Climat des affaires : en nette baisse

Climat des affaires : en nette baisse

 

Conséquences possibles du climat délétère qui règne en France notamment du fait des manifestations contre la loi travail, le climat des affaires est en nette baisse en juin. Du coup la croissance du second trimestre sera  assez nettement plus faible que celle du premier (plus 0,6 % au premier). Finalement les manifestations et autres blocages auront certainement entraîné des conséquences plus importantes que prévu notamment dans l’activité touristique et dans les services. Il est clair par ailleurs que les résultats du Brexit n’ont pas été intégrés dans cette enquête réalisée avant les résultats du référendum britannique. Un Résultat qui est susceptibles d’affecter négativement le moral des entreprises. Du coup pour l’ensemble de l’année 2016 il se pourrait que la France ait  du mal à atteindre les 1,5 % prévus pour la croissance du PIB Le climat des affaires s’est sensiblement détérioré ce mois-ci en France, les économistes y voyant notamment l’impact de l’environnement social tendu, sans que cela remette en cause, selon eux, le scénario d’une reprise modérée de l’économie. L’Insee, qui prend la température de l’économie en interrogeant chaque mois les chefs d’entreprise, a publié pour juin un indicateur global en baisse de deux points par rapport à mai, où il était à des plus hauts depuis l’été 2011. Il est revenu ainsi à 100, soit le niveau de sa moyenne à long terme, la dégradation étant particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière et dans les services. L’institut Markit a diffusé aussi des indicateurs d’activité qui corroborent la tendance donnée par l’Insee même si leur niveau, qui traduit une légère contraction de l’activité en France ce mois-ci, est jugé trop négatif par les économistes. Pour Hélène Baudchon, économiste à BNP Paribas, ces chiffres traduisent le contrecoup attendu après le début d’année très fort de l’économie française, marqué par la hausse de 0,6% du PIB au premier trimestre. « On s’attendait aussi à une baisse du climat dans l’industrie, car l’enquête de mai n’a sans doute pas pris en compte l’effet du blocage des raffineries » par les opposants au projet de loi Travail, dit-elle. Mais le secteur des services est aussi à la peine et ce, dans la quasi-totalité des branches d’activité, plus particulièrement l’hébergement-restauration et l’immobilier. Michel Martinez, économiste à SG CIB, estime avec le recul que les chiffres de l’enquête de l’Insee de mai étaient peut-être aberrants. « Si on n’en tient pas compte, on reste fondamentalement sur un indicateur général de climat des affaires autour de 100/101 depuis le début de l’année », dit-il. Et pour l’Insee, un niveau de 100 pour cet indicateur est cohérent avec un taux de croissance trimestriel de 0,3% à 0,4%, ce que l’institut anticipe d’ailleurs pour l’économie française jusqu’à la fin de l’année dans sa dernière note de conjoncture. Dans le détail, la baisse du climat des affaires dans l’industrie manufacturière est largement due à une détérioration de l’opinion des industriels sur leur activité passée. C’est notamment le cas dans l’industrie chimique, un secteur perturbé par les blocages des raffineries le mois dernier. Mais le niveau des perspectives personnelles de production des chefs d’entreprise interrogés, un solde très suivi par les économistes, est en hausse sur le mois et le niveau des carnets de commandes est peu changé, même si celles en provenance de l’étranger sont en léger recul. Bien qu’en baisse, l’indicateur du secteur reste au-dessus de sa moyenne de long terme, de même que ceux de branches comme l’agroalimentaire et les matériels de transport, y compris l’automobile. Le décrochage (-3 points) de l’indicateur des services était moins attendu, alors que le rebond du secteur explique une bonne part la vigueur de l’économie française en début d’année. Là aussi, les chefs d’entreprise ont été plus négatifs sur leur activité passée, tout comme dans le secteur du commerce de détail. Et s’ils sont aussi un peu moins positifs sur l’activité prévue, les patrons du secteur des services sont toujours plus nombreux à anticiper une hausse de leurs investissements et de leurs effectifs que le contraire.

( avec Reuters)

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