Après brexit : la nomination de Barnier une « déclaration de guerre » (presse anglaise)
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On se demande bien ce qui peut susciter l’inquiétude de la presse anglaise après la nomination de Michel Barnier, ancien commissaire européen, comme négociateur pour l’après brexit. Certes Michel m’a Barnier a manifesté de nombreuses velléités pour réorganiser le système financier mais nombre de ses propositions ont été rejetées. Rappelons-nous par exemple que Michel Barnier avait souhaité que les agences de notation n’évaluent plus les Etats ! En tête de la presse tabloïd, rarement pondérée, The Sun dénonce un »eurocrate antibritannique ». Le Daily Mail parle d’une « nouvelle trahison » de l’Europe. Tandis que le Financial Times, la Bible des affaires, manie l’ironie: « Le fléau de la ville de Londres, le Français qui a voulu réglementer l’industrie des services financiers britannique morceau par morceau, le Commissaire de Bruxelles qui a poussé l’ancien gouverneur de la banque d’Angleterre à se taper la tête contre son bureau est revenu. » Car si la nomination du français Michel Barnier passe aussi mal outre-Manche, c’est parce que la City le connaît déjà très bien. De 2010 à 2014, en tant que Commissaire européen au marché intérieur et aux services, il a hérité du dossier de la régulation des banques anglaises. Il en a gardé l’image d’un « fanatique, que la finance dégoûte ». En 2010, The Telegraph, le quotidien le plus vendu, se demandait s’il n’était pas« l’homme le plus dangereux d’Europe« . Heureusement pour Michel Barnier, toute l’Angleterre ne sera pas contre lui. Le Financial Times rappelle que la dernière année de son mandat, en 2014, il s’est montré beaucoup plus chaleureux envers la City, une fois son programme de réformes achevé. L’éditorialiste du Telegraph Ambrose Evans-Pritchard, pro-Brexit militant, a même pris sa défense sur Twitter. « Contrairement à beaucoup, je pense que Michel Barnier est un bon choix comme chef du Brexit pour l’UE. Je le connais depuis 15 ans. Relativement anglophile. « Pour le Royaume-Uni, l’un des gros enjeux de cette négociation sera de conserver le « passeport » européen de ses banques, celui qui permet aujourd’hui à la City de vendre librement ses services en Europe. Selon Le Point, l’ancien vice-premier ministre Nick Clegg, un europhile, affirme que cette nomination « va déclencher l’alarme dans la City, car Barnier ne protégera pas le passeport financier dont bénéficie le Royaume-Uni ».
(avec Huffington Post)
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