Le chômage en France pas plus grave qu’ailleurs !
Olivier Passet, directeur des synthèses économiques au cabinet Xerfi dans un article paru dans Challenges défend l’idée que la France en matière d’emploi soutient la comparaison avec des pays d’Europe voisins. Son argumentation repose sur le fait que les pays qui présentent un meilleur taux de chômage le doivent surtout à des temps partiels beaucoup plus nombreux. Une analyse statistique qui n’est pas fausse mais qui fait l’impasse sur la situation en France de nombreux de chômeurs parqués dans les préretraites, dans allocation adulte handicapé ou tout simplement inscrits nulle part. Officiellement le nombre de chômeurs et de l’ordre de 5 millions en France mais en réalité en tenant compte des différents situations non comptabilisés au titre du chômage les sans-emploi représentent 7 à 8 millions de personnes en France. Dernier élément même si le temps partiel ne constitue pas une situation sociale très enviable voir très durable elle permet cependant de conserver le lien avec le travail. De cette situation critiquable en France le très haut niveau du coût de la protection sociale contre le chômage qui dépasse celui d’autres pays européens comparables la grande insuffisance du pays réside dans la faiblesse de la croissance qui entraîne mécaniquement un très fort taux de chômage. Une croissance par ailleurs plombée par le record d’Europe de fiscalité qui pèse sur les deux entreprises.
Extrait de cet article « Le paradis supposé des autres est en fait plus proche d’un purgatoire, dans lequel le chômage de masse s’est au mieux mué en une prolifération de petits jobs morcelés. Prenons l’exemple des sept économies européennes qui font mieux que nous en matière de chômage et d’emploi : Allemagne, Autriche, Suède, Pays-Bas, Danemark, Finlande et Royaume-Uni. La première différence avec la France réside dans la part plus élevée des jeunes de moins de 25 ans en emploi. En réalité, les plus jeunes s’insèrent avec de petits jobs à temps partiel, parallèles à leurs études. Cet écart ne témoigne pas, contrairement à l’idée répandue, d’une insertion en sortie d’études mieux réussie qu’en France. Passé l’âge de 25 ans, la performance française est comparable à celle des meilleurs modèles européens, et ces derniers, exceptée la Suède, partagent avec la France un piètre bilan en matière d’échec scolaire. L’apprentissage, cofinancé par le secteur public, joue aussi un rôle-clé dans les performances allemande, autrichienne, et britannique. La seconde différence concerne l’insertion des femmes, avec un recours au temps partiel très élevé aux Pays-Bas, en Allemagne ou au Royaume-Uni. Les femmes sont cantonnées dans des postes ne procurant que des revenus d’appoint au soutien de famille masculin. Troisième différence : dans ces pays, le niveau d’activité des seniors est plus élevé, avec une forte dose de temps partiel. Sur toutes les tranches d’âge, les temps partiels sont en moyenne plus courts. En clair, l’emploi est plus fractionné en petits jobs de survie ou d’appoint. Tous ces emplois produisent peu de chiffre d’affaires et de base fiscale supplémentaire. Ce que le cas américain confirme, où 8 à 9 millions d’emplois se sont, en quinze ans, évaporés, notamment parmi les 15-30 ans, sans cataclysme sur la production. Ces petits jobs d’appoint, dans le commerce ou la restauration notamment, se retrouvent dans l’économie collaborative. Bref, le plein-emploi de nos voisins repose sur du temps partiel court, concentré sur les jeunes, les femmes et les seniors, qui ont été favorisés par des incitations fiscales ou des exonérations de cotisations sociales. Ce sont, dans les pays plus libéraux, des jobs du soir, du dimanche dans des services tournant 7 jours sur 7, dans le commerce, la restauration, l’hôtellerie, ou dans la santé, l’action sociale, le soutien scolaire, face à l’attrition de la sphère publique. Un morcellement des emplois qui a plus d’impact que les réformes du droit du travail que l’on met en avant. »
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