Hollande : un discours de curé de campagne
Peu d’observateurs ont remarqué que les discours de François Hollande ce rapprochaient de plus en plus de celui d’un curé de campagne, sur le fond comme sur la forme. Sur la forme, une sorte de sermon mal ficelé qui mélange tout et qui se caractérise surtout par sa confusion, sa grande faiblesse intellectuelle et cette tonalité mielleux des prédicateurs du dimanche. Sur le fond, on s’interroge encore sur la nature du sujet traité : le terrorisme ? La critique de la droite ? La vision de la France ? La préparation de sa candidature en 2017 ? Sans doute un peu de tout comme aux galeries Lafayette et cette phrase ésotérique : »La France est bien plus qu’une identité, c’est une idée, un projet, une ambition. » Le genre de phrase qui ne signifie comment rien. La France serait une idée ? Une ambition ? Davantage qu’une identité ? Mais quel charabia ! Évidemment la langue de l’ENA ; parler, parler meubler le vide sidéral du contenu par des mots, par du bruit. Ce n’est pas la première fois que François Hollande utilise cette phrase sans doute soufflée par un de ses conseillers boutonneux fraîchement sorti de l’ENA ou du grand séminaire du parti socialiste. François Hollande a prononcé jeudi un discours confus de combat contre la droite accusée de vouloir abaisser la démocratie et liquider le modèle social français, donnant un signal clair de sa volonté d’être candidat en 2017 pour ne pas laisser l’image de la France s’altérer « lors des prochaines années ». Il a saisi l’occasion d’une intervention sur « la France face au terrorisme » pour approfondir ( !) sa vision du pays et surtout attaquer une opposition jugée trop sûre d’elle quant à ses chances de remporter l’élection présidentielle du printemps. Quelques perles : «Je ne laisserai pas l’image de la France, le rayonnement de la France, l’influence de la France s’altérer lors des prochains mois ou des prochaines années », « Nous devons assurer la sécurité sans jamais renoncer à vivre comme nous le voulons, comme nous l’entendons », »L’identité, elle n’est ni heureuse ni malheureuse », a-t-il dit. « La France est bien plus qu’une identité, c’est une idée, un projet, une ambition. » Et en fin de sermon : « je suis encore, jusqu’au mois de mai, le seul qui en ait eu l’onction -, je veux dire que dans une démocratie il y a l’élection. » « Ah ce n’est pas facile l’élection, il faut la mériter, s’y préparer et respecter les citoyens ! ». Amen.
(Avec Reuters)
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