Loi travail motion de censure : les frondeurs se déballonnent
Une cinquantaine de députés seulement prêts à déposer une motion de censure à l’occasion de l’adoption de la loi dont une vingtaine de députés socialistes. En clair les frondeurs se sont une nouvelle fois déballonnés. Des frondeurs révolutionnaires mais qui ont cédé face à la menace d’être exclus du parti socialiste. Plusieurs frondeurs ont refusé cette fois de tenter de censurer le gouvernement. L’approche, dans neuf mois, des élections présidentielle et législatives en a, semble-t-il, dissuadé plusieurs. La direction du PS avait averti que les signataires d’une motion de censure votée seraient exclus du parti et ne pourraient donc pas obtenir leur investiture. Finalement le psychodrame fini en eau de boudin. Les frondeurs très présents dans les médias sont par contre très minoritaires au sein du parti socialiste. Ceci étant la posture des frondeurs manifestant leur intention de renverser le gouvernement laissera sans doute des traces, la division ajoutée au rejet du gouvernement pourrait même menacer l’existence du parti socialiste actuel. Le groupe parlementaire qui compte environ 300 députés pourrait en effet se réduire à environ 50 en 2017 selon les projections d’instituts de sondage. Cette débâcle pourrait être l’occasion d’un éclatement du parti socialiste actuel voire de sa disparition. Pourtant rien de nouveau sous le soleil, les clivages qui travaillent la famille socialiste ont plus d’un siècle avec d’un côté des crypto- marxistes plus ou moins révolutionnaires et de l’autre des réformistes plus ou moins libéraux. Pendant longtemps des leaders ont réussi à donner l’illusion d’une ligne politique unique. Une ligne surtout caractérisée par une radicalisation du discours dans les périodes électorales mais une pratique équivoque lors de l’accession au pouvoir. Ce fut le cas pour Guy Mollet, Mitterrand et maintenant François Hollande. La grande faiblesse de ce parti réside aussi dans sa composition sociologique qui, a la différence des autres parties socio-démocrates, ne comprend que très peu de représentants du monde de la production et du privé. Une sorte de parti de fonctionnaires qui n’entretiennent que des liens approximatifs avec les réalités économiques et sociales. Fort logiquement les frondeurs devraient rejoindre les crypto communistes de Mélenchon quant aux socio-libéraux ils auront beaucoup de mal à exister surtout la droite est capable de se repositionner sur une ligne plus centriste et plus humaniste que celle défendue par Sarkozy.
0 Réponses à “Loi travail motion de censure : les frondeurs se déballonnent”