Loi travail: mobilisation très relative
En termes de résonance médiatique il est clair que les grèves et les manifs connaissent un grand retentissement surtout en plus avec la pénurie de carburant ; par contre contrairement à ce qui est affirmé dans nombre de médias la mobilisation est relativement faible. Dans les entreprises le nombre de gréviste est presque insignifiant (exemple 10% à la SNCF pour le dernier mouvement), dans la rue avec entre 150 et 300000 participants, la participation est aussi très faible si on compare avec le nombre totale de salariés : 23 millions. Il faudrait réunir au moins 1 million de manifestants pour signifier une mobilisation un peu significative. Ce qui fait la Une sociale ce sont surtout les actions spectaculaires des bastions CGT, les blocages et les exactions des casseurs. Globalement la participation à la contestation de la loi travail n’est donc pas en hausse. Les nouvelles manifestations contre la loi travail ont réuni jeudi au moins 153.000 manifestants en France, selon les autorités, tandis que la CGT en a recensé le double, près de 300.000, soit une mobilisation en baisse par rapport à il y a une semaine. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés. « Quatorze dépôts pétroliers ont été débloqués sans incidents », a ajouté le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet. « Dans plusieurs villes, cette nouvelle journée d’action a été synonyme de grandes tensions », a-t-il déclaré, estimant toutefois que le dispositif des forces de l’ordre avait « permis aux débordements d’être contenus». Cette mobilisation très médiatisée mais très relative encourage donc le gouvernement au maintien de la loi. Malgré une nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail, la huitième en presque deux mois, le blocage des raffineries et des actions dans les centrales nucléaires, « il n’est pas question de retirer le texte, il n’est pas question de retirer l’article 2 et il n’est pas question de changer l’esprit de l’article 2, c’est-à-dire la primauté de l’accord d’entreprise », a déclaré sur France Info Christophe Sirugue, député PS de Saône-et-Loire, rapporteur de la loi Travail. Une position soutenue sur BFM TV, par Manuel Valls. Comme il l’avait déclaré mercredi à l’assemblée nationale, le Premier ministre a répété ce jeudi matin : « On ne touchera pas à l’article 2″. Pour Manuel Valls, « il est hors de question de changer le cadre », mais il peut toujours « y avoir des modifications, des améliorations » apportée au projet de loi si contesté. Des propos qui contrastent avec l’ouverture de Michel Sapin, ministre de l’Economie. Quelques instants avant cette prise de position du locataire de Matignon, il avait indiqué sur LCP qu’il fallait « peut-être » toucher à cet article, écartant en même temps « toute remise en cause des principes. » Le conflit s’enlise et il faut trouver une solution pour sortir de cette situation. « Il faut trouver des gens qui ont envie de discuter », a insisté Christophe Sirugue. « Je constate qu’il y a le gouvernement, qui a accepté près de 800 amendements dans le texte et de l’autre côté, une CGT, qui en dehors du retrait du texte, ne fait aucune autre proposition. Donc, forcément qu’il va falloir qu’il y ait une discussion qui s’établisse pour sortir du blocage. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. » Et Christophe Sirugue prévient : « S’ils considèrent [ceux qui bloquent] qu’ils vont par leur position influencer le gouvernement, voire influencer la majorité parlementaire, ils se trompent. Ce n’est pas cette position-là qui nous fait discuter aujourd’hui, c’est la position de ceux qui nous ont dit qu’ils avaient envie de discuter. »
(Avec AFP)
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