Au moment où les chefs d’État se réunissaient pour examiner les conséquences du site, Valls de son côté a fait entendre sa petite musique déclarant qu’il fallait crever l’abcès. En clair il souhaite qu’on ne fasse aucun cadeau lors du divorce avec le Royaume-Uni y compris concernant l’agenda. Pour lui, l’Europe n’a pas à se soumettre aux délais que veut le parti conservateur britannique. Une prise de position encore plus radicale que celle de Hollande qui, lui, avec les autres chefs d’État européen à déclaré qu’il était nécessaire d’attendre la demande officielle de divorce du Royaume-Uni dans le cadre de l’article 50 du traité. Il paraît de plus en plus clair que négocier un statut spécifique avec le Royaume Uni qui lui permettrait d’avoir un pied dedans un pied dehors poserait d’énormes problèmes politiques. Le Royaume-Uni ne devrait pas s’attendre à jouir d’un régime de faveur s’il voulait garder l’accès au marché unique. Un statut du type de celui accordé à la Norvège ou à la Suisse poserait problème car il y a une différence de taille entre ces deux pays et le Royaume-Uni. Le statut de ces deux pays n’a été accordé que dans la perspective le moment venu d’intégrer l’union européenne. Par son référendum les Britanniques ont signifié clairement qu’il quittait l’union européenne. Par ailleurs et surtout accorder un statut spécifique au royaume uni serait la porte ouverte pour que beaucoup réclament ce statut » un pied dedans, un pied dehors ». Lors de l’ouverture d’un débat sur les conséquences du Brexit devant les députés français, le Premier ministre a donc plaidé pour un discours de fermeté à l’égard de Londres, qui doit, a-t-il dit, actionner « le plus tôt possible » la clause de retrait. « L’heure n’est plus à la prudence diplomatique, il faut crever l’abcès », a déclaré Manuel Valls, pour qui le résultat du référendum de jeudi dernier ne concerne pas le seul Royaume-Uni mais révèle un « malaise des peuples » européens. L’Europe était suspendue au vote britannique depuis l’annonce par David Cameron de l’organisation d’un référendum sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’UE, a-t-il rappelé. « Nous avons fait preuve de patience et de compréhension (…) L’entre-deux, l’ambiguïté, ne sont plus possibles », a dit le Premier ministre. « Soit on sort, soit on reste dans l’Union (…) Ce n’est pas le Parti conservateur britannique qui doit imposer son agenda. » Et si les Britanniques veulent garder un accès au marché unique, il faudra qu’ils respectent « l’intégralité » de ses règles, a ajouté Manuel Valls.
(Avec Reuters)
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