Pour une évolution du droit syndical
Il paraît pour le moins urgent d’engager une réflexion sur les conditions d’exercice du droit syndical tellement cet exercice est aujourd’hui dévoyé. En effet n’importe quel syndicat peut décréter sans aucune consultation la grève dans un secteur et une poignée d’ultras radicaux peut bloquer totalement ou générer de graves dysfonctionnements dans une entreprise. Première observation, on peut d’abord s’étonner que les syndicats décident d’eux-mêmes sans consultation le lancement d’une grève qu’ensuite ils ne consultent que les gréviste pour la continuer ou l’arrêter. Il y a de toute évidence un vice démocratique dans le processus. Même si l’initiative doit continuer d’appartenir aux syndicats pour proposer une grève une consultation de l’ensemble des salariés devrait constituer un préalable avant toute décision, par ailleurs la grève ne pourrait être lancée que si elle recueille au moins 50 % des voix de l’ensemble des salariés. Pour la suite la même consultation de l’ensemble du personnel devrait s’imposer On Obligerait sans doute les syndicats à se rapprocher du point de vue des salariés et non à définir leur stratégie en fonction d’idéologies. Du coup il ne faut pas s’étonner que les syndicats soient peu nombreux : entre 6 et 7 % en moyenne avec une forte concentration dans le secteur public et nationalisé. En l’absence de base démocratique la plupart des responsables syndicaux se comportent comme des militants activistes au service d’une idéologie et d’une stratégie que réfutent la plupart des salariés ; d’une certaine manière les syndicats sont davantage des groupes politiques que des organisations au service de l’intérêt des travailleurs. Heureusement la société évoluant les syndicats gauchistes, marxistes ou encore anarchistes voient leur influence de plus se réduire au profit des syndicats réformistes. Une évolution souhaitable mais insuffisante si les syndicats n’élargissent pas leur base. L’évolution des conditions d’exercice du droit syndical aurait précisément pour objet d’élargir considérablement cette base afin de redonner une crédibilité à un syndicalisme français globalement obsolète, nuisible aussi à l’intérêt des salariés et de l’économie. Cela passe sans doute aussi par une revalorisation du dialogue social, par un autre contenu et par une modification du profil des responsables syndicaux trop préoccupés de lutte révolutionnaire et peu pénétrés finalement des réalités socio-économiques. Pour tout dire le syndicalisme français a 100 ans de retard par rapport à d’autres pays notamment par rapport aux pays du nord de l’Europe. Une modification des conditions d’exercice du droit syndical pourrait offrir l’opportunité d’une mutation urgente des syndicats.
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