Terrorisme : la France pas à la hauteur
Un terrible échec de la lutte contre le terrorisme surtout de la part du renseignement mais aussi en matière de coordination des moyens d’intervention. « Nous ne sommes pas à la hauteur de ceux qui nous agressent aujourd’hui », a déclaré Georges Fenech, le président Les Républicains de la commission d’enquête, lors d’une conférence de presse. « Nous devons élever la barre très haut dans la lutte contre le terrorisme international. » Si la « cible » du Bataclan aurait difficilement pu être anticipée par les services, malgré une menace contre cet établissement dès 2009, des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 auraient pu être arrêtés, et leur suivi révèle les carences du renseignement français et européen, selon la commission. Elle recommande aussi la création d’une nouvelle direction du renseignement territorial, « pour traiter le bas et moyen spectre de la radicalisation », et une « accélération » de la mise en place d’un véritable bureau du renseignement pénitentiaire. Elle propose enfin la mise sur pied d’une agence nationale de l’antiterrorisme dépendante du Premier ministre ou du président, qui s’appuierait sur une base de données commune à tous les services. « Nous voulons une agence (…) qui analyse la menace, et mette en place une véritable stratégie opérationnelle de contre-terrorisme », a expliqué mardi Georges Fenech. Au niveau européen, les députés préconisent l’amélioration du fichier d’information Schengen, dit SIS 2, pour qu’il précise la menace terroriste éventuelle de chaque individu. Mohammed Zenak, dont la fille de 22 ans a été blessée le 13 novembre au Comptoir Voltaire, un bar, souligne par ailleurs que certaines questions restent en suspens. « On se demandera toujours pourquoi les militaires de Sentinelle n’ont pas pu intervenir » le 13 novembre, a-t-il dit à Reuters. Ce soir-là, huit soldats se trouvent devant le Bataclan. Mais ils ne reçoivent pas d’ordre d’intervenir et refusent de donner leurs fusils d’assaut à des policiers qui le demandent, un militaire ne pouvant se défaire de son arme, raconte Georges Fenech. « À quoi sert la force Sentinelle si elle ne peut pas intervenir? Cette question se pose », dit-il.
(Avec Reuters)
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