers et maritimes. L’accord de Paris adopté fin 2015, signé par 192 États et ratifié jusqu’ici par 100 d’entre eux (représentant près de 70% des émissions mondiales), est désormais « la feuille de route du combat contre le changement climatique », souligne Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien qui présida la COP20, aujourd’hui responsable du WWF. Mais à la COP22 à Marrakech, les négociateurs devront encore commencer à s’accorder sur toute une liste de procédures, qui feront au final de Paris un vrai succès ou pas. Leur première tâche sera, selon la négociatrice française Laurence Tubiana, d’ »achever les règles » de ce pacte complexe qui inclut notamment un objectif collectif (ne pas dépasser +2°C de réchauffement), des promesses nationales d’action (insuffisantes à ce stade) et des principes généraux pour les revoir à la hausse. Concrètement, cela signifiera résoudre toute une série de questions délicates : comment suivre les émissions de GES de chaque pays ? Comment garantir le financement des politiques climatiques des pays du Sud promis par le Nord ? Quels pourront être les critères de « compensation » des pays pauvres touchés par les impacts climatiques, sécheresses, inondations et autres tempêtes ? « La COP22 est vraiment une COP pour l’application et l’action, » a expliqué le négociateur américain Jonathan Pershing à la presse. Le consensus actuel est de parvenir à un accord sur ces sujets d’ici 2018.
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