Conflit loi Travail : semaine déterminante
Le bras de fer entamé entre la CGT et le gouvernement pourrait atteindre son paroxysme cette semaine notamment avec les nombreux conflits envisagés dans les transports et dont certains pourraient durer plusieurs jours puisqu’il s’agit de grèves illimitées et où reconductibles. Dans certains secteurs de toute évidence la CGT veut montrer ses muscles en mobilisant les bastions où elle est fortement implantée à la SNCF en particulier où se superpose un enjeu stratégique concernant un accord interne à l’entreprise qui pourrait menacer à terme le statut. Du coup tous les observateurs seront attentifs au niveau de mobilisation qui pourrait conduire le gouvernement en fonction de la participation soit à amender un peu la loi travail et en particulier l’article 2, soit à faire des concessions concernant les revendications de la branche transport, soit au contraire à raidir sa position. L’issue de la bataille de l’opinion publique pourrait jouer un rôle fondamental. Une opinion publique qui commence à basculer en défaveur des conflits en cours sans doute aussi en raison des conséquences néfastes de la pénurie de carburant. En attendant Manuel Valls promet d’aller « jusqu’au bout » sur ce texte et paraît miser sur l’essoufflement de la crise sociale la plus dure du quinquennat, qui menace la reprise économique française. « Nous sommes dans un moment crucial », dit-il au Journal du dimanche. « C’est l’idée même de réforme qui se joue. Il s’agit d’une clarification dans le syndicalisme, d’une clarification à gauche, d’une clarification dans la société française », ajoute celui qui dit ne pas vouloir rejoindre « la longue liste des (…) politiques qui ont renoncé face à un mouvement social ». « Si nous cédions à la rue et à la CGT, parce que nous serions obsédés à court terme par (les élections de) 2017, il ne resterait plus rien », fait-il valoir. Manuel Valls a néanmoins repris langue avec le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, ainsi qu’avec les leaders de Force ouvrière, de la CFDT, de la CFTC, de la CFE-CGC et de l’Unsa à qui il a téléphoné samedi « pour faire le point de la situation », a-t-on appris dans son entourage. Il a réaffirmé au secrétaire général de la CGT et à son homologue de FO la position de l’exécutif, et s’est efforcé de rassurer les dirigeants des syndicats réformistes, dont Laurent Berger (CFDT), qui soutiennent le texte, précise cette source.
(Avec JDD)
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