Pétrole : prix toujours bas en 2017
Les prix du pétrole risquent de demeurer bas encore en 2017 en raison d’une part du tassement de l’économie mondiale et de l’incapacité de l’OPEP à réduire la production. Les cours du pétrole sont au plus bas depuis trois mois. De façon presque mécanique, le tassement des prix du pétrole suit l’atonie de l’activité économique mondiale. Après un premier trimestre relativement dynamique, les prix du pétrole ont suivi la croissance pour atteindre au printemps le niveau de 50 $ le baril. Depuis comme la croissance s’affaiblit nettement et le pétrole repasse nettement sous les 50 dollars. Une baisse qui devrait être durable si l’on se fie aux perspectives relativement pessimistes des instituts économiques notamment du FMI. Alors que son déclin persistant soutenait le marché depuis le printemps, la production américaine montre des signes de rebond. Résultat, cette offre excédentaire de produits pétroliers pèse de plus en plus sur les prix. Le département américain a montré une hausse des réserves pétrolières américaines à un plus haut historique pour cette période de l’année, déprimant les cours. «On dirait que s’évaporent les attentes d’un rééquilibrage de l’offre et de la demande», a reconnu Gene McGillian, de Tradition Energy. «L’attention des investisseurs se concentre sur le niveau élevé des réserves de pétrole comme de carburant à travers le monde.» C’est notamment aux États-Unis que la situation préoccupe les marchés, car les réserves d’essence ne cessent d’augmenter depuis plusieurs semaines, alors qu’elles baissent normalement en période estivale. L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a porté sa production de brut à un niveau record en juillet, a-t-elle déclaré à l’Opep, signe que les principaux pays membres du cartel continuent de privilégier la défense de leurs parts de marché au détriment du rééquilibrage entre l’offre et la demande. Le rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole publié mercredi montre aussi que la production totale de ses 14 pays membres a atteint un plus haut historique le mois dernier, suggérant que l’offre mondiale devrait rester excédentaire en 2017. Le prix du baril a chuté de près de 15% en juillet en raison des craintes d’engorgement du marché du brut et de celui des produits raffinés. Cette baisse des prix a ravivé les spéculations sur la possibilité que l’Opep coordonne une limitation de la production de ses membres. « Le brut bon marché a conduit les raffineurs à produire davantage de produits raffinés dans le monde entier, accentuant la situation de surproduction du marché », constate l’Opep dans son rapport. L’Arabie saoudite a pompé 10,67 millions de barils par jour (bpj) en juillet, contre 10,55 millions en juin, selon les chiffres qu’elle a transmis à l’Opep. Son précédent record, à 10,56 millions de bpj, remontait à juin 2015. D’autres pays de l’Opep augmentent eux aussi leurs pompages, compensant largement les baisses de production liées aux attaques visant des installations pétrolières au Nigeria et au conflit en Libye. Sur la base des chiffres de l’Opep, obtenus de sources extérieures, le cartel a produit 33,11 millions de bpj en juillet, soit 46.000 de plus qu’en juin. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis au moins 2008, sur la base des rapports précédents de l’Opep. L’Opep précise prévoir une demande pour son brut de 33,01 millions de bpj en moyenne en 2017, ce qui implique un excédent de 100.000 bpj si sa production ne diminue pas. Le rapport de juillet tablait, lui, sur un léger déficit.
(Avec Reuters)
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