Hollande : confidences pathétiques
En quoi les confidences de François Hollande sont-elles lamentables ? D’abord parce qu’il a accordé plus de 60 interviews aux deux journalistes pour étaler ses états d’âme. Si les relations d’un président avec les journalistes paraissent nécessaires par contre leur accorder autant de temps témoignent à l’évidence chez l’intéressé d’une préoccupation complètement folle à l’égard de com’ sans parler de la tendance égocentrique du personnage qui comme les anciens monarques étale sa vie privée. Qui ne présente évidemment aucun intérêt. Lamentables aussi parce qu’elle révèle des réflexions privées qui prennent le contrepoint de ces positions officielles par exemple sur la déchéance de nationalité, sur l’immigration, sur la loi travail ou encore sur Notre dame des landes. Un étalage d’états d’âme et de confidences intimes qui révèlent finalement un personnage assez immature et très imbu de lui-même car jamais Hollande n’est capable de la moindre analyse de ses erreurs et de ses échecs. Une sorte d’avilissement de la fonction présidentielle. En imagine mal le général De Gaulle, Pompidou ou même Mitterrand s’allonger autant de fois sur le divan de journalistes. Des confidences explosives, assure Le Parisien. François Hollande se livre «comme jamais » dans Un président ne devrait pas dire ça (Stock). Ce recueil d’entretiens avec les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme paraît jeudi 13 octobre. Les plus malicieux remarqueront que l’ouvrage sera en concurrence frontale, sur les tréteaux des libraires, avec celui, posthume et intime, de son prédécesseur socialiste, François Mitterrand (Lettres à Anne, Gallimard). Pour écrire leur livre, les deux journalistes du Monde ont rencontré François Hollande « 61 fois, sans conseillers, dont une dizaine de dîners à l’Elysée… et sept ou huit à leur domicile ». Que retenir des confidences de l’actuel locataire de l’Elysée ? Comment François Hollande juge-t-il son prédécesseur ? Durement : « C’est le petit de Gaulle. On a eu Napoléon le petit, eh bien là, ce serait de Gaulle le petit ». Il déteste, affirme Le Parisien, le goût de l’argent de l’ex-maire de Neuilly, « sa grossièreté, sa méchanceté, son cynisme », et jusqu’à la décoration « mauvais goût » de la salle de bains de l’Elysée. S’il y a désaccord personnel, le fossé n’est pas si grand sur les questions d’identité, assure le journal : « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute », concède en privé le président socialiste. »Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là, lance-t-il encore. « Au final, il appellerait à voter Sarkozy sans états d’âme en cas de second tour avec Marine Le Pen », écrit Le Parisien. François Hollande porte, selon le journal, « une infinie tendresse » à Ségolène Royal, sa condisciple de l’ENA et mère de ses quatre enfants. Il relate ainsi le premier Conseil des ministres commun le 4 avril 2014 : « Elle était heureuse, émue, on a échangé un regard, voilà, c’est une belle histoire. »
Le ton est nettement moins positif sur une autre ancienne compagne, Valérie Trierweiler. Elle était, affirme le chef de l’Etat, »maladivement jalouse », quitte à se tromper de sujet : « L’obsession de Valérie, ce n’était pas Julie ou une autre, c’était Ségolène. » Il poursuit : « Elle n’était jamais rassurée. Parce qu’elle pensait toujours que Ségolène allait revenir. » La rupture avec la journaliste de Paris Match, pour lui, a été »le pire moment du quinquennat ». S’il assure n’avoir pas lu Merci pour ce moment, best-seller de l’année 2014 qu’il juge comme l’« acte d’une femme malheureuse », il ne lui pardonne pas d’avoir évoqué l’épisode des « sans-dents ». « Je lui ai dit : je vois les gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents. » Il assure qu’il ne se moquait absolument pas d’eux : « C’est odieux, c’est une trahison. Quand je dis : j’aime les gens, c’est vrai. » La relation avec l’actrice a commencé « début 2013″, selon le président. Le couple se voit « régulièrement, pas aussi souvent qu’on le voudrait » et il juge que c’est « une fille bien ». Veut-il officialiser ? Non, « y compris pour le second quinquennat», qui rêve sans doute !
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