• Accueil
  • > Archives pour juillet 2016

Archive mensuelle de juillet 2016

Page 7 sur 18

Livret A : taux maintenu

Livret A : taux maintenu

 

Le gouvernement n’a pas voulu réduire la rémunération du livret à dont la collecte est dans le rouge depuis le début de l’année. En cause évidemment la faiblesse du taux par rapport à l’inflation réelle. Le taux du Livret A sera donc maintenu à 0,75% jusqu’au 1er août 2017, le gouvernement et la Banque de France ayant mis en avant mardi leur volonté de privilégier la stabilité pour le produit d’épargne le plus populaire en France. La rémunération des plans d’épargne logement (PEL) sera, elle, revue à la baisse pour les PEL ouverts à partir du 1er août prochain, puisqu’elle sera fixée à 1%, contre 1,5% pour les plans ouverts actuellement. En théorie, le taux du Livret A aurait dû reculer à 0,50% début août, si la formule permettant son calcul avait été strictement appliquée. Celle-ci repose essentiellement sur l’inflation hors tabac, actuellement très basse. Mais, comme il en a la possibilité, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a choisi de ne pas la suivre. Il a ainsi préconisé un maintien de la rémunération de ce produit et son choix a finalement été entériné par le gouvernement. « Le gouvernement a souhaité maintenir une rémunération satisfaisante pour les épargnants », a fait valoir le ministre des Finances, Michel Sapin, cité dans un communiqué. Jamais, depuis sa création en 1818, le Livret A, dont les fonds servent notamment à financer le logement social, n’a affiché un taux inférieur à 0,75%.

(Avec AFP)

 

Perspectives économiques : des patrons pas très optimistes

Perspectives économiques : des patrons pas très optimistes

 

Des perspectives de croissance moins favorables en 2016, des effectifs maintenus, une érosion des investissements et de la Recherche & Développement, une baisse de moral, c’est ce qui ressort des réponses de 269 dirigeants d’entreprises interrogées pour la 16ème édition du baromètre des Scale-Up réalisé par CroissancePlus, réseau d’entrepreneurs, et Astorg Partners, gérant de fonds LBO, du 23 mai au 17 juin 2016. L’avis de ces entreprises, qui ont réalisé au minimum 2 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2015, est indispensable pour mesurer les grands indicateurs , concernant leurs activités, leurs investissements, le recrutement, les financements et le niveau de confiance.

• Croissance

Sur les six premiers mois de l’année 2016, l’activité des entreprises est conforme aux objectifs pour 47% des entrepreneurs interrogés, inférieure aux objectifs pour 31% et supérieure aux objectifs pour 22%.

Comme en 2015, c’est la stratégie commerciale qui demeure le principale levier de croissance (42% – 1 point depuis novembre 2015). Vient ensuite le positionnement sur de nouveaux marchés (30%, +4 points), puis le recrutement de compétences (29%).

Pour les six prochains mois, 48% des personnes interrogées pensent que l’activité de leur entreprise sera en hausse tandis que 40% l’imaginent stable et 10% en baisse.

• Emploi

Côté emploi, 37% des entreprises ont embauché au cours des six derniers mois (-3 points), 49% ont maintenu leurs objectifs et 14% les ont réduits. Dans les six prochains mois, 63% des patrons interrogés comptent maintenir leurs effectifs, 32% souhaitent les augmenter et 5% les diminuer. Parmi ceux qui veulent embaucher, 25% souhaitent 1 à 9 personnes en plus et 7% au moins 10 personnes dans les six mois qui arrivent. Mais pour ces entrepreneurs, la mesure encourageante pour atteindre ces objectifs est d’alléger la fiscalité (84%), de baisser le coût du travail (75%), de donner plus de liberté dans l’organisation du travail (62%) donner plus d’importance à la négociation au niveau de l’entreprise (62%). Autant de mesures qui font penser que la loi travail, telle qu’elle avait été écrite initialement, aurait permis des avancées significatives pour les entrepreneurs.

• Investissements

L’équipement et l’appareil productif (machines) (40%) ainsi que la communication et la commercialisation (29%) ou la formation du personnel (26%) sont les domaines dans lesquels les patrons prévoient d’augmenter leurs investissements dans les six prochains mois. Encore une fois, la mesure qui leur permettrait d’investir davantage est un allègement de la fiscalité (89%), puis l’accès au financement bancaire des marchés (67%) et la création d’un crédit d’impôt numérique pour aider les entreprises dans leur digitalisation (53%).

• Innovation

La plupart des entreprises n’investissent pas (41%) en Recherche & Développement. 34% d’entre elles investissent 1 à 5 % de leur chiffre d’affaires (CA). A peine 5% investissent plus de 20% de leur CA. En moyenne, 5,5% du CA est investi en innovation en mai et juin 2016.

•Confiance

En ce qui concerne les perspectives du premier semestre 2016, les entreprises sont plutôt confiantes pour elles-mêmes (83%), pour leur secteur d’activité (67%). En revanche, elles sont sceptiques sur l’économie française (72%), sur l’économie européenne (61%) tout comme sur l’économie mondiale (56%). Et elles ne font plutôt pas confiance au gouvernement…

 

• Opinions politiques

D’ailleurs, s’il fallait voter pour un candidat socialiste les patrons éliraient d’abord Emmanuel Macron (41%), Manuel Valls (8%), François Hollande ou Martine Aubry (3%), puis Arnaud Montebourg (1%). 35% des personnes interrogées ne veulent aucune de ces personnalités et 9% ne se prononcent pas. Pour les candidats de droite, c’est Alain Juppé qui passe en première position (18%), puis François Fillon (15%), Nicolas Sarkozy (11%), Bruno Le Maire (10%), Xavier Bertrand (3%), Nathalie Kosciusko-Morizet (3%). 31% des patrons ne veulent aucune de ces personnalités et 9% ne se prononcent pas. Les entrepreneurs se positionnent peu ou alors, le candidat qui parviendra à offrir un avenir plus radieux aux entreprises n’existe pas (encore).

 

‘(Croissance plus)

 

Production nucléaire : objectif en baisse en 2016

Production nucléaire : objectif en baisse en 2016

EDF a revu à la baisse mardi son objectif de production nucléaire pour 2016, après une production en recul au premier semestre, et notamment en juin du fait d’arrêts prolongés de réacteurs, mais assure que cela sera sans impact sur ses objectifs financiers.   »Sur la base de la production nucléaire à fin juin » et de « prolongations d’arrêts désormais prévues, le groupe revoit son objectif de production nucléaire pour l’année 2016 de 408-412 TWh (térawattheures) à 395-400 TWh », précise le groupe dans un communiqué. EDF a toutefois confirmé ses objectifs financiers. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) est toujours attendu entre 16,3 et 16,8 milliards d’euros. Cette fourchette « intègre » la baisse de la production nucléaire mais aussi la régularisation des tarifs réglementés de l’électricité annoncée par le gouvernement après une décision du Conseil d’Etat mi-juin, assure EDF. La prévision d’un endettement net de 2 à 2,5 fois l’Ebitda est maintenue, tout comme le taux de distribution du résultat net courant, compris entre 55% et 65%. Sur le premier semestre, la production nucléaire a atteint 205,2 TWh, en recul de 5,2 TWh par rapport à 2015, détaille EDF. La production a été particulièrement en recul en juin (-2,1 TWh), du fait « d’un volume d’arrêts plus important ». Plusieurs réacteurs devront aussi subir des arrêts prolongés, du fait des « contrôles supplémentaires » menés, principalement sur des générateurs de vapeur, à la demande de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN).

 

(Avec AFP)

État d’urgence : les politiques font payer à la nation quarante ans de démission

État d’urgence  : les politiques font payer à la nation quarante ans de démission

 

Dans une interview au Figaro Guillaume Drago professeur de Droit public à l’Université Panthéon-Assas (Paris II) et directeur du Centre d’études constitutionnelles et politiques considère que l’état d’urgence est inefficace et que la France disposait d’un outil juridique suffisant mais non appliqué  suite à 40 ans de démission politique.


L’état d’urgence est en vigueur depuis novembre 2015. Ce mardi, les parlementaires pourraient voter sa prorogation pour trois mois supplémentaires. Quel bilan tirer de ce dispositif mis en place après les attaques au Bataclan?

 

 

Guillaume DRAGO. – Le bilan de l’état d’urgence est assez maigre. Il suffit pour s’en convaincre de lire le rapport parlementaire qui vient d’être publié par la Commission d’enquête relative aux moyens mis en place par l’Etat pour lutter contre le terrorisme depuis janvier 2015, présidée par Georges Fenech. J’observais ainsi les résultats des perquisitions: sur plus de 3000 perquisitions, seules 197 ont conduit à des poursuites judiciaires et 67 ont conduit à des peines prononcées par des juridictions. Et sur l’ensemble de ces poursuites et de ces peines, il y a eu seulement 31 qualifications d’actes de terrorisme et seules 6 de celles-ci ont donné lieu à des procédures judiciaires du chef d’accusation d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Les perquisitions ont néanmoins permis de recueillir des renseignements, parfois plus ou moins utiles. Elles ont aussi permis de constater que ceux qui pouvaient avoir des liens avec des entreprises terroristes étaient de leur côté extrêmement bien renseignés et utilisaient des moyens cryptés de communication très perfectionnés. L’état d’urgence a donc été utile du point de vue du renseignement, mais très peu efficace du point de vue de la répression et de la poursuite des personnes en matière de terrorisme.

Observons un point supplémentaire concernant le dispositif actuel: la troisième prolongation de l’état d’urgence par la loi du 20 mai 2016 ne prévoyait pas de perquisitions administratives. On peut vraiment s’interroger sur l’utilité de ce dispositif s’il ne permet même pas de perquisitionner.

 

A l’inverse, ces mois d’état d’urgence ont-ils porté une limite sérieuse à l’exercice des libertés individuelles?

 

Dans la mesure où l’état d’urgence permet des procédures de perquisitions administratives, d’assignation à résidence, voire d’interdiction de manifestations – comme on en a eu pendant la loi Travail – il faut pouvoir s’interroger sur les possibles atteintes aux libertés. Ceci doit rester dans l’esprit du public car on vit dans un pays libéral et non policier. Il y a surtout la question centrale du rôle du juge. Toute la problématique de l’état d’urgence, c’est de transférer des compétences exercées jusque-là par un juge ou par un procureur à des autorités administratives, en particulier préfectorales. Dans ce cadre administratif et non plus judiciaire, notamment pour les perquisitions, le contrôle est assuré par le juge administratif, qui tente de faire respecter un certain nombre de libertés et de principes. Mais sur les questions de liberté individuelle, c’est davantage le juge judiciaire qui est normalement compétent. Encore faut-il que des procédures judiciaires soient ouvertes, ce qui n’est pas toujours le cas dans le cadre de l’état d’urgence. Va-t-on indéfiniment prolonger les mesures de rétention administrative? Créer des camps de personnes retenues rappellerait une époque heureusement révolue. Ce n’est pas une façon de mener une action dans un Etat de droit. En tout état de cause, le bilan de cet état d’urgence n’est pas du tout positif et il l’est encore moins quand on observe que les procédures judiciaires sont souvent davantage efficaces que les procédures administratives permises pendant l’état d’urgence. Dans le rapport parlementaire Fenech, les parlementaires disent expressément cette vérité dérangeante. Dans un autre rapport parlementaire, les députés Raimbourg et Poisson invitent à rapprocher les six procédures mises en œuvre à l’occasion de l’état d’urgence des 96 procédures ouvertes depuis le 14 novembre 2015 par la même section antiterroriste sur la base de procédures exclusivement judiciaires. Ces dernières sont parfaitement efficaces pour lutter contre le terrorisme.

Quelques heures avant l’attentat de Nice, François Hollande souhaitait suspendre l’état d’urgence eu égard à la nouvelle loi sur la procédure pénale. Comment analyser le soudain revirement du président de la République?

 

Je dois dire que cette attitude du président de la République laisse vraiment songeur. Plus exactement, elle souligne de façon éclatante son manque d’anticipation. On sait bien qu’il y a des éléments d’imprévisibilité dans le terrorisme, mais le président de la République devrait être la personne la mieux renseignée de France! Il devrait à cet égard disposer des éléments généraux permettant d’établir une analyse globale des menaces pesant sur le pays. Or, il nous a annoncé le 14 juillet à midi qu’il allait lever l’état d’urgence et alléger le dispositif Sentinelle. Le soir même, l’attentat de Nice était commis. Le président de la République navigue à

courte vue sans anticiper les besoins nécessaires à la sécurité des Français. C’est un second échec très grave après le premier débat constitutionnel tout à fait inutile sur la déchéance de nationalité et sur l’état d’urgence qui, pendant trois mois, a occupé le Parlement. François Hollande donne l’impression d’une personnalité qui n’est pas à la hauteur de la fonction présidentielle. C’est un jugement dur, mais partagé par une très large majorité des Français.

Pendant ce temps-là, le président de la République est entré dans une frénésie des commémorations, et des cérémonies compassionnelles. C’est le signe éclatant de la faiblesse de la réponse conceptuelle de l’exécutif à la menace terroriste. Il faut évidemment savoir se rassembler, savoir créer à cet endroit-là précisément de l’unité nationale, mais après, que fait-on? La commémoration est devenue un mode de gouvernement. Ce n’est évidemment pas cela que l’on attend de l’exécutif.

 

Il y a un paradoxe à étendre dans le temps une législation prévue pour durer le temps d’une urgence. Face au terrorisme islamiste, qui pourrait durer, comment imaginer un état juridique qui ne soit ni un état d’urgence, ni un état d’exception permanent?

 

C’est en effet un vrai paradoxe car l’état d’urgence, historiquement et conceptuellement, est un dispositif juridique destiné à être limité dans le temps et dans l’espace. Il s’agit, par lui, de répondre à une menace spécifique dans une partie du territoire et à un moment déterminé de l’histoire du pays. En réalité, il suffit de lire le droit français, particulièrement le code pénal, pour comprendre que les mesures répressives nécessaires existent déjà. C’est ce que j’appellerais la doctrine «Fillon»: il faudrait davantage écouter le discours de raison de l’ancien Premier ministre sur ce point. Deux livres dans le code pénal permettent de répondre à la situation que la France connaît aujourd’hui. Le livre IV est consacré aux crimes et

aux délits contre la nation, l’Etat et la paix publique, avec un titre spécifique consacré au terrorisme (articles 421-1 et suivants). Le livre V est quant à lui consacré aux crimes et aux délits de guerre. Il s’agit certes d’un dispositif adapté spécifiquement aux conditions de la guerre, mais François Hollande et Manuel Valls ne cessent de nous dire que l’on est en guerre.

Ces dispositifs ont été mis en place depuis une loi de 1996 et sont tout à fait utilisables dans un cadre légal. Pourquoi le pouvoir ne les utilise-t-il pas de façon plus développée? Les six procédures de la section antiterroriste engagées dans le cadre de l’état d’urgence témoignent d’une certaine utilisation de ces dispositifs, mais il faut l’étendre avec beaucoup plus de volonté. Derrière le paradoxe de l’état d’urgence, se pose la question de la volonté politique. Les politiques font payer à la nation quarante ans de démission, à la fois éducative et sociale à l’échelle nationale. Ils font également payer à la nation une diplomatie hésitante, qui a conduit la France à des actions erratiques, notamment au Moyen-Orient, et qui a produit les effets en chaîne que nous subissons aujourd’hui. Cet ensemble d’abandons et d’égarements dépasse complètement le paradoxe de l’état d’urgence, qui n’est somme toute qu’une méthodologie primaire. La réponse concrète doit passer par une réponse pénale, qui existe déjà. Appliquons-la comme le propose François Fillon et nous aurons gagné beaucoup de temps sans perdre d’énergie dans des débats parlementaires stériles.

 

N’y-t-il pas un risque que le droit devienne un outil de communication politique et que, pour justifier leurs actions, les dirigeants politiques empilent les dispositifs juridiques de sorte à montrer qu’ils réagissent aux événements?

Nous courrons ce risque depuis très longtemps! Les responsables politiques croient toujours qu’une nouvelle loi va être la bonne réponse à la question qu’on leur pose. La réponse, ce n’est pas la loi, mais l’action, la détermination et la définition d’une doctrine d’action. Disons-le clairement: tout existe déjà dans le dispositif législatif, comme on l’a vu d’ailleurs avec le dispositif sur la déchéance de nationalité ou l’état d’urgence. Ceux-ci n’avaient pas besoin d’être constitutionnalisés. Mais aujourd’hui, la volonté politique est manifestement faible, elle l’est même intrinsèquement parce qu’elle n’est pas soutenue par une doctrine et qu’elle est affaiblie par un certain nombre de dogmes idéologiques.

Notre pays doit conserver un équilibre entre la liberté et la sécurité, mais la loi comme la constitutionnalisation ne sont pas une réponse pour pallier l’inaction politique. Il faut que nous sachions comment nous voulons lutter idéologiquement contre le terrorisme, comment nous souhaitons reconstituer la communauté nationale. De ce point de vue-là, j’invite tous vos lecteurs à lire l’essai Situation de la France du philosophe Pierre Manent, écrit entre Charlie Hebdo et le Bataclan. Il y défend la manière dont nous pourrions recréer une communauté nationale et décrit avec beaucoup de justesse la situation de notre pays à l’égard de ses différentes composantes. Le problème est à ce niveau-là de l’action politique, certainement pas dans l’empilement de dispositifs juridiques supplémentaires. Si le droit français était appliqué avec détermination, ceci suffirait largement.

 

Croissance : après le brexit risque grave pour l’économie mondiale

Croissance : après le brexit  risque grave pour l’économie mondiale

Il est clair que le FMI ne souhaite pas désespérer les investisseurs comme les consommateurs et se montre très prudent sur les conséquences du brexit avec plusieurs scénarios. Le pire étend celui d’une discussion trop longue et conflictuelle entre l’union européenne et le Royaume uni pour définir les nouvelles relations commerciales. De toute manière dans le scénario le plus optimiste la croissance mondiale sera affaiblie en 2017 et pour la zone euro il faudra compter avec une baisse de l’ordre de 0, 3 % du PIB. La France comme la main feront autour de 1,2 à 1,3 %. Dans ses perspectives économiques mondiales actualisées publiées mardi, le FMI veut pourtant croire que le divorce entre Londres et ses partenaires européens se fera à l’amiable, ce qui permettrait d’en contenir le coût, même s’il n’exclut pas une séparation plus difficile. Il table dorénavant sur une croissance de l’économie mondiale de 3,1% cette année puis 3,4% l’an prochain, soit dans les deux cas 0,1 point de moins qu’il ne l’anticipait dans ses précédentes prévisions diffusées en avril, déjà peu optimistes. Cette révision à la baisse, la troisième cette année et la cinquième en l’espace de 15 mois, est uniquement motivée par le Brexit. Maurice Obstfeld, son chef économiste, souligne que, jusqu’au référendum britannique du 23 juin, le FMI était prêt à relever légèrement ses estimations globales à la faveur d’un début 2016 plus fort que prévu en zone euro et au Japon ainsi que du rebond des cours des matières premières. Il a choisi d’intégrer dans ses prévisions un impact relativement faible du scrutin, concentré sur le Royaume-Uni et les Européens, sous l’hypothèse que les deux parties parviendront à éviter une forte hausse de leurs barrières économiques, que les retombées politiques seront limitées et les turbulences des marchés contenues. Mais il s’empresse d’ajouter que ce scénario ne se fonde que sur les éléments disponibles à ce stade, que les conséquences du Brexit ne pourront être évaluées que progressivement et que des incertitudes prolongées pourraient « ouvrir la porte à une réplique amplifiée des marchés financiers à des chocs négatifs ». Pour ces raisons, le FMI évoque deux scénarios alternatifs – l’un moins optimiste, l’autre carrément noir – fondés sur le climat et la durée des discussions à venir si celles-ci devaient être acrimonieuses et tardaient à lever les incertitudes. La croissance mondiale pourrait alors être limitée à 2,9% cette année et 3,1% l’an prochain dans le premier cas, 2,8% en 2016 comme en 2017 dans le second, avec des économies avancées particulièrement malmenées (1,4% de croissance en 2016 et 1,0% seulement en 2017 dans le pire des cas). Mais le Fonds ne privilégie pas ces hypothèses, invoquant le fait que les marchés financiers ont réagi de façon ordonnée aux résultats du référendum et font preuve depuis de résilience, confiants qu’ils sont dans l’aptitude des banques centrales à les alimenter en liquidités si cela s’avérait nécessaire. En attendant, l’organisation n’anticipe plus que 1,7% de croissance au Royaume-Uni cette année puis 1,3% en 2017, soit 0,2 point et 0,9 point de moins que dans ses précédentes perspectives pour cause d’une demande interne déprimée par la sortie de l’UE. Il a déjà revu en baisse sa prévision pour la zone euro en 2017 à 1,4%, soit 0,2 point de moins qu’auparavant, tout en relevant celle de 2016 à 1,6% (+0,1 point), des chiffres qu’il confirme mardi. L’économie allemande serait la plus touchée, avec une hypothèse de croissance amputée de 0,1 point à 1,6% en 2016 puis de 0,3 point à 1,2% en 2017 alors que les derniers ajustements du FMI sur le pays remontaient au mois dernier. Comme pour la zone euro, le Fonds confirme ses anticipations publiées récemment sur la France (1,5% en 2016 et 1,2% en 2017). Il juge en revanche que l’économie américaine ne sera que faiblement touchée par le Brexit et s’il revoit en baisse de 0,2 point sa prévision pour 2016, à 2,2%, c’est uniquement à cause de son mauvais début d’année. Il maintient en revanche son objectif de 2,5% de croissance outre-Atlantique en 2017.  S’agissant du Japon, l’appréciation du yen le conduit à abaisser de 0,2 point sa prévision pour 2016, à +0,3%, et à ne relever que dans les mêmes proportions à +0,1% celle de 2017 alors que la nouvelle hausse de la TVA, reportée de deux ans, à 2019, aurait eu en temps normal selon lui un impact positif de 0,4 point. Pour les pays émergents, le FMI modifie peu son scénario pour la Chine : 6,6% de croissance en 2016, contre 6,5% auparavant, et 6,0% (inchangé) l’an prochain. Il est moins pessimiste pour le Brésil comme pour la Russie, qu’il voit tous deux sortir de la récession en 2017 (+0,5% pour le premier, +1,0% pour la deuxième) et table toujours sur une croissance soutenue en Inde même s’il abaisse légèrement (-0,1 point) ses prévisions pour 2016 et 2017, qui se situent à +7,4%.

(Reuters)

Le tueur de Nice : un taré, un débauché et un violent

Le tueur de Nice : un taré, un débauché et un violent

 

Même si l’attentat de Nice est revendiqué par l’État islamiste et même si l’intéressé a manifesté un intérêt très récent pour le djihadisme ,  il n’empêche qu’on doit surtout prendre en compte la personnalité de l’intéressé qui souffrait de graves dérèglements psychotiques, dont le mode de vie était plus proche de la débauche que du comportement monacal et qui a toujours témoigné la plus grande violence y compris à l’égard de sa famille. « Il y a un ingrédient essentiel de la radicalisation qui manque, à savoir l’idéologie », estime Farhad Khosrokhavar, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. « La radicalisation, c’est la conjonction d’une action violente et d’une idéologie extrémiste. » Le sociologue, qui préfère parler de « radicalisation par mimétisme », compare le crime de Mohamed Lahouaiej Bouhlel à celui d’Andreas Lubitz, pilote de la compagnie Germanwings qui, en mars 2015, a précipité l’Airbus qu’il copilotait contre un massif des Alpes françaises, tuant 149 personnes. De même, des membres de la famille de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, ainsi que son ancien psychiatre, ont fait état de problèmes psychologiques et comportementaux le concernant. « Il y a dix ans, il se serait suicidé, il aurait fait violence à sa famille », juge Farhad Khosrokhavar, qui évoque un « phénomène psychopathologique ». Et de souligner que le Tunisien de 31 ans était très éloigné des considérations religieuses, s’adonnant à « tout ce qui est interdit par l’islam ». Le chauffeur-livreur mangeait du porc, buvait de l’alcool, consommait de la drogue, et avait une vie sexuelle « débridée », selon les premiers éléments de l’enquête. Mohamed Lahouaiej Bouhlel présente certaines des caractéristiques classiques des combattants étrangers dans les rangs de Daech. Un sur quatre a des antécédents judiciaires – le tueur de Nice a été condamné pour violences -, et 20% environ ont des problèmes psychiatriques, selon une récente étude d’Europol. « Il est très possible qu’on voie de plus en plus de profils de ce genre », prévient François-Bernard Huyghe. « Vous aurez un effet d’imitation.« 

(Avec Reuters)

Sécurité : le bla-bla peu audible de François Hollande

Sécurité : le bla-bla peu audible de François Hollande

 

François Hollande s’est efforcé d’affronter les critiques notamment de la droite suite à la tuerie de Nice. Son argumentation pourtant ne paraît guère crédible pour justifier la politique actuelle. En effet le 14 juillet dans son allocution il avait indiqué qu’il convenait de mettre fin à l’état d’urgence faute de quoi il y aurait remise en cause de l’État de droit. C’est le même argument qu’il emploie pour justifier la prolongation de l’état d’urgence dans sa forme actuelle. Visiblement François Hollande n’a pas encore fait l’effort d’analyse relatif à l’équilibre qu’il conviendra de trouver entre la problématique de liberté et la problématique de sécurité. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas puisqu’à droite c’est surtout la démagogie qui s’installe dans la perspective des primaires avec des propositions plus populistes mais tout aussi inefficaces. Notons d’ailleurs qu’un sondage récent de l’IFOP pour Atlantico  au démontrent qu’aucun grand leader candidat pour 2017 ne recueille une majorité de suffrage de la part des sélecteurs. (Juppé excepté) « Certains nous disent : mieux vaudrait ne plus avoir d’Etat de droit et être en liberté. Mais nous n’aurions ni la liberté ni l’Etat de droit et nous aurions toujours le terrorisme », a déclaré le président de la République à l’ambassade de France au Portugal, à Lisbonne. « Que signifierait être la France si nous cédions à nos libertés, à nos principes, à notre ordre constitutionnel et à commencer par la Constitution française », s’est-il interrogé. Après l’attaque qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet, François Hollande a ajouté que son « devoir » était de protéger les Français. « Je dois assurer cette protection, même s’il y aura toujours des risques », a-t-il dit. « Qui peut imaginer que déployant autant de forces, mettant autant de moyens, il n’y aura pas toujours une menace ? La menace elle est là.

(Avec Reuters)

« Ça va mieux » : plus de 500 000 millionnaires en France

« Ça va mieux » : plus de 500 000 millionnaires en France

 

Si en France « ça va mieux », c’est surtout vrai pour une catégorie de la population: les millionnaires car la pauvreté parallèlement elle a augmenté comme le démontrent de nombreuses études. Le contingent de Français disposant d’un patrimoine égal ou supérieur à 1 million de dollars, soit 907.000 euros (hors résidence principale et objets de collection) a particulièrement grossi en 2015. C’est ce que révèle l’étude annuelle réalisée par Capgemini. Selon le cabinet, l’Hexagone compterait 523.000 millionnaires. Ce qui en fait le 6ème pays où l’on recense le plus de ménages fortunés dans le monde.  Et si les études de la sorte sont nombreuses et l’estimation du nombre de millionnaires fluctuante (le BCG en dénombre 250.000 en France et le Crédit Suisse 1,8 million!), il y a tout de même une constante dans ces différentes études: elles constatent toutes une augmentation nette du nombre de ces Français très aisés. Ainsi selon Capgemini, ils étaient près de 30.000 de plus en 2015 qu’en 2014, soit un bond de 6% en un an. Il s’agit de la plus forte croissance en proportion parmi les grands pays d’Europe. En Italie (229.000), leur nombre n’a progressé « que » de 4%, en Grande-Bretagne (553.000) de 1% et en Allemagne (1,2 million) de 5%. Et si les millionnaires français s’en sortent si bien, c’est bien évidemment grâce à leur portefeuille immobilier. Après la crise de 2008, les prix sont repartis à la hausse notamment dans les grandes agglomérations comme Paris. Or selon le Crédit Suisse, 63 % de la richesse des Français provient de leur patrimoine immobilier. Et le nombre de Français millionnaires n’a pas fini de croître. Selon le BCG, le pays devrait compter 60% de millionnaires de plus d’ici 2019, soit 370.000 au total selon le cabinet.

 

(Avec AFP)

Sondage 2017 : ni Hollande, ni Sarkozy, ni les autres !

Sondage 2017 : ni Hollande, ni Sarkozy, ni les autres !

73% ne souhaitent « en aucun cas » que François Hollande soit réélu lors de la présidentielle de 2017, et 66% ne veulent pas non plus voir Nicolas Sarkozy réélu, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié mardi. Parmi les candidats potentiels à cette élection, seul Alain Juppé échappe au rejet de plus de la moitié des Français interrogés, avec 42% qui ne souhaitent « en aucun cas » le voir élu. Tous les autres sont en effet rejetés par plus d’un Français sur deux. Qu’il s’agisse de Marine Le Pen (63% ne souhaitent en aucun cas son élection), Jean-Luc Mélenchon (64%), Bruno Le Maire (60%), François Fillon (57%), François Bayrou (53%) ou de justesse Emmanuel Macron (51%). Nicolas Dupont-Aignan et Cécile Duflot sont rejetés par 68% des personnes interrogées.

(AFP) 

Plusieurs modèles de terrorisme

 

Dans un article paru dans le JDD Le sociologue Michel Wieviorka tente d’analyser les différents modes opératoires du terrorisme et la variété des facteurs explicatifs qui peuvent découler aussi bien d’un processus de radicalisation que de l’état mental du criminel. Pour lui plusieurs registres doivent être analysés et plusieurs temporalités doivent être prises en compte pour mieux combattre le terrorisme.

 

 

« Comme toujours avec le terrorisme, un flot de commentaires et d’émotions envahit l’espace public, nous rappelant que l’acte terroriste condense en un instant toutes sortes de significations, qu’il est, selon l’expression de Marcel Mauss, « un fait total ».  Tout y passe, en effet, dans ce qui se dit dans la chaleur de l’événement. Tous commencent généralement par la compassion, l’affichage d’une profonde empathie avec les victimes. Les victimes ne sont pas seulement des individus et des familles, mais aussi la démocratie, « nos » valeurs, la République. C’est également une ville, Nice, connue paradoxalement pour sa politique sécuritaire et, par exemple, ses nombreuses caméras de surveillance qui ont déjà permis de reconstituer le parcours du criminel dans la ville avant le carnage. L’unanimité est aussi bien réelle s’il s’agit de dire que la nation est blessée, le jour même de la fête nationale. Par ailleurs, les ébauches d’analyse des implications économiques font toutes état d’une catastrophe pour le tourisme, en particulier, pour le sud de la France et en pleine saison. Le consensus s’arrête là. Car ensuite viennent les prises de position contradictoires. Les uns critiquent la police et les services de renseignement, qui n’en auraient pas fait assez, d’autres les défendent et rappellent qu’ils sont sur la brèche, à la limite de leurs forces tant ils sont mobilisés depuis des mois. Mais en matière politique, le consensus se dissout. Car si les institutions sont respectées, très vite, le propos s’inscrit dans la logique hautement conflictuelle de la campagne présidentielle qui se conclura en mai prochain.  Sans surprise, le pouvoir assure et affirme qu’il fait tout ce qu’il est possible de faire, la droite et l’extrême droite le contestent. Il faut dire que le 14-Juillet, quelques heures à peine avant le carnage, François Hollande avait annoncé la fin de l’état d’urgence – façon de dire que le spectre du terrorisme était plus ou moins éloigné : le passage de son entretien, somme toute plutôt réussi, à la terrible réalité niçoise est rude. Dans ce contexte, encore si proche de l’événement, est-il possible de prendre quelque distance par rapport à tout ce que l’on entend sur les médias et les réseaux sociaux? En fait, oui : trois points au moins méritent notre attention. Le premier tient à la spécificité de la France. D’une part, notre pays est seul, parmi les démocraties occidentales, à avoir été ainsi si souvent attaqué – et ce constat est renforcé si l’on veut bien se souvenir de Mohamed Merah (Toulouse, 2012) et noter que les attentats de Bruxelles en mars ont été commis en Belgique par des terroristes qui voulaient agir en France, et qui ont agi dans la précipitation, sur place, du fait d’une forte pression policière s’exerçant sur eux : au contraire, après Madrid (mars 2004) et Londres (juillet 2005), il n’y a pas eu d’autre attaque d’envergure en Espagne ou au Royaume-Uni. Et d’autre part, l’impact de la tuerie de Nice tient beaucoup à la crise politique de la France, qui sort d’une séquence rocambolesque : après avoir hystérisé le pays avec une loi sur le travail qui était rejetée par les trois quarts de la population, une partie significative des députés de gauche, et un large ensemble de syndicats, le pouvoir a donné à voir une pantomime ridicule avec pour vedette le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, et pour question celle de savoir s’il était allé trop loin comme éventuel candidat à la présidence de la République – le comble a été atteint quand le chef de l’État a été interpellé à propos du coût de son coiffeur (près de 10.000 euros versés chaque mois par l’Élysée Le gouvernement donne ici, une fois de plus, l’image de ne pas être à niveau : il est ou bien dépassé par les événements (une fois, c’est la crise des migrants ; une autre, c’est le terrorisme), ou bien réduit à un spectacle indigne, où des ministres et le chef de l’État jouent des jeux personnels qui auraient plus leur place dans un feuilleton télévisé du type de Dallas, dans les années 1980. Il est débordé par le haut, par des logiques suprapolitiques, c’est le terrorisme, et il sombre par le bas, avec des logiques d’opérette sans contenu autre que de pur pouvoir personnel. Deuxième point : le tueur a obtenu des résultats spectaculaires sans recourir à des armes à feu ou à des explosifs, son arme était un camion de location qu’il a pu conduire sur la prestigieuse promenade des Anglais, sur 2 km, alors même qu’il s’agissait d’un périmètre protégé. Le répertoire terroriste est donc varié, les tueurs sont capables d’imagination, et d’intelligence pratique – ce qu’illustre le choix du camion, un modèle de 19 tonnes puissant et lourd, qui a pu se jouer des barrières de sécurité. Ce choix a-t-il été dicté, ou suggéré, de loin, par une quelconque organisation terroriste, par Daech, par exemple, dont la situation proprement militaire est aujourd’hui devenue précaire? Le tueur a-t-il été inspiré, très pratiquement, par ce qui se trouve sur Internet? C’est vraisemblable mais non avéré à ce jour. Enfin, et c’est l’essentiel, ce que l’on sait du tueur confirme ce que les travaux de chercheurs en sciences sociales disent depuis plusieurs mois : il n’existe pas un modèle unique de violence terroriste, mais une grande diversité.  Le criminel de Nice n’était pas connu des services de renseignement, il était fiché comme délinquant, et pas comme islamiste. Dans certains cas, la religion est le point de départ d’une trajectoire conduisant à l’acte terroriste, dans d’autres, elle est plutôt l’aboutissement d’un processus de radicalisation. Ici, il n’y a pas eu de message islamiste de la part du tueur, il n’a pas accompagné sa course folle d’incantations du genre « Allah Akbar ». La plupart des commentateurs ont parlé d’emblée sans la moindre prudence de terrorisme et d’islam ; même si les faits leur donnent ultérieurement raison, il n’est pas impossible qu’ils soient allés un peu vite en besogne. Toujours est-il que les hypothèses doivent être diversifiées, tant l’espace qu’elles forment est complexe : il faut envisager des explications allant de l’islamisme radical né d’un endoctrinement religieux jusqu’à l’action relevant de la psychiatrie ou de la psychanalyse, et devant peu, voire rien, à la foi ou à l’idéologie. Ici, comme pour chaque individu passant à l’acte, il faut envisager plusieurs registres dans l’analyse : l’épaisseur historique (il faut parfois remonter à la colonisation, à la décolonisation, à la venue en Europe du père ou du grand-père comme travailleur immigré, au chômage, à l’exclusion, au racisme vécu, etc.) ; le contexte (crise économique notamment) ; le sentiment, n’ayant rien à voir avec cette histoire et ce contexte, de vivre dans un monde sans sens, dans une société sans repères ; la fragilité psychique qui, éventuellement, facilite les manipulations, etc. Un combat efficace face au terrorisme se livre sur tous ces registres, et en sachant bien qu’ils relèvent de temporalités distinctes : la répression et la surveillance immédiates, l’effort pour améliorer le fonctionnement des institutions judiciaires, policières, psychiatriques, de travail social, à moyen terme ; enfin, la réflexion à long terme sur ce qu’il est possible d’entreprendre pour redonner du sens, recréer des repères : vaste programme, que la chaleur de l’événement, l’urgence à agir et le choc des émotions rendent difficiles à penser sérieusement. »

Sondage loi travail: les Français mécontents et contradictoires

Sondage loi travail: les Français mécontents et contradictoires

 

Difficile d’interpréter les résultats d’un sondage qui montre que 70 % sont mécontents de l’adoption du texte. En effet en même temps le chef de la contestation, à savoir Philippe Martinez patron de la CGT, est critiqué  par 75 % des Français lesquels considèrent pourtant pour 55 % que la contestation est légitime et qu’elle doit se poursuivre. Un sondage sans doute biaisé par le mécontentement général à l’égard du gouvernement voire des élites. Ce sondage exprime donc un mécontentement majoritaire à l’égard des leaders impliqués dans la loi travail. Ce  sondage Odoxa pour Les Echos, Radio Classique et FTI Consulting démontre le ratage de la gestion démocratique d’un dossier socio économique important. D’autres sondages avaient démontré que globalement les Français s’opposaient à la loi travail par contre des majorités se dégageaient  cependant sur les axes structurants de cette réforme. La question qui se pose est de savoir si les Français disposés à accepter des réformes structurelles y sont autant favorables lorsque ces réformes ce concrétisent. C’est peut-être aussi tout le paradoxe de la société française. 71% des personnes interrogées se déclarent « mécontentes » de l’adoption du texte, contre seulement 28% qui se disent « satisfaites ». Cette proportion n’a pas varié depuis la présentation du projet de loi il y a cinq mois, même après le retrait de mesures très contestées comme le plafonnement des indemnités prud’homales, ou pendant le blocage des raffineries et dans les transports, souligne l’institut de sondage. Chez les sympathisants PS, ils sont une courte majorité (52%) à se dire « satisfaits » de son adoption. Alors que les syndicats opposés au texte ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation le 15 septembre, 55% des Français estiment qu’ils ont « raison de poursuivre leur contestation ». Ils ne sont que 34% à approuver la poursuite du mouvement chez les sympathisants du PS, mais 76% chez les sympathisants de gauche hors PS. Dans le conflit, tout le monde est jugé perdant, le numéro un de la CGT Philippe Martinez, arrivant au premier rang (76%), devant François Hollande (70%), la ministre du Travail Myriam El Khomri (65%) et le Premier ministre Manuel Valls (65%) ex-æquo, et le leader de la CFDT Laurent Berger (60%). Enfin, six Français sur dix (59%) pensent que la loi aura un impact sur la situation économique et sociale du pays dans les années à venir. Seuls 13% jugent qu’elle n’en aura aucun.

 

(Avec Afp)

Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

Attentat à Nice : Sarkozy en pleine démagogie

Attentat à Nice : Sarkozy en pleine démagogie

Après avoir rabroué Juppé qui avait maladroitement déclaré que la catastrophe de Nice aurait pu être évitée sous si tous les moyens avaient été mis en œuvre,  Sarkozy dès le lendemain s’est montré encore beaucoup plus démagogique. Il a notamment proposé qu’on mette un bracelet électronique à tous les fichés S. Or le fiché S vise précisément à assurer un suivi en toute discrétion des personnes qui ne sont pas nécessairement dangereuses  mais susceptibles de fournir des informations sur les réseaux radicalisés et djihadistes. Quant à la possibilité de mettre les fichés S en centre de détention encore faudrait-il identifier ce qui a l’intérieur du fichier qui comprend 12 000 personnes sont effectivement potentiellement dangereux. Nicolas Sarkozy se plaint également qu’aucun centre de déradicalisation n’ait été ouvert depuis 18 mois. Le premier d’entre eux ouvrira en septembre. Au total, 13 centres de ce type sont prévus d’ici à 2017. 
 Le patron des Républicains préconise également des mesures pour les lieux de culte à tendance salafiste. « Je souhaite que les préfets soient autorisés à fermer immédiatement tout lieu de culte qui aurait des rapports de près ou de loin avec des salafistes et à expulser immédiatement tout imam qui y prêcherait », a-t-il déclaré. Là encore, la phrase étonne. La loi permet déjà aux préfets d’expulser les imams, à condition qu’ils soient étrangers. Le gouvernement revendique 80 expulsions de ce type. La fermeture des lieux de culte est également permise ; depuis 2012, dix mosquées et lieux de prière ont été fermés. Il est évident que Sarkozy a saisi l’opportunité du terrible attentat Denise pour tenter d’incarner le responsable politique le plus déterminé en matière de sécurité quitte à dire n’importe quoi. Concernant la tuerie Denise les mesures préconisées par que ce que Sarkozy n’aurait été aucune utilité puisque le coupable n’était ni fiché S et était même sans lien avec le mouvement salafiste.

(Avec AFP et RTL)

 

Un état d’urgence prolongée mais toujours relativement virtuel

Un état d’urgence prolongée mais toujours relativement virtuel

 

Le gouvernement envisage un prolongement de trois mois de l’État d’urgence mais il est vraisemblable que le Parlement voudra le reconduire jusque début 2017. Pour résumer ce nouvel état d’urgence comprend essentiellement l’autorisation d’effectuer des perquisitions administratives. Pour le reste on va alléger le dispositif Sentinelle pour le faire passer de 10 000 militaires à 7 000 avec  rééquilibrage vers la province. Bref un état d’urgence toujours très relatif puisque d’un côté on considère être en guerre et que de l’autre on autorise toutes les manifestations festives ou non. Une contradiction qui prend sa source dans le fait que personne n’ose vraiment ouvrir le débat qui serait susceptible de créer un nouvel équilibre entre liberté et sécurité. Il est clair que la période préélectorale que nous vivons ne n’est pas très propice à l’annonce de nouvelles contraintes voir même à leur mise en débat. Du coup la question se réduit essentiellement à la durée d’un État d’urgence qui demeure très symbolique. Si les perquisitions administratives seront réautorisées, et l’opération Sentinelle prolongée, sa durée fait encore débat. Concrètement, le chef du gouvernement va demander au Parlement de prolonger ce régime d’exception pour trois mois supplémentaires, alors que certains élus, notamment à droite, plaident pour une prorogation de six mois. Selon des informations de l’AFP, qui cite des sources parlementaires et gouvernementales, les députés et les sénateurs devraient prolonger l’état d’urgence au-delà des trois mois prévus dans le projet de loi de l’exécutif, en le maintenant jusqu’à début 2017. En vigueur depuis le 14 novembre 2015, l’état d’urgence était censé prendre fin le 26 juillet, après trois prolongations.  Le projet de loi sur la prolongation de trois mois de l’état d’urgence (jusqu’au 26 octobre 2016, NDLR) sera examiné mardi en conseil des ministres, puis débattu au Parlement. Le chef du gouvernement souhaite notamment rassembler toutes les forces politiques autour de ce texte. «Toute proposition qui permet d’accroître encore davantage l’efficacité, même si beaucoup a été fait depuis 2012, sera examinée avec le plus grand intérêt», mais toute proposition qui «mettrait en cause l’état de droit, notre démocratie, nos valeurs, notre cadre constitutionnel, ne pourra pas être retenue», a prévenu le locataire de Matignon. Autant dire qu’on verrouille par avance un débat pourtant nécessaire sur l’articulation de la problématique des libertés avec celle de la sécurité.

 

Industrie automobile : la France recule

Industrie automobile : la France recule

 

La France qui occupait  le quatrième rang mondial pour la production automobile se retrouve en 10e place. En cause la délocalisation de plusieurs sites qui se rapprochent  des marchés étrangers, aussi le manque général de compétitivité de l’économie, compétitivité plombée notamment par la fiscalité enfin la forte croissance des véhicules importés y compris de marque française ; l’exemple le plus significatif étend sans doute celui de Dacia Le déficit commercial du secteur automobile français se creuse sur les cinq premiers mois de l’année. D’après les chiffres publiés par Les Echos, et délivrés par les douanes françaises, ce déficit s’est élevé à 4 milliards d’euros. Un an auparavant, il n’était que de 2,5 milliards d’euros. Si la tendance se confirme sur l’année, le secteur pourrait enregistrer sa dixième année d’exercice déficitaire. En 2015, le déficit avait atteint 7,7 milliards d’euros, loin des 3,8 milliards d’excédent enregistrés en 2006. Pourtant, la production automobile française s’est récemment accrue, notamment avec la réaffectation de modèles et le lancement de nouveaux modèles sur les sites français. Les nouveaux Scenic, Espace et Talisman dans l’usine Renault de Douai, l’arrivée de la Micra à Flins, l’arrivée de nouveaux utilitaires dans l’usine SevelNord de PSA près de Valenciennes, idem à Sandouville pour les utilitaires Renault… Au final, la production a augmenté de 5% en 2015 en France, et devrait continuer à augmenter avec la montée en puissance des derniers modèles lancés sur le marché (3008, Scenic…). Ainsi, les exportations ont augmenté de 12,2% à 28 milliards d’euros. Mais les importations ont atteint, elles, un niveau record à 37,4 milliards d’euros. Pas uniquement à cause des voitures allemandes qui, si elles sont moins nombreuses en volumes, sont beaucoup plus chers en valeur. Il y a aussi toutes les voitures de marques françaises fabriquées à l’étranger. Le rebond des ventes de Dacia a contribué au creusement du déficit. La Sandero s’est même hissée parmi les voitures les plus vendues en France. Ce qui est plus inquiétant encore, c’est que désormais, même les équipementiers automobiles contribuent à la détérioration de la balance commerciale de la France. Ce secteur bascule pour la première fois dans le rouge avec un déficit de 100 millions d’euros sur les cinq premiers mois de l’année. Un an auparavant, ce secteur était excédentaire de 400 millions d’euros. L’érosion de l’excédent commercial des équipementiers automobiles a commencé en 2010, son année record. Il est passé d’un excédent de 3,1 milliards à 700 millions d’euros seulement en 2015. La note des douanes françaises observe que les équipementiers ont tendance à affecter leur production au plus près de leurs clients. « Les fabricants français privilégient l’implantation de filiales à l’étranger pour être présents sur les marchés dynamiques », peut-on y lire. La dégradation de la balance commerciale des équipementiers s’explique, « pour l’essentiel », par le marché du pneu qui a enregistré un déficit de 600 millions d’euros en 2015 (600 millions d’excédent en 2005). « Cette progression relève à la fois d’une filialisation croissante des fabricants français et de la concurrence étrangère (Allemagne et Royaume-Uni) », écrivent les douanes françaises. En guise de conclusion, les douanes constatent que la situation de la France s’est également détériorée en matière de parts de marché. Ainsi, l’Hexagone est passé du 4ème rang mondial en 2004 aussi bien dans le domaine des véhicules que des équipements à la 7ème place dans les équipements, voire au 10ème rang concernant les voitures. Elle se fait ainsi largement distancée par l’Allemagne qui a su rester numéro un mondial dans ces deux domaines. (Avec Reuters et le Tribune)

1...56789...18



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol