Michel Rocard : un intellectuel et un homme d’éthique trop complexe pour la gauche
Aujourd’hui évidemment c’est le concert de louanges y compris de ceux qui ne partagent à peu près rien avec Michel Rocard. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été vraiment accepté par cette gauche qui se caractérise en général par un discours radical avant les échéances électorales et une pratique molle et ambiguë lorsqu’elle parvient pouvoir. Finalement le même reproche que faisait déjà Michel Rocard à la SFIO de Guy Mollet. Première observation et de taille l’homme politique Michel Rocard était un intellectuel capable d’approfondir et d’articuler les problématiques économiques, sociales, environnementales et sociétales, cela y compris au plan international. Pas étonnant si nombre de ses collègues socialistes admettaient ne pas comprendre grand-chose à ses analyses. Pourquoi tout simplement parce que les intellectuels à gauche sont rares voire inexistants. On attend encore une analyse un peu novatrice, un peu pertinente de la plupart des responsables socialistes. Des socialistes qui pour faire moderne reprennent tout simplement et maladroitement certaines propositions intéressantes de la droite. Du coup les électeurs enivrés les propos radicaux et démagogiques des campagnes électorales se retrouvent complètement déboussolés par la gestion des socialistes parvenus au pouvoir. La plupart des responsables socialistes se réfugient donc dans une sorte de langue de bois qui marque le grand vide politique et culturel. On objectera aussi à juste titre que les intellectuels se font rares aussi à droite, cela ne saurait constituer évidemment une excuse pour la gauche. La plupart des responsables politiques actuellement en France sont intellectuellement creux. Il suffit pour s’en persuader d’examiner le profil de la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2017. Le vide intellectuel est sidéral à gauche bien sûr mais aussi à droite y compris et peut-être surtout aux extrêmes. Des grandes gueules, des marchands d’illusions purs produits du système médiatique qui préfère les clowns bruyants aux intellos discrets et rigoureux. La vérité c’est que Michel Rocard n’a jamais été compris ni admis par cette gauche qui revendique frauduleusement son héritage. Michel Rocard a toujours été marginalisé au sein du petit socialiste voire écarté brutalement notamment par François Mitterrand, un homme de culture ,lui ,mais qui ne s’est jamais embarrassé de conviction en slalomant entre de l’extrême droite à l’extrême gauche pour finir dans le marais des gestionnaires incompétents, avec en plus des deux amitiés très sulfureuses. « Jusqu’à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n’exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l’avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d’Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l’idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie », cependant dit Hollande que tout oppose à Michel Rocard. « Il a incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité. Il était l’homme du ‘parler vrai’. Il restera un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer », a aussi déclaré Valls qui sans doute à oublier les convictions de démocratie participative de Michel Rocard, lequel s’est toujours évertué à rechercher les compromis avec toutes les parties. Pas vraiment le style de Valls à la capacité d’analyse limitée jouant les adjudants chef pour tenter de ressembler à Clémenceau.
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