Conflit social : le patron de la SNCF menacé ou l’entreprise ?
D’après certains médias le patron de la SNCF serait menacé pour s’être mis en contradiction avec un gouvernement qui a lâché sur les négociations internes. En réalité c’est le gouvernement qui s’est mis en contradiction avec Guillaume Pépy le patron de la SNCF qui était en train de négocier une évolution des conditions de travail. Le gouvernement acculé par les conflits relatifs à la loi travail a reculé sur les négations négociations sociales en cours à la SNCF pour diviser les organisations syndicales et limiter ainsi la mobilisation des cheminots. Une opération sans doute réussie de ce point de vue puisque la mobilisation atteignait de l’ordre de seulement 15 % hier. Autrement dit un taux de participation insignifiant ; reste la question de l’avenir de la SNCF sans doute tout autant menacé que celui de son patron. Une problématique qui n’est pas nouvelle ; depuis des décennies l’entreprise et engluée dans son manque de compétitivité, de qualité et dans une situation financière intenable. Elle ne cesse de voir sa dette s’amplifier et dans le même temps ne cesse d’enregistrer des pertes de marché au point que sur la tendance des pans entiers de l’activité pourraient disparaître entre parenthèses(le fret, les Intercités très déficitaires voire les liaisons régionales qui risquent d’être concurrencées par d’autres opérateurs). À cela s’ajoute la libéralisation qui va permettre à des opérateurs privés d’intervenir y compris sur les grandes lignes voyageurs. Un problème que certaines organisations syndicales, certains cheminots, complètement enfermés dans leur culture corporatiste veulent ignorer. Il faut dire que pendant longtemps cette ignorance a été longtemps entretenue par les différents gouvernements et la direction complètement traumatisés par la perspective d’une grève. il est pourtant clair que comme de l’évolution des marchés les cheminots doivent accepter de faire de très gros efforts et à moins de favoriser la disparition de l’entreprise. Encore faudrait-il procéder à l’analyse des grandes évolutions le marché des transports. Un marché des transports qui justifient cependant une régulation plus ferme mais qui ne peut être figée pour maintenir des conditions sociales de cheminots dépassées. Désavoué ce week-end par l’Etat, qui a repris à son compte les négociations sur les conditions de travail à la SNCF afin de trouver une issue à la grève illimitée lancée mardi soir par la CGT-Cheminots, l’Unsa et SUD-Rail, Guillaume Pépy a réclamé à l’Etat des contreparties financières. Le PDG de la SNCF estime en effet impossible de préparer de manière satisfaisante son entreprise à la concurrence sans améliorer la productivité de ses cheminots. Or l’accord trouvé entre le ministère des Transports et la CFDT, samedi dernier, entérine les conditions de travail actuelles des salariés de la SNCF. En contrepartie, Guillaume Pépy demande donc à l’Etat de reprendre à sa charge une partie de la dette du ferroviaire, qui a atteint la somme faramineuse de 50 Mds€. « C’est très inconfortable de diriger la SNCF, résume un fin connaisseur du ferroviaire. Il faut sans cesse se contorsionner, car l’Etat demande tout et son contraire : multiplier les investissements pharaoniques pour faire du tout-TGV, et en même temps financer la rénovation du réseau ferré qui vieillit, maintenir des prix abordables sans diminuer la qualité de service. Et quand il peut gagner un peu de productivité, l’Etat fait le choix de sacrifier l’avenir de la SNCF pour casser la grève. » Et cette source de résumer : « Jacques Rapoport, patron de SNCF Réseau, a démissionné, notamment pour désaccord avec l’Etat. Le gouvernement ne peut se permettre une nouvelle démission à la tête de l’entreprise. » Chez les cadres de l’entreprise publique, en tout cas c’est la soupe à la grimace. « On a l’impression d’avoir travaillé pour rien et que l’Etat hypothèque notre avenir », confie l’un d’eux. Certains ont décidé hier de lancer une pétition en ligne baptisée Appel de cheminots SNCF au gouvernement. On peut y lire notamment : « Si nous n’améliorons pas notre efficacité, alors nous devrons réduire nos effectifs et entrer dans une spirale infernale. Cette histoire, d’autres entreprises, comme la SNCM dernièrement, l’ont vécue. » Hier soir, la pétition comptait 882 signatures.
(avec le Parisien)
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