Loi travail – manifs : ras-le-bol
Alors que de nouvelles manifestations sont programmées les 23 et 28 joints, l’opinion commence sérieusement à réagir vis-à-vis des débordements que cela génère. Il y a bien sûr les actes de violence, les dégradations, les perturbations économiques notamment dans le domaine touristique mais aussi et surtout l’image déplorable que ses actions donnent du pays. Des actions qui relèvent de stratégies gauchistes des trotskistes, des anars, des autonomes et autres alters. Mais une stratégie gauchiste qui maintenant a largement pénétré la CGT tant au niveau local que national. D’une certaine manière la CGT se transforme en un mouvement politique d’opposition dont l’objet est moins dans la prise en compte de l’intérêt des salariés que le combat contre le gouvernement et la social-démocratie. Pas étonnant depuis des années les gauchistes devant la déliquescence de leur organisation (autour de 1 % chacune lors des élections politiques) se sont massivement investis dans les syndicats CGT et FO pour substituer la lutte révolutionnaire au combat syndical traditionnel. Par ailleurs les milliers de gauchistes qui ont quitté la CFDT ces dernières années ont rejoint Solidaires (sud) ou la CGT. Des gauchistes qui grâce à leur discours populiste n’ont aucun mal à recueillir l’adhésion des corporatistes qui veulent surtout protéger leur statut au détriment de la croissance et de l’emploi. Pas sûr cependant qu’en dépit des menaces verbales le gouvernement prenne les moyens pour mettre un terme à ces débordements gauchistes. Certes on peut comprendre le désarroi voire l’opposition de certains vis-à-vis de la manière dont a été géré le projet de loi travail : un véritable fiasco du point de vue de la concertation. Pour autant, on ne saurait tolérer qu’une très faible minorité s’autorise à de tels dérèglements qui discréditent l’image du pays. Or les organisateurs de ces manifs n’ont ni la possibilité parfois ni la volonté de gérer ses dérèglements. Seule la pression de l’opinion publique pourra discréditer des actions devenues désormais irresponsables et intolérables. Au lendemain d’une manifestation émaillée de nombreuses violences, François Hollande a mollement annoncé qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester si la préservation des «biens et des personnes» ne pouvait être «garantie». «Pour l’instant, elles ne le sont pas ; à ce moment-là, les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les manifestations», a insisté le chef de l’État. La CGT, de son côté, a réaffirmé ce vendredi qu’elle maintenait pour l’instant son appel à la mobilisation les 23 et 28 juin prochains. Les menaces de l’Exécutif peuvent-elles être mises à exécution et s’imposer aux organisations syndicales? Consacré par la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), le droit de manifester n’existe pas à proprement parler dans le droit français. En revanche, «il existe un système déclaratif qui permet ces rassemblements», explique Maître Olivier Vasset, avocat spécialisé en droit social au cabinet Baker & McKenzie. Détaillée dans le décret d’octobre 1935, conservée par une ordonnance de mars 2012, la procédure consiste en un dépôt en préfecture ou en mairie, par les organisateurs, d’une déclaration de manifestation au moins trois jours avant la date de la mobilisation.
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