Le déficit commercial de la France encore détérioré
Le gouvernement avait promis de réduire le déficit de la balance commerciale, un déficit abyssal qui témoigne du manque récurrent de la compétitivité de l’économie française. Malgré la réduction de la facture pétrolière, le commerce extérieur français est toujours handicapé par une industrie manufacturière atone. Pour l’ensemble de l’année 2016, le déficit devrait atteindre au moins 50 milliards alors que dans le même temps l’Allemagne devrait enregistrer un excédent supérieur à 200 milliards. Selon les douanes, le déficit du commerce extérieur français s’est détérioré de 1,1 milliard d’euros au premier semestre 2016, sapant les espoirs du gouvernement de le limiter à 40,3 milliards d’euros contre 45,7 milliards en 2015. Pour les analystes, le ralentissement économique mondial explique en partie cette contre-performance. Mais la situation se redresse depuis 2011. Le bilan semestriel du commerce extérieur français publié vendredi 5 août par les Douanes est en passe de saper l’espoir du gouvernement : ramener le déficit commercial 2016 à 40,3 milliards d’euros contre 45,7 milliards l’année dernière. Le secrétaire d’État au commerce extérieur, Matthias Fekl, l’a reconnu dans une interview accordée au Figaro : le déficit « risque de se creuser à nouveau ». Ce dernier s’est en effet détérioré de 1,1 milliard d’euros, à 24 milliards, pendant les six premiers mois de l’année 2016. Selon les Douanes, cette mauvaise performance s’explique surtout par « l’élargissement du déficit manufacturier qui l’emporte sur l’allégement de la facture énergétique. » Les ventes de matériel aéronautique et spatial « notamment vers l’Asie et le Proche et Moyen-Orient » ont marqué le pas, selon les Douanes, pénalisant fortement les exportations françaises. De fait, ces exportations ont reculé de 1,4 % par rapport au semestre précédent. D’autres secteurs exportateurs sont pénalisés avec une baisse des ventes de produits chimiques et métallurgiques mais aussi celles d’équipement informatique, électronique ou électrique… En règle générale, les ventes ont souffert du ralentissement économique des grands pays émergents, comme la Chine ou le Brésil, mais fléchissent aussi en Europe, comme celles vers les Pays-Bas ou l’Espagne. Au contraire, le déficit s’est amélioré concernant les ventes vers l’Allemagne, se réduisant d’un milliard d’euros. Certains secteurs ont au contraire limité les dégâts du bilan général. Comme l’industrie navale avec la livraison du plus grand paquebot du monde : le navire « Harmony of the seas », mais aussi les matériels ferroviaires ou les produits pharmaceutiques. Le secteur de l’automobile tire aussi son épingle du jeu avec une consolidation .Au premier semestre 2016, les importations refluent aussi, mais de 1 %, dans une proportion moindre que les exportations. À noter que les importations automobiles ont « fortement » augmenté depuis l’Espagne, l’Italie ou encore les nouveaux membres de l’Union européenne. Les Douanes soulignent une « croissance soutenue » des acquisitions aéronautiques et spatiales, en raison notamment d’achats d’avions gros-porteur, de moteurs et de satellites aux États-Unis. Les achats énergétiques poursuivent quant à eux leur tendance à la baisse.
(Avec AFP)
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