Accord UE-Turquie : les Allemands contre
(Avec AFP)
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(Avec AFP)
Automobiles d’occasion : près de la moitié de fraudes
Dans une enquête publiée auprès de 1 471 commerces, la DGCCRF a constaté 860 avertissements, 33 procès-verbaux pénaux et 114 dossiers contentieux. Parmi les manquements remarqués, les vendeurs ont notamment fait croire à leur client que le véhicule était une première main, en mettant en exergue la première immatriculation. Les infractions les plus courantes portent sur le kilométrage. Les spécifications et les catégories sont également l’occasion pour les commerçants de frauder. Acheter à une grande enseigne serait moins risqué pour le consommateur. « Les infractions majeures sont relevées chez les marchands et négociants indépendants », estime la DGCCRF. Les dérives constatées proviennent en majorité des commerçants indépendants mais les grandes marques comme les sites internet de vente de véhicules d’occasion en ligne ne respectent pas, eux non plus, la législation sur le commerce des véhicules de seconde main. Pour la DGCCRF, internet est souvent « le repaire de faux particuliers qui procèdent à un négoce clandestin de revente de véhicules d’occasion». En 2015, 5,56 millions de voitures d’occasion ont été vendues en France, soit trois fois plus que les véhicules neufs.
Financement région : à vous de trouver les sous (Valls)
C’est en substance ce qu’a dit Manuel Valls aux régions après leur refus de mettre en place une nouvelle taxe pour financer les compétences des régions en matière d’économie. Le Premier ministre Manuel Valls demande aux régions de trouver un moyen pour dégager 600 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2017. Irrité par l’attitude des régions, le gouvernement met la pression. Le Premier ministre Manuel Valls a en effet prévenu les régions dans un courrier que leurs propositions pour remplacer la taxe qui devait compenser leur engagement dans le domaine économique devront s’inscrire dans le cadre de la « trajectoire des finances publiques » du gouvernement. L’association des régions de France (ARF) avait en effet indiqué en début de semaine qu’elle ne voulait plus de cette nouvelle taxe, dont le principe avait été acté fin juin avec le gouvernement, au moment de la signature de « l’Acte II de la plateforme Etat- Régions » le 28 juin dernier.
« Le gouvernement restera naturellement à l’écoute de vos propositions qui devront s’inscrire néanmoins dans le cadre de notre trajectoire de finances publiques, nécessaire au redressement de la France », a écrit le Premier ministre dans cette lettre adressée jeudi à Philippe Richert, le président (LR) de l’ARF. Manuel Valls rappelle que deux plateformes Etat-Régions ont été élaborées depuis début 2016 pour consolider le rôle des régions en faveur de l’emploi, la formation, la santé et les transports. Ce recul de l’ARF est donc un coup d’arrêt dans les bonnes relations nouées ces derniers mois entre les régions, majoritairement de droite, et le gouvernement. Fin juin, rappelle le Premier ministre, « un consensus » avait été « esquissé », « sur la possibilité pour les régions de dégager une recette supplémentaire de 600 millions d’euros en 2017, au travers d’une taxe spéciale d’équipement régionale (TSER), dont l’activation serait facultative ». « L’ARF avait souligné publiquement l’intérêt et l’équilibre d’un tel dispositif », note-t-il. Plusieurs présidents de régions, majoritairement de la droite et du centre depuis les élections régionales de décembre, aux premiers rangs desquels les « LR » Christian Estrosi (Paca) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France), se sont par la suite opposés à cette nouvelle taxe. La droite s’est en effet engagée durant la campagne des régionales à ne pas augmenter ou créer d’impôts. Autrement dit, les présidents de région n’assument pas politiquement cet accord du 28 juin. Pour financer ces 600 millions d’euros, l’ARF a donc demandé au Premier ministre « la réouverture des discussions sur le volet financier » de leurs engagements, et un rendez-vous dans les plus brefs délais. Les présidents demandent au gouvernement de réfléchir à un autre mécanisme basé sur une modulation des dotations, sur l’octroi d’une enveloppe ou même sur le transfert d’une taxe spécifique, comme la TICPE. Manuel Valls en « prend acte » et laisse la porte ouverte à de nouveaux échanges pour parvenir à une autre solution, mais il dit bien que c’est aux régions de proposer, et dans un cadre budgétaire rigoureux. Ce qui de facto exclut certaines solutions évoquées par les régions. Les négociations risquent donc d’être difficiles dans ces prochaines semaines.
(Avec AFP)
Comité d’experts Panama Papers : Joseph Stiglitz démissionne
Le comité mis en place par le Panama pour faire la lumière sur son système financier manque de transparence, a dit vendredi à Reuters le lauréat du prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz, après en avoir démissionné. La publication en avril de plus de 11,5 millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca, les « Panama Papers », a révélé les détails financiers de nombreux comptes offshore susceptibles d’être utilisés pour échapper au fisc. Joseph Stiglitz ainsi que l’expert anti-corruption suisse Mark Pieth, qui comptaient parmi les sept membres du comité de transparence convoqué par le pays pour auditer son système financier, notoirement opaque, disent avoir trouvé le gouvernement peu disposé à soutenir une enquête ouverte. Ils ont tous deux démissionné vendredi après le refus du Panama de garantir que les rapports du comité seraient rendus publics. « Je pensais que le gouvernement était plus engagé, mais ce n’est manifestement pas le cas », a dit le professeur américain. « C’est extraordinaire comme ils ont essayé de nous saboter », a-t-il ajouté. Le gouvernement panaméen a défendu la gestion « autonome «du comité dans un communiqué, regrettant les départs de Stiglitz et Pieth, qu’il attribue à des « divergences internes ». Il a remercié les deux hommes pour leurs recommandations et s’est dit toujours attaché à la « transparence et la coopération internationale ». Lors de la première réunion du comité à New York les 4 et 5 juin, la nécessité d’un engagement du gouvernement panaméen à publier les résultats du rapport faisait consensus, ont dit Stiglitz et Pieth. Mais la semaine dernière, ces derniers ont reçu une lettre du gouvernement revenant sur cette promesse.
(Avec Reuters)
EDF : plainte contre le syndicat Sud
Contrairement à ce qu’affirme Sud, EDF explique qu’« au moment où le conseil d’administration de l’entreprise s’est tenu, EDF et son président n’avaient pas connaissance de la volonté du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point ». « Le seul élément connu le 28 juillet avant le communiqué du gouvernement britannique était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet. Or cette possible date de signature, qui n’était pas confirmée, n’avait été, de ce fait, communiquée ni aux administrateurs, ni au marché : son report ne nécessitait donc aucune information rectificative », poursuit le groupe. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, va attaquer en justice le syndicat Sud Energie, qui l’a accusé de mensonge dans le cadre du projet Hinkley Point, a annoncé EDF. Le 5 août, Sud Energie « a indûment prétendu qu’il aurait menti aux journalistes en affirmant qu’il ne connaissait pas, lors du conseil d’administration, l’intention du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point », écrit EDF dans un communiqué, envoyé vendredi soir. L’entreprise ajoute qu’elle-même et son PDG poursuivront de la même manière « toute personne colportant de telles contre-vérités ». Le 28 juillet, le conseil d’administration d’EDF a voté à une étroite majorité en faveur du lancement de ce projet de construction de deux réacteurs de nouvelle génération au Royaume-Uni. Mais quelques heures plus tard, Londres a annoncé qu’il ne comptait prendre sa décision qu’au début de l’automne. Selon plusieurs sources, les administrateurs n’ont pas été informés des hésitations de Londres lors du conseil et certains d’entre eux ont estimé par la suite qu’ils auraient dû l’être. Dans un courrier adressé le 2 août aux administrateurs et obtenu par Reuters, Jean-Bernard Lévy explique qu’il a été informé, tard le 27 juillet, que la Première ministre britannique, Theresa May, « demandait un peu plus de temps ». « Nous n’avions pas d’alerte sur le fond, et nous ignorions l’existence et le contenu du communiqué de presse du gouvernement britannique », ajoute-t-il. Le 29 juillet, Jean-Bernard Lévy avait déclaré à des journalistes qu’il ne savait pas, au moment du conseil du 28, que le gouvernement britannique souhaitait «approfondir sa réflexion ».
(Avec Reuters)
Beaucoup de banques sans avenir » (Nicolas Véron)
Après les tests effectués par la BCE des inquiétudes se font jour quant à l’avenir de certaines banques ; pas forcément en France où le secteur est relativement solide. Nicolas Véron, économiste auprès du think tank Bruegel et du Peterson Institute à Washington, la santé des banques européennes, italiennes en tête, n’est pas encore au beau fixe.
Comment interprétez-vous les stress tests bancaires publiés vendredi par l’Autorité bancaire européenne ?
Les précédents, réalisés en 2014, portaient sur plus de cent grandes banques de l’Union européenne, contre 51 aujourd’hui. C’est un choix plus pragmatique, vu la lourdeur de l’exercice, et plus politique. La Banque centrale européenne (BCE) a stressé en parallèle des dizaines de banques plus petites et plus fragiles dont les résultats ne seront pas dévoilés. Les résultats de d vendredi ne contiennent pas d’éléments de couperet sur les seuils. Ils n’indiquent donc pas le niveau de capital nécessaire pour un établissement. C’est un signal d’inconfort et d’ambiguïté de la part des autorités de surveillance européennes. Nous sommes dans une séquence encore très politique. À la BCE de convaincre les marchés que les banques saines le sont vraiment.
Ces résultats risquent-ils de semer la panique sur les marchés lundi?
Je ne le crois pas. Pas plus que je ne pense qu’ils vont frapper les valeurs bancaires déjà déprimées. Il n’y a pas beaucoup de surprises. Le cas de Banca Monte dei Paschi di Siena, plus mauvais élève de ce classement, était largement anticipé. En outre, juste avant la publication des tests, la banque a annoncé un plan de sauvetage qui doit encore être approuvé par les autorités européennes. On a remis un jeton dans la machine. Le moment de vérité viendra après le référendum italien sur la révision constitutionnelle, qui sera crucial pour la carrière de Matteo Renzi. S’agissant de la douzaine d’autres banques révélant une certaine faiblesse, la plus grande surprise est venue de la britannique Royal Bank of Scotland et des deux grandes banques irlandaises, Allied et Bank of Ireland. Toutes ont été nationalisées après la crise de 2008. Cela indique qu’elles ont encore besoin d’être réparées et que leur privatisation n’est pas pour demain.
Les banques italiennes lestées de créances douteuses peuvent-elles engendrer un risque systémique?
Le problème est circonscrit. C’est le dernier problème bancaire national de la zone euro. La BCE a déjà fait beaucoup depuis six mois pour pousser les banques à nettoyer leur bilan et à reconstituer leurs fonds propres. Elle se heurte néanmoins à des blocages politico-administratifs. Recréer une zone de confiance va prendre du temps.
À quoi sont liés les problèmes des banques européennes dans leur globalité?
Il reste des questions de solvabilité au Portugal et dans certaines banques publiques allemandes. Et il y a un problème beaucoup plus diffus et général de rentabilité. Il est lié aux taux bas de la BCE, qui compriment les marges du secteur, et au fait que les acteurs bancaires européens ont des coûts très élevés et n’ont pas encore tiré toutes les leçons de la crise en matière de modèle économique et de restructuration. Beaucoup de banques sont viables mais n’ont plus d’avenir. On peut s’attendre à des mouvements de consolidation, mais même pour cela la confiance entre acteurs doit revenir.
Comment protéger les épargnants face aux cas de défaillance des banques?
Jusqu’à 100.000 euros de dépôt, les petits déposants sont protégés par l’État. Mais pour les autres produits d’épargne, comme les obligations ou actions, les cas de figure varient d’un État à un autre en fonction de sa législation. C’est une des leçons qu’il faut tirer de l’épisode italien, un scandale où des milliers d’épargnants ont acheté des produits à risques proposés comme sûrs par leurs banques. Nous devons faire évoluer nos habitudes d’épargne vers plus de clarté pour savoir.
En cause les attentats, le pouvoir d’achat amputé notamment par la fiscalité et les incertitudes sur l’emploi et les revenus (sans parler des manifs). A noter parallèlement la nette diminution des prix des résidences secondaires en bord de mer. Les hôtels et restaurants hexagonaux affichent, en juillet, un taux de fréquentation en baisse de 10% par rapport à juillet 2012. C’est ce que révèlent les premiers chiffres de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Et les mauvais chiffres des hôtels et restaurants ne profitent pas à l’hôtellerie de plein air. Campings et parcs résidentiels de loisirs enregistrent eux aussi une baisse de 10% des réservations en juillet, d’après les premiers relevés de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé de la promotion du Tourisme; confirme aussi au JDD une baisse de 10 % du nombre de nuitées internationales en juillet 2016 par rapport à la même période l’année dernière. Une baisse qui est la conséquence, en partie, des attentats terroristes qui ont frappé la France.
Quel est l’impact des attentats sur le tourisme en France?
Le nombre de nuitées internationales a baissé en moyenne de 10% les six premiers mois de l’année. Paris et l’Île-de-France ont été plus touchés que la province, en progression de 2%. Pour le mois de juillet, la tendance se confirme avec une diminution d’environ 10% par rapport à la même période de l’année dernière, même s’il est trop tôt pour tirer un bilan.
La réaction des visiteurs étrangers varie-t-elle selon les nationalités?
Une clientèle à fort pouvoir d’achat en provenance des États-Unis, d’Asie ou du Golfe a fortement réagi aux attentats. Les hôtels haut de gamme souffrent davantage. Heureusement 80% des visiteurs sont des Européens qui maintiennent leurs vacances. Malgré le Brexit, les Britanniques n’ont pas annulé leur séjour. Nous saurons à la fin de l’été s’ils ont diminué leurs dépenses en raison de la dévalorisation de la livre.
« Une semaine de congés payés en plus « (Marie-Noëlle Lienemann)…..pourquoi pas 10 ou 15?
Pour tenter d’exister dans la primaire à gauche Marie-Noëlle Lienemann n’hésite pas à s’engager dans la fuite en avant des frondeurs ; pour cela, elle propose une sixième semaine de congés payés et la semaine de quatre jours sans parler des référendums pour défaire les lois votées. Bref du populisme qui la rapproche de plus en plus de Mélenchon, elle qui a commencé par être rocardienne ; une sorte de parcours à l’envers qui la conduira à l’extrême gauche ou plus exactement vers rien du tout quand elle aura épuisé tous les charmes et les avantages de sa révolutionnaire position de sénatrice. Décrire qu’on pourrait même proposer davantage qu’une sixième semaine, une dixième ou une quinzième avec aussi des semaines de trois jours à condition évidemment d’oublier les contraintes économiques, la compétitivité, la croissance et le chômage. La démonstration en tout cas que les primaires ressemblent une sorte de cirque médiatique ou la démagogie triomphe. De ce point de vue le spectacle offert à droite n’est guère plus réjouissant. Pour lutter contre le chômage, cette figure de l’aile gauche s’engage pour une « sixième semaine » de congés payés. « On pourrait la capitaliser sur un compte épargne-temps pour permettre la réduction du temps de travail tout au long de la vie. » Autre proposition : la semaine de quatre jours, qui ne serait pas imposée par l’État mais le fruit de négociations par branche. La cinquième semaine datait de 1982 et du gouvernement Mauroy ; quant aux 35 heures de Martine Aubry, une partie de la gauche l’assume toujours difficilement… Comme beaucoup à gauche, Lienemann veut « dé-monarchiser » les institutions. Dans un référendum organisé dès 2017, elle soumettrait plusieurs pistes : suppression du 49-3, désignation du Premier ministre par le Parlement, part de proportionnelle et élargissement du recours au référendum notamment pour abroger certaines lois, comme cela existe en Italie
(Les Echos)
Le gouvernement avait ainsi décidé de réformer les règles de calcul régissant leur versement afin d’économiser 225 millions d’euros sur 18 milliards que représente l’ensemble des aides Les premières mesures issues de cette réforme sont entrées en vigueur le 7 juillet dernier via un décret et concerne les allocations de juillet, qui sont versées en ce moment, les APL étant perçues avec un mois de retard. Concrètement, la CAF, a mis en place des loyers plafond à partir desquels les allocations sont dégressives puis nulles. Selon la zone géographique, des coefficients sont appliqués, de sorte que ces seuils sont plus ou moins élevés selon la taille de la commune où réside l’allocataire. À Paris, par exemple, pour une personne seule, les APL baissent dès lors que le loyer dépasse 995 euros par mois. Elles sont annulées à partir de 1.171 euros. À Brest, elle diminue à partir de 638 euros et sont nulles dès 791 euros. L’objectif premier affiché par le gouvernement est de lutter ainsi contre l’envolée du prix des loyers. En instaurant ce plafond, il espère que les propriétaires se montreront moins gourmands s’ils veulent louer leur logement à des locataires bénéficiant des APL. Au final, 80.000 foyers vont voir leurs APL réduites partiellement ou totalement, selon les calculs de la Confédération National du logement. Parmi eux, 16.000 ne toucheraient plus l’allocation et les 64.000 perdraient en moyenne 70 euros, selon Marianne. Les associations de locataires dénoncent une mesure absurde qui met sur la touche des foyers qui n’ont parfois pas le choix.
(Avec AFP)
Les ex pays de l’Est s’opposent à la nouvelle directive européenne qui encadrera les conditions sociales des travailleurs détachés. Ils sont rejoints sur ce point par les patrons allemands. Ce que confirme Dans une interview à Euractive Renate Hornung-Draus directrice des Affaires européennes et internationales à la Confédération allemande des associations des employeurs (BDA).
EURACTIV - La Commission européenne a présenté sa proposition de révision de la directive sur les travailleurs détachés en mai 2016. L’idée de base est d’assurer un « salaire égal pour un travail égal au même endroit ». Vous faites partie d’une association représentant des milliers d’entreprises allemandes, selon vous, cette modification est-elle nécessaire, et dans quels domaines ?
RENATE HORNUNG-DRAUS - Je peux parler à la fois au nom des entreprises allemandes et de BusinessEurope. Nous avons présenté une position claire qui indique que la proposition n’est pas nécessaire. Il est évident que les règles existantes, qui ont été adoptées il y a deux ans, ne sont pas efficaces pour l’instant, parce que nous sommes à la fin de la période de transposition et que certains pays n’ont pas encore finalisé le processus. Toutes les entreprises allemandes, y compris celles du secteur de la construction, estiment que la proposition n’est pas nécessaire.
Qu’est-ce qui vous déplait dans la proposition et pourquoi ?
Il y a plusieurs points qui nous déplaisent. Si les nouvelles règles sont adoptées, cela créera des incertitudes légales.
Vous assurez que les règles existantes sont suffisantes, mais vous mentionnez également des problèmes liés aux travailleurs déplacés dans l’UE et en Allemagne. Quels sont les problèmes et comment devraient-ils être résolus ?
En Allemagne, les problèmes sont liés à des abus et des pratiques illégales, comme les faux indépendants ou le non-paiement des salaires ou de la sécurité sociale par l’employeur dans le pays de détachement. Il est difficile de combattre ces abus parce que la coopération entre les autorités publiques des différents pays n’est pas parfaite. Il existe un problème spécifique au secteur de la construction et aux secteurs qui y sont associés.
Combien de travailleurs déplacés l’Allemagne compte-t-elle, et dans quels secteurs sont-ils ?
L’Allemagne est parmi les pays qui reçoivent le plus de travailleurs [détachés] dans l’UE, ce qui est logique, étant donné que c’est un grand pays avec une économie en bonne santé. D’autres pays sont également dans cette situation. C’est dans l’industrie de la construction et les secteurs associés qu’il y a le plus de travailleurs détachés, et c’est donc aussi dans ces secteurs qu’il y a le plus de problèmes. Les statistiques de la Commission européenne indiquent que le nombre de travailleurs détachés a augmenté ces dernières années, mais ce nombre reste très peu élevé. On peut dire qu’il y a une augmentation de 40%, mais 40% d’un très petit nombre, cela ne fait quand même pas grand-chose.
L’un des arguments mis en avant en République tchèque est que la proposition pourrait créer une division profonde en Europe, et en particulier les nouveaux États membres et les plus anciens. Vous comprenez ces inquiétudes ?
Nous sommes tout à fait d’accord avec cet argument, mais il est important de dire que l’opposition à la directive ne provient pas uniquement des nouveaux États membres. Elle a également émergé dans des pays comme le Danemark, qui a également participé à la procédure de carton jaune, et du monde des affaires allemand. Le gouvernement allemand a envoyé une lettre à la Commission et a approuvé la modification de détails très concrets de la proposition. Pourtant, Berlin avait encore beaucoup de questions. Le gouvernement n’a pas encore pris de position officielle, parce que la proposition est bloquée par le carton jaune. Ce carton jaune montre déjà à quel point la directive menace de diviser l’Europe et de causer des conflits. La procédure est aussi mauvaise pour les institutions, parce qu’elle montre la nécessité de commencer par discuter avec les acteurs et par comprendre les problèmes, avant de décider de changer quoi que ce soit. Il serait mieux d’attendre les résultats de l’application de la directive, avant de lancer une discussion sur les modifications possibles. Si elle ne renonce pas à sa proposition, la Commission risque d’endommager l’image des institutions.
Pourquoi la Commission a-t-elle adopté cette position ? Pourquoi préparer cette proposition ?
Selon moi, Jean-Claude Juncker a fait une promesse politique faite à certains pays, comme la France, et aux syndicats. Aujourd’hui, il ne veut pas faire marche arrière et admettre qu’il a eu tort.
La proposition actuelle comporte-t-elle de bons aspects ?
Malheureusement, la proposition actuelle ne se penche pas sur les problèmes. En fait, son entrée en vigueur aggraverait le problème en ajoutant de nouvelles règles, qui sont encore plus compliquées à appliquer et à faire respecter que les règles actuelles. Ces problèmes seraient adéquatement pris en compte dans le cadre de la directive d’application de 2014. Il faut s’efforcer d’appliquer réellement ces règles, plutôt que d’en inventer de nouvelles.
(Avec Euractive)
Sur une dizaine de micros territoires une expérimentation sera menée sur dix ans avec objectif zéro chômage. Le principe est de réaffecter les dépenses du chômage pour financer des CDI destinés aux chômeurs de longue durée. De fait les emplois seront donc subventionnés. En clair, on va redécouvrir le fil à couper le beurre : moins de charges sociales aboutissent à davantage de créations d’emplois. L’expérimentation, votée par le Parlement en février, vise à tester, pour cinq ans et dans dix micro-territoires périurbains ou ruraux, l’embauche en CDI de chômeurs de longue durée, payés au Smic, en développant des activités locales via un fonds financé par la réaffectation des dépenses liées au chômage. Le décret encadrant le dispositif vient d’être publié au Journal officiel ce jeudi 28 juillet. Il détermine les règles régissant l’association gestionnaire du fonds national d’expérimentation, chargée du pilotage national du dispositif, et les comités locaux, chargés du pilotage territorial. L’association nationale a notamment pour mission d’attribuer une « contribution au développement de l’emploi » aux entreprises pour chaque embauche réalisée dans le cadre de l’expérimentation.
(Avec AFP)
Sondage : les jeunes Français les plus pessimistes d’Europe
Un sondage qui démontre que les jeunes Français sont aussi un peu moins pessimistes que l’ensemble de la population. Selon une étude mondiale réalisée par le Pew Research Center des Etats-Unis, les Français sont les plus pessimistes quand il s’agit de savoir si la génération des enfants vivra mieux que celle des parents. Il n’y a que 14% des Français à être optimistes sur ce point, record mondial, juste devant les Italiens (15%), et pas loin des Japonais (18%). A l’opposé, c’est évidemment dans les pays émergents, tirés par des croissances fortes ces dernières années et une logique de « rattrapage » par rapport aux pays industrialisés, que l’on trouve les plus forts taux d’optimisme :
Le différentiel entre la France et ses partenaires est spectaculaire : 21 points de pessimisme en plus par rapport au taux médian de ce groupe de pays, près de 30 points de plus par rapport à l’Allemagne, et 20 par rapport à l’Italie. Chez les jeunes français de moins de 25 ans, le pessimisme est moins important mais cependant en tête du palmarès européen. Ce que démontre le baromètre d’opinion de la Drees. 44% des moins de 25 ans estiment que leur situation est moins bonne que celles de leurs parents au même âge. Un taux assez élevé mais qui reste plus faible que celui des 25-49 ans. Pour cette tranche d’âge, le sentiment de « déclassement intergénérationnel » est en effet partagé par plus de la moitié des personnes. Et comment les jeunes adultes Français perçoivent-ils leur avenir? Les moins de 30 ans se déclarent à 66% optimistes pour l’avenir selon le baromètre d’opinion de la Drees. C’est plus que les 30 à 59 ans qui, eux, ne sont que 52% à se déclarer optimistes. Mais cette perception de l’avenir diffère chez les jeunes selon le niveau de formation: les élèves ou étudiants, ainsi que les jeunes en emploi possédant un diplôme du supérieur se montrent plus optimistes sur leur avenir que les moins diplômés ou que les jeunes au chômage. Reste que si les jeunes Français sont plus optimistes que leurs aînés, les 18-29 ans français sont les moins optimistes en Europe.
(Avec Challenges)