Les confidences de François Hollande auront perturbé beaucoup de responsables socialistes au point que certains s’interrogent maintenant sur la crédibilité de sa candidature en 2017. On se demande d’ailleurs si ces confidences ne relèvent pas davantage d’un testament politique que d’un projet ; en d’autres termes si François Hollande ne se prépare pas à renoncer. Au-delà de l’impact assez malheureux de ces confidences se pose peut-être la question encore plus fondamentale de l’incapacité de François Hollande de créer la moindre dynamique électorale : témoin le fait que désormais seulement 13 % des Français souhaitent sa candidature en 2017. Un record d’impopularité historique pour un président de la république. Du coup le désarroi s’est manifesté sans détour mardi au Parti socialiste, où l’on hésite ouvertement à soutenir le chef de l’Etat en vue des échéances de 2017. De nombreux élus, qui évoquent l’hypothèse d’un recours à Manuel Valls, réclament des explications au président, resté discret depuis la parution de l’ouvrage « Un président ne devrait pas dire ça » contenant des propos jugés désinvoltes par les plus cléments, politiquement suicidaires par d’autres. »C’est une évidence que ce livre n’a pas été compris et qu’il faut désormais que le président s’en explique », a estimé mardi le député Olivier Faure avant la réunion hebdomadaire du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Ce dernier refuse de signer un « chèque en blanc » sous la forme d’un appel en faveur du président, candidat de moins en moins naturel de son camp. « N’inversons pas les choses à chaque fois. Le soutien vient après les propositions », a encore dit le député, longtemps directeur adjoint du cabinet de François Hollande à l’époque où celui-ci dirigeait le Parti socialiste, puis cheville ouvrière de son équipe de campagne en 2011 et 2012. Des parlementaires et des élus locaux devaient signer avant la fin du mois d’octobre un texte de soutien, conçu comme un marchepied vers une candidature à la primaire de janvier. L’initiative n’est plus à l’ordre du jour. « Il ne vous a pas semblé que la donne avait un peu changé, là, ces derniers temps, et qu’effectivement ça mérite un peu de réflexion et de recul ? », a répondu le député de Vendée Hugues Fourage aux journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet. Dans l’ouvrage paru la semaine dernière, François Hollande qualifie, selon des propos rapportés par deux journalistes, les footballeurs de « gosses mal éduqués », traite la magistrature d’ »institution de lâcheté » et juge l’immigration trop massive. Le chef de l’Etat a depuis exprimé ses « regrets » auprès des magistrats et dit entendre, dans une interview au groupe Ebra, les « doutes » soulevés par la publication du livre. Insuffisant pour résorber les lézardes apparues jusqu’au sommet de l’édifice socialiste: Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, a parlé d’un livre « ni fait ni à faire » et Claude Bartolone, président de l’Assemblée, s’est interrogé sur la volonté de François Hollande de postuler à sa succession. Au sein même du gouvernement, on ne cache pas sa stupéfaction. « ‘Un président ne devrait pas dire ca’. Vous avez la réponse dans le titre. C’est peut-être la seule chose intéressante du livre », a jugé encore mardi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, devant la presse diplomatique. (Avec Reuters)
0 Réponses à “2017 : Hollande de plus en plus contesté au PS”