Négociation Brexit : pas avant 2017
Les grands médias ont surtout retenu la nomination prévue mercredi de Theresa May pour remplacer David Cameron comme Premier ministre. Par contre ils n’ont guère noté que Theresa May attendrait fin 2016 pour déclencher l’article 50 du traité européen qui prévoit le divorce avec l’union économique. D’une certaine façon, le remplacement de David Cameron aussi tôt est une surprise dans la mesure où il avait annoncé un départ pour octobre laissant par ailleurs à son successeur le soin de négocier des futures relations avec l’union économique. Face au choc du brexit, l’ancien premier ministre avait choisi l’attentisme comme l’union européenne. Pas étonnant, aucun des deux camps n’avait prévu le moindre plan B. Il se pourrait bien toutefois que la détérioration de l’environnement économique ait accéléré le processus de nomination d’un nouveau responsable à la tête du gouvernement britannique. En effet, les premiers effets négatifs commencent à se faire sentir en Grande-Bretagne avec en particulier la baisse de la livre, la dégradation de la confiance des ménages comme des investisseurs et les perspectives d’un net tassement de la croissance à partir de 2017 il est probable que la Grande-Bretagne devra accélérer son calendrier pour la négociation avec l’union européenne sinon les mauvais chiffres macro économiques pourraient bien être de nature à affaiblir encore sa position. Theresa May qui est âgée de 59 ans, était la seule des candidats à la succession de David Cameron à avoir milité, quoique sans grande ardeur, contre le Brexit que 52% des électeurs britanniques ont choisi lors du référendum du 23 juin dernier. Mais ses premiers propos laissent dubitatif notamment lorsqu’elle veut faire du brexit un succès et que dans le même temps elle indique qu’il il lui faut six mois pour préparer la négociation avec l’union économique. Un premier discours qui sonne relativement creux et témoigne du désarroi dans lequel se retrouve la Grande-Bretagne. La livre sterling, qui a atteint des plus bas de 31 ans depuis le résultat du référendum en raison de l’incertitude créée par le Brexit, a légèrement rebondi face au constat que le processus de désignation d’un successeur à David Cameron serait beaucoup plus rapide que prévu. Lors d’un discours à Birmingham, la deuxième ville d’Angleterre, Theresa May s’est engagée lundi à placer le gouvernement au service « des gens simples qui travaillent » et a estimé que le référendum du 23 juin était un vote en faveur de « sérieux changements ». « La seule surprise, c’est que l’on soit autant surpris à Westminster de la volonté de changement des gens. Et ne nous trompons pas, le référendum a été un vote pour sortir de l’Union européenne, mais cela a été aussi un vote en faveur de sérieux changements », a-t-elle dit à la presse et à ses partisans. « Je n’ignorerai pas l’opinion publique quand elle dit son ras-le-bol de la politique traditionnelle ». « Sous ma direction, le Parti conservateur se placera complètement et sans ambiguïté au service des gens simples qui travaillent. Nous ferons du Royaume-Uni un pays qui œuvre pour le bien de chacun », a-t-elle enchaîné. « Nous devons réformer l’économie de manière à ce que davantage de gens profitent de la prospérité du pays. Nous devons remettre les gens aux commandes de leur vie. Nous devons donner davantage d’opportunités aux gens », a assuré la ministre de l’Intérieur.
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