Hollande fait semblant de menacer Macron
Beaucoup d’observateurs de grands médias ont considéré que le président de la république lors de son allocution du 14 juillet avait adressé une sérieuse menace à Macon. Certains attendaient même que François Hollande annonce la démission du ministre de l’économie. En réalité rien de tout cela, tout juste une petite remontrance destinée surtout à apaiser la colère de Valls qui clairement demande la démission de Macron. En fait Hollande ménage Macron. Le président de la république considère en effet que Macron n’osera pas se présenter contre lui en 2017. Du coup François Hollande ne veut pas se priver de la popularité de Macron et de la modernité qu’il incarne ; pour François Hollande, Macron ne constitue pas un danger direct. Il en va différemment pour Valls qui se trouve en concurrence directe avec Macron pour se poser en successeur de François Hollande soit en 2017 si Hollande renonce à se présenter, soit en 2022. On comprend que Manuel Valls soit furieux de l’absence de détermination de François Hollande pour mettre fin aux incartades de Macron. Cependant Hollande serait affaiblie s’il décidait de démettre Macron relativement populaire dans l’opinion (50 % de popularité pour Macron et seulement 20 % pour Valls). Du coup il ne faut pas s’étonner si le propos du chef de l’État était aussi ambigu quand précisément on l’interrogeait lors de son interview du 14 juillet à propos de Macon : »Emmanuel Macron, il m’accompagne depuis 2012 comme conseiller puis comme ministre de l’Economie. Il a mené des réformes, il en mène encore. Il a des idées, il veut rencontrer les citoyens, et là dessus c’est utile. Il faut toujours aller à la rencontre des autres, proposer des idées nouvelles. Mais il y a des règles dans un gouvernement. La première règle c’est la solidarité, l’esprit d’équipe, c’est défendre le bilan, c’est d’être à plein temps dans sa tâche. Il y en a une deuxième, dans un gouvernement, il n’y a pas de démarche personnelle, encore moins présidentielle, il y a tout simplement servir jusqu’au bout. C’est une belle mission d’être au gouvernement de la France. C’est la plus grande mission pour un responsable. Respecter ces règles, c’est rester au gouvernement, ne pas les respecter, c’est ne pas y rester », a-t-il prévenu. Et d’ajouter : « si les règles ne sont pas respecter, il y aura les conséquences que je viens d’indiquer ». Notons que c’est la troisième fois que François Hollande s’exprime sur le sujet avec la même constance dans l’ambiguïté, une ambiguïté qui rend fou manuel Valls.