Croissance premier trimestre revue en hausse mais fragile
Un résultat encore mieux que prévu pour le premier trimestre avec plus 0,6 % pour le PIB au lieu de 05 %. L’Insee a revu à la hausse annoncé dans une première estimation. Un chiffre évidemment satisfaisant qui permettait d’espérer une croissance globale d’au moins 1,5 % en 2016. Mais une perspective très fragile du fait du tassement de la consommation en avril, consommation qui soutient l’essentiel de la croissance en France. Une perspective par ailleurs menacée par les conséquences des grèves et blocages résultants de la contestation de la loi en avril et en mai. Les deux facteurs conjugués pourraient d’ailleurs aboutir à un net tassement de la croissance de l’activité au deuxième trimestre. Une performance identique à celle de la zone euro sur la même période, qui rend possible l’atteinte de l’objectif de croissance annuel du gouvernement, fixé à 1,5% pour 2016, au-delà des 1,3% de croissance attendus par la Commission européenne, mais dans la ligné de la prévision du FMI, redressée la semaine dernière de 1,1% à «près de 1,5%». Pour l’institution de Washington, la situation de «la France est en train de se redresser», même si «d’importants efforts» sont d’après elle «toujours nécessaires pour renforcer les créations d’emploi et mettre les finances publiques sur une voie plus soutenable». Plusieurs bons indicateurs ont en effet successivement été publiés ces derniers jours. Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé au mois d’avril pour le deuxième mois d’affilée, de près de 20.000 après 60.000 en mars. Une performance inédite depuis 5 ans. Le moral des ménages s’est par ailleurs redressé en mai pour atteindre son plus haut niveau depuis octobre 2007. L’opinion des ménages sur leur situation financière future, notamment, s’améliore nettement, tandis que la crainte du chômage reflue. En mai, la proportion de ménages estimant qu’il est temps de faire des achats importants progresse fortement. Mais dès le début de l’année, le traditionnel moteur de la croissance française s’était déjà remis en marche: la consommation des ménages a fortement progressé au premier trimestre, de 1%, après avoir stagné en fin d’année dernière (0% de croissance au quatrième trimestre 2015), plombée par les attentats de Paris. Les ménages se sont rééquipés en biens déstinés à leur logement, en habillement ou encore en biens automobiles. Ils ont également dépensé davantage en énergie, en hôtellerie-restauration ou en services. En avril, en revanche, les dépenses de consommation ont à nouveau légèrement reculé. Autre bonne nouvelle, l’investissement des entreprises est reparti fortement à la hausse, de 1,6% après 1,2% au dernier trimestre 2015, tandis que leur taux de marge se redresse. Le commerce extérieur en revanche, a contribué négativement à la croissance française, mais moins qu’au trimestre précédent (-0,2% au lieu de -0,6%). Les exportations ont stagné mais les importations se sont fortement repliées du fait d’achats moindres d’hydrocarbures.
(Avec AFP)
0 Réponses à “Croissance premier trimestre revue en hausse mais fragile”