Desserte ferroviaire Paca : Estrosi ne veut plus de la SNCF
Estrosi, le président de la région PACA, n’aura sans doute jamais le prix Goncourt ou le Nobel d’économie, pour autant en mettant les pieds dans le plat des dessertes ferroviaires régionales, il risque de soulever un sérieux problème quant à l’avenir de la SNCF. Une entreprise qui risque d’être menacée sur ses créneaux de transport de personnes en 2019. Estrosi, lui, veut remettre en cause dès maintenant le financement des TER et cela pour ne pas renouveler le contrat passé avec la SNCF. Les lignes régionales ferroviaires ont été sauvées grâce à la prise en charge par les régions, elle pourrait être s par ces mêmes régions qui pourraient en supprimer une grande partie et leur substituer des transports par cars. En cause, comme pour l’ensemble des prestations de la SNCF : l’insuffisance de compétitivité qui se traduit par des coûts devenus insupportables, soit pour le client, soit pour les autorités organisatrices. Un cout hypothéqué par la lourdeur de gestion de la SNCF aussi par les conditions de financement des infrastructures et la charge financière que représente la dette abyssale de l’entreprise ferroviaire. Une dette qui ne date pas d’hier mais qui s’est accumulée depuis 1937, de la création de la SNCF. Notons cependant que précédemment la situation des opérateurs privés n’était pas non plus très brillante depuis le XIXe siècle. La région Paca a donc décidé de rompre les négociations avec la SNCF pour la reconduction de la convention régissant le réseau des transports express régionaux, et d’accélérer l’ouverture à la concurrence, a annoncé mercredi le président de la région Christian Estrosi. «Je romps toute négociation avec la SNCF pour la reconduction d’une convention qui avait été signée il y a dix ans et qui voyait son terme arriver en décembre prochain», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. «J’engage l’accélération de l’ouverture à la concurrence dès 2019», et «même avant si l’État le permet», a poursuivi le président de la région, affirmant qu’il s’agissait d’une «première en France» et qu’il voulait faire de Paca une «région pilote» en la matière. «Nous travaillons à la création d’un groupement européen de coopération territoriale qui associerait au moins Monaco et la Ligurie», en Italie, a-t-il déclaré, évoquant une collaboration possible avec la société italienne Thello, qui concurrence déjà la SNCF en assurant des liaisons ferroviaires entre la France et l’Italie. «Le train n’est pas toujours le plus adapté, des offres alternatives sont à l’étude», a ajouté Christian Estrosi, citant les «cars régionaux» et les «bus à haut niveau de service». Le président de région a également déclaré étudier la possibilité d’une gestion en régie pour organiser certaines lignes de transport ferroviaire, «sur le modèle des chemins de fer de Provence» pour contrecarrer «le monopole de la SNCF». La région conteste le devis de 291 millions d’euros établi par la SNCF pour l’année en cours, estimant qu’il y avait «36 millions de trop» au vu des «86 trains en grève, annulés ou en panne de conducteur» depuis janvier dernier, selon Christian Estrosi, qui précise avoir communiqué cette décision lundi au président de la SNCF Guillaume Pepy. «Le 3 novembre nous soumettrons aux élus (de la région) un budget unilatéral pour le devis de 2016», a-t-il affirmé, tout en assurant que les transports continueraient d’être assurés. La région «ne paiera que ce qu’elle doit», a-t-il assuré.
Les régions Paca et Auvergne-Rhône-Alpes avaient déjà annoncé début septembre leur intention d’imposer des pénalités à la SNCF en raison de suppressions de TER par manque de conducteurs, un problème reconnu par la compagnie ferroviaire qui avait dit vouloir «régler cette situation d’ici la fin de l’année». Le patron de la SNCF, guillaume Pepy, avait admis en mars une «erreur de prévision», du nombre de départs à la retraite et promis le recrutement de 1.000 nouveaux conducteurs en 2016.
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