Brexit : la Fed dans le brouillard
Comme de nombreuses institutions économiques et financières la Fed attend que l’horizon s’éclaircisse après le brexit. Du coup il est probable que les taux risquent d’être figés pour une longue période notamment jusqu’à la fin de l’année. Avant le brexit on s’interrogeait déjà sur l’opportunité de modifier la politique monétaire compte tenu du tassement économique observé et caractérisé par un affaiblissement des créations d’emplois et des investissements. Depuis le brexit, les interrogations sont encore plus fortes notamment concernant les perturbations qui pourraient intervenir sur le marché des changes. Malheureusement les incertitudes concernant le repositionnement de la Grande-Bretagne vis-à-vis de l’union économique ne sont pas prêtes de disparaître ; il faudra en effet des mois et même peut-être de des années pour redéfinir le statut juridique des échanges entre le Royaume-Uni et l’union économique. Conséquence directe de cette période incertitude ; d’après le FMI, la Grande-Bretagne pourrait frôler la récession mais l’union européenne elle-même pourrait perdre autour de 0,25 % de croissance du PIB. La Fed craint donc un phénomène de contagion de ce pansement économique déjà entamé depuis le second trimestre au plan mondial. Les responsables de la Réserve fédérale américaine ont décidé en juin de ne pas relever les taux tant qu’ils n’auraient pas une vision plus claire des conséquences du référendum britannique sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE), montre le compte-rendu de sa dernière réunion publié mercredi. Cette opinion, exprimée lors de la réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) les 14 et 15 juin, avant le résultat du vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE, reflète le malaise généralisé des responsables monétaires face au Brexit. « Les membres ont généralement convenu qu’avant de faire un nouveau pas vers une normalisation monétaire, il était prudent d’attendre de nouvelles données sur les conséquences du vote britannique », apprend-on dans les « minutes » de la réunion. Les responsables de la Fed ont également évoqué le sérieux ralentissement des embauches par les entreprises américaines pour justifier de ne pas toucher aux taux le mois dernier.
(Avec Reuters)
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