Grèves, Manifs, blocages: entre 0.1 et 0.3 points de croissance en moins
Hollande pourrait changer son slogan »ça va mieux » en « ça pourrait aller mieux » tellement la situation risque de se dégrader en raison des grèves, blocages et autre pénurie de carburant. En l’état actuel de la mobilisation, finalement relativement faible mais très spectaculaire, l’impact devrait être limité autour d’une baisse de 0.1% de la croissance du PIB. Mais si les grèves devaient se prolonger encore une quinzaine de jours, l’impact pourrait atteindre 0.3% comme lors des manifestations contre la réforme des retraites en 1995. Mais les dégâts les plus importants concernent l’image de la France auprès des investisseurs. La presse étrangère juge très sévèrement ces mouvements considérant d’ailleurs qu’en France les reformes sont difficilement réalisables. Et qu’il s’agit là du premier facteur explicatif de l’ampleur du chômage alors que l’emploi a été nettement redynamisé ailleurs notamment en Allemagne et en Grande Bretagne. Alors que les mouvements sociaux s’étendent et se prolongent, les blocages commencent donc à impacter l’activité des entreprises dans un effet domino. Ainsi, les pénuries de carburant affectent d’abord les routiers et taxis, puis le BTP alors que les livraisons de matériaux ne parviennent pas, ralentissant d’un coup les chantiers, puis le commerce alors que les clients limitent leurs déplacements, puis tous les secteurs, avec les salariés en voiture qui ne viennent plus travailler et les commandes qui ne peuvent plus être livrées. Et la crainte grandit de coupures d’électricité, encore bien plus pénalisantes, avec la contestation qui gagne les centrales nucléaires. Les organisations patronales tirent la sonnette d’alarme: « Certaines entreprises tournent au ralenti, les plus fragiles voient même leur existence menacée », avertissent, dans un communiqué commun publié mercredi, le Medef, la CGPME, l’UPA, l’UNAPL, la FNSEA et l’UDES. Les grèves et blocages organisés par une CGT vont-ils entraver la fragile reprise de l’économie française alors qu’elle commence enfin à s’affirmer (+ 0,5% de hausse du PIB eu premier trimestre)? Evidemment, tout dépend de la durée: la CGT parviendra-t-elle à maintenir ses troupes mobilisées? Le gouvernement va-t-il capituler ou bien passer en force pour obliger à des déblocages ponctuels? Quelques jours, c’est un désordre vite rattrapé. Plusieurs semaines, c’est le risque d’un trou définitif dans les comptes.
(Avec Challenges)
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