Un revenu universel : Valls pour aussi
Valse rejoint donc les partisans du revenu universel. Un revenu universel soutenu par les libéraux comme par l’extrême gauche et qui mérite évidemment quelques interrogations. Pour résumer, il s’agit de refonder, en fait de supprimer tout le système de protection sociale et de le remplacer par un revenu pour tous. En clair chaque individu devra gérer sa propre protection sociale (maladie, chômage, retraite etc.). La première question qui se pose est le niveau de ce revenu. Si l’on s’en tient aux coûts actuels de la protection sociale, à savoir environ 30 % du PIB, le revenu universel serait fixé autour de 450 € soit un niveau trop bas pour assurer un niveau de vie décent. L’autre hypothèse testée est un niveau soit de 750 € par mois soit 1000 € mais qui supposerait là une augmentation sensible de la fiscalité notamment de la TVA. Autre question et non des moindres : la capacité des intéressés à gérer eux-mêmes leur protection sociale. Il est vraisemblable que les plus pauvres seront dans l’incapacité d’affecter les sommes nécessaires à cette protection sociale le revenu universel étant consommé par les dépenses courantes. En fait le revenu universel est un moyen et un prétexte pour remettre en cause tout un système de protection sociale nécessaire mais qu’on est incapable de gérer avec rigueur. L’individualisation de la protection sociale sera particulièrement douloureuse pour les moins favorisés contrairement à ce qu’avance de cette solution « miracle ». Manuel Valls s’est prononcé jeudi à Bordeaux pour la mise en place d’une protection sociale universelle et continue dont le revenu universel serait un « pilier ». « Les risques de la vie ne sont plus les mêmes : multiplication des emplois à temps partiel, contrats courts, épisodes de chômage, dans une économie qui ne connaîtra plus les taux de croissance du passé », a-t-il déclaré dans un discours consacré à une expérience de revenu universel lancée par le Conseil départemental. Il faut selon lui aller vers le revenu universel « d’abord parce que 35% des bénéficiaires potentiels du RSA n’en font pas la demande en raison d’un système complexe », mais aussi « parce que les moins de 25 ans n’ont pas accès aux minima sociaux». Manuel Valls a ajouté plus de 18% des jeunes vivaient sous le seuil de pauvreté et qu’on ne pouvait pas « persister à leur refuser l’accès à ces minima ». Il avait dit en avril dernier souhaiter une réforme complète des minima sociaux pour créer un revenu minimum pour les personnes précaires dès 18 ans. Une mission d’information du Sénat a proposé au début du mois qu’un revenu de base ou revenu universel soit expérimenté dans des territoires volontaires selon différentes modalités. Le Conseil départemental de la Gironde présidé par le socialiste Jean-Luc Gleyze a pris de l’avance en lançant dès la fin du mois de septembre une simulation en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès, l’Institut des politiques publiques et le Centre pour la recherche économique et ses applications. Pour Jean-Luc Gleyze, « le plein emploi est inatteignable » et nous sommes « à la fin d’un modèle ». Cette étude repose sur plusieurs hypothèses en faisant varier différents paramètres tel que le revenu, le niveau de conditionnalité et les catégories de publics. Quatre scénarios sont à l’étude : un revenu qui comprend la fusion des allocations RSA et logement, un revenu comprenant la fusion de dix allocations, un revenu de 750 euros pour tous sans condition et un autre de 1.000 euros. Cette simulation se conclura par des préconisations politiques, réglementaires, financières en janvier 2017. Elle va permettre de recenser des données notamment sur la nouvelle répartition des richesses entre populations et territoires après les transferts de revenus, ainsi que les adaptations du système institutionnel, les effets sur les trajectoires des bénéficiaires, les mutations du travail social et du développement social.
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