Automobile : La fin du diesel (Hinrinch J. Woebcken )
C’est le patron de Volkswagen US à qui le dit, un expert évidemment d’une des plus grandes marques mondiales. Pour lui l’avenir, c’est l’électrique. Rien d’exceptionnel dans cette vision prospective sans doute suscitée par les scandales de la marque en matière de pollution. Il y a longtemps en effet que la mort du diesel et au-delà du moteur à explosion alimentée par le pétrole a été prédite. D’une certaine manière c’est même un scandale que cette voiture électrique ne se soit pas substituée depuis longtemps à l’automobile qui pollue et détruit l’environnement. En cause sans doute une collusion entre les pétroliers qui s’enrichissent à bon compte en pillant les ressources de pays en développement, les Etats qui se goinfrent de la martingale fiscale sur l’automobile enfin les constructeurs qui peuvent vendre des modèles rapidement obsolètes et très chers. Rappelons qu’en France le coup moyen d’une automobile tourne autour de 20 000 €, une folie pour le consommateur comme pour l’environnement. Lancé il y a un an, le feuilleton du « DieselGate » s’oriente donc doucement vers une nouvelle saison plus écolo. C’est même Hinrinch J. Woebcken, président de Volkswagen USA, le dit. Pour le leader mondial des moteurs au gasoil, le scandale des moteurs truqués aura permis une chose: lui faire prendre conscience que la fin du diesel s’approchait inexorablement pour les véhicules grand public et qu’il était temps de passer à la prochaine étape: l’électrique. Il ne s’agit pas d’une phrase lancée en l’air, puisque le dirigeant apporte même des précisions plutôt inattendues. Plusieurs modèles emblématiques dotés d’un moteur TDI pourraient ne plus être distribués aux États-Unis sans donner de calendrier précis pour ce revirement stratégique. Hinrinch J. Woebcken a notamment cité la Golf, la Jetta et la Passat. Il précise néanmoins que pour ce marché, la filiale du groupe allemand continuera à proposer du diesel, mais dans quelques cas où il est nécessaire, sans plus de précision. Il évoque certainement les SUV et les utilitaires qui chez les constructeurs américains restent dédiés à ce carburant, et ce détail à son importance. Cette précision est d’importance, car si l’image de Volkswagen a été détériorée par le scandale, le diesel n’est pas sur la liste noire des constructeurs américains, ni de leurs clients comme Dan Nicholson, vice-président en charge des groupes motopropulseurs de General Motors l’a rappelé cet été. Pour lui, pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. « Les clients […] voudront toujours des diesel et nous allons répondre à cette demande », a-t-il indiqué. Une demande avec une offre beaucoup plus lucrative que celle de véhicules électriques susceptibles de durer 20 ou 30 ans ! Et sans pollution.
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