Moteurs truqués : Renault en cause
Le Financial Times accuse la commission indépendante chargée par Ségolène Royal d’avoir épargné Renault. En juillet, cette commission, réunie suite au scandale des moteurs truqués de Volkswagen, a en effet remis un rapport, qui pointait du doigt le dépassement des seuils de pollution tolérés chez de nombreux constructeurs, sans pour autant conclure qu’il est révélateur d’une fraude. «Il n’a pas été possible d’avoir accès à l’ensemble des logiciels embarqués. [...] La commission ne peut donc pas se prononcer définitivement sur la présence ou absence de logiciels ‘tricheurs’ dans les véhicules testés», précisait le rapport. La commission appelait in fine à réaliser de nouveaux tests «afin d’évaluer si certains constructeurs ne doivent pas faire l’objet d’un retrait de leur certificat d’homologation». Selon le Financial Times cependant, la commission aurait omis de mentionner des données défavorables au constructeur français, dont l’État est actionnaire. «Le rapport du gouvernement français a omis des détails significatifs sur la façon dont les voitures diesel Renault ont été capables d’émettre moins de gaz polluants dans le cadre de tests officiels», écrit le quotidien économique britannique, citant trois des 17 membres de la commission. Selon eux, un «piège» à oxyde d’azote (NOx) a ainsi été observé sur un véhicule Renault Captur en cas de vitesse élevée en situation de test mais pas en situation réelle. «Nous ne pouvons pas être sûrs que le logiciel embarqué a détecté le test en soi, mais il semble que Renault a optimisé son filtre à oxyde d’azote pour ce type de conditions très spécifiques», a déclaré un membre de la commission au Financial Times. Une enquête allemande avait déjà pointé du doigt le système de filtration de cinq constructeurs, dont Renault, qui aurait tendance à se désactiver lorsque la température extérieure descend sous un certain seuil -plus souvent en conditions réelles qu’en conditions de test. Selon les constructeurs, il s’agirait seulement d’une mesure de sécurité. Renault n’est pas le seul constructeur à avoir obtenu de mauvais résultats mais les membres de la commission qui se sont confié au quotidien estiment que les éléments le concernant sont parmi les plus troublants. Interrogé par le FT, le ministère de l’Environnement a nié toute intention de cacher des faits, tandis que le constructeur affirme que ses modèles «sont conformes à la loi et aux normes de chaque marché où ils sont vendus».
(Avec Reuters)
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