Croissance : pas de vraie reprise en 2016 et 2017 (INSEE)
La croissance sera de 1.3% en 2016 et pas davantage en 2017. L’INSEE s’aligne enfin sur les prévisions des instituts internationaux. L’Insee table sur une progression du PIB de 0,2% au troisième trimestre et de 0,4% au quatrième, envisageant une amélioration graduelle après le profil très contrasté du début d’année (+0,7% au premier trimestre, -0,1% au deuxième). Elle sera notamment alimentée par un net rebond de la production manufacturière (+1,0% au troisième trimestre), qui avait été pénalisée par la grève des raffineries du printemps. Dans les services, l’hôtellerie-restauration continuera de souffrir des répercussions des attentats. La consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie française dont l’évolution a contribué à la trajectoire heurtée de début 2016, resterait atone au troisième trimestre (+0,1%) avant de se redresser (+0,5%) au quatrième, dans le sillage du pouvoir d’achat (+1,8% sur l’année). Sur l’ensemble de l’année, la croissance sera principalement due à la demande intérieure, la reprise de l’investissement venant s’ajouter à une consommation en hausse de 1,5%. Après avoir pesé négativement pendant quatre ans, l’investissement des ménages, essentiellement en logement neuf, se stabiliserait (+0,2%) et celui des administrations devrait lui aussi rebondir (+1,6%) après deux années de net recul, les collectivités locales retrouvant des marges de manœuvre financières. L’investissement des entreprises, dans un contexte de taux bas et de marges redressées, progresserait quant à lui de 3,6%, une hausse d’une ampleur inédite depuis 2011. A 1,3%, soit le même rythme qu’en 2015, la France connaîtrait pour la troisième année consécutive une croissance inférieure à celle de la zone euro, qui atteindrait 1,6%, a relevé devant la presse Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee. « Comparée à ses voisins, le point noir de l’économie française reste le commerce extérieur », qui devrait contribuer négativement à la croissance cette année, à hauteur de -0,4 point. Décevantes au premier semestre, même en tenant compte de la faiblesse de la demande mondiale, les exportations ne devraient que modérément rebondir sur la deuxième partie de l’année, a-t-il expliqué. Elles seront notamment ralenties par le contrecoup des livraisons de grands contrats navals au printemps et le net recul des ventes de céréales lié aux mauvaises récoltes. L’économie française ne se remet que graduellement de son trou d’air du printemps et affichera sur l’ensemble de 2016 une croissance limitée à 1,3%, prédit jeudi l’Insee, qui confirme cependant prévoir une baisse du chômage à la fin de l’année.
(Avec Reuters)
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