Assassinat de policiers : la faillite du renseignement

Assassinat de policiers : la faillite du renseignement

 

C’est le constat de Alain Bauer un  des meilleurs spécialistes en criminologie fait hier sur BFM. Pour Abballa et bien d’autres les attentats terroristes révèlent non  seulement des failles mais une véritable faillite de la lutte anti terroriste. L’expert distingue trois phases dans cette lutte : le recueil des données, leur analyse et l’action des autorités policières et judiciaires. Pour lui la grande insuffisance provient des faiblesses de l’analyse. Ce que confirme le cas d’un Abballa,  clairement identifié comme un terroriste potentiel notamment par les autorités pénitentiaires mais qui n’a fait l’objet que d’un banal suivi. L’intéressé s’est même vanté auprès de son ex campagne compagne de n’être pas du tout inquiet du fait que ces téléphones étaient écoutés. Et pour cause on sait que les terroristes utilisent rarement les portables qui sont écoutés. Certes on ne peut nier les difficultés qu’il y a à anticiper les actes d’individus au psychisme dérangé et par ailleurs fanatisés et de ce point de vue de grandes insuffisances sont à signaler dans la gestion judiciaire de personnes potentiellement très dangereuses et qu’on ne peut sanctionner qu’après passage à l’acte) Le gouvernement français a cependant écarté mercredi toute faille des renseignements dans le suivi du tueur d’un couple de policiers lundi soir à Magnanville (Yvelines), soulignant la difficulté de déceler le passage à l’acte « solitaire » en matière terroriste. Un argumentaire difficile à soutenir compte tenu des antécédents de l’intéressé. Larossi Abballa, 25 ans, était parfaitement connu de la justice antiterroriste et du renseignement français. Dès 2011, il disait vouloir partir « à la chasse » aux mécréants, et menaçait de « faire tomber la tête » d’un avocat. Placé sur écoute à plusieurs reprises, il était toujours surveillé, lundi, quand il a revendiqué le double assassinat. « Je ne laisserai pas dire qu’il y a eu de la part de nos forces chargées de la lutte contre le terrorisme la moindre négligence ni le moindre manque de discernement », a déclaré sur France Inter le Premier ministre, Manuel Valls, soulignant la difficulté de la tâche. En mai 2011, Larossi Abballa a été incarcéré pour sa participation à un réseau d’acheminement de djihadistes vers le Pakistan. Derrière les barreaux, il s’est fait remarquer pour son prosélytisme radical, et à deux reprises, le bureau du renseignement pénitentiaire a transmis des éléments le concernant à la justice et aux renseignements, a fait savoir Jean-Jacques Urvoas. . Interrogé à ce sujet devant une commission d’enquête parlementaire, Jean-Jacques Urvoas a récemment jugé cette question légitime. « Ce n’est pas une question de volonté, ni d’intention, ni même de droit », a-t-il dit. « C’est la question des moyens. » Une sorte de d’aveu d’impuissance concernant l’efficacité des services de renseignements notamment en matière d’analyse des informations. Il conviendrait sans doute aussi de faire sérieusement le ménage dans le fichier qui recense environ 14 000 personnes potentiellement dangereuses, fichiers qui rassemblent un peu tout et n’importe quoi.

(Avec Reuters)

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