Le Bon Coin : à vendre Sarkozy 2017
A vendre ou à acheter selon la situation des contractants. Sarkozy visitant le « bon coin » dont il ignorait l’existence il y a quelques jours a déclaré avec humour « tapez Sarkozy 2017». Reste à savoir s’il s’agit d’un nouveau Sarkozy ou d’un Sarkozy modèle 2012 à la date de péremption bidonnée. En clair un Sarkozy neuf ou d’occasion, à vendre ou à acheter ? Et Sarkozy en visite dans l’entreprise de s’extasier « ne pas casser ce formidable mouvement qu’est l’Uberisation ». ! Formidable ces politiques, la veille il ne connaisse pas la technologie (en tout cas le principal site en France), le lendemain il s’enflamme. « C’est quoi le Bon coin? » : la question, posée naïvement parNicolas Sarkozy lors d’une réunion avec des entrepreneurs lyonnais, lui avait valu un torrent de sarcasmes sur les réseaux sociaux. Y compris venus de son propre camp. « Le Bon coin fait étape à Bordeaux. Bienvenue au site français qui propose déjà 260.000 offres d’emploi dont 77.000 en Aquitaine », twittait peu après Alain Juppé, histoire de montrer que, lui, connaissait bien le célèbre site au chiffre d’affaire de 179 millions d’euros l’an dernier et aux 26 millions d’annonces disponibles dans tous les domaines, y compris l’emploi. Sévère, une autre candidate à la primaire, Nathalie Kosciusko-Morizet, a même estimé que, « Sarkozy qui ne sait pas ce que c’est Le Bon Coin, ça porte atteinte à la crédibilité des politiques». Nicolas Sarkozy s’est longuement fait expliquer le fonctionnement du site, faisant assaut de questions : « C’est quoi vos horaires? Votre formation? Le salaire moyen? Y’a une pause déjeuner? » Partie de 5 salariés il y a dix ans, l’entreprise en emploie désormais 400. « Je découvre et ça m’intéresse beaucoup. C’est une occasion d’apprendre, de m’ouvrir. Pour moi, c’est une opportunité », a expliqué le patron des Républicains. Le non-candidat n’en oublie pas pour autant sa campagne pour la primaire. A une jeune femme qui lui montrait comment déposer une annonce sur le site, il a lancé, blagueur : « Tapez Sarkozy 2017! ». »C’est un monde qui est nouveau… Pas pour eux bien sûr, mais pour les gens qui ont été formés à une autre époque comme moi, a-t-il souligné. C’est une success story, mais très différente de ce que nous pouvions voir quand j’avais 20 ans moi-même. Ses rivaux se moquent de lui? « Je suis sûr que ceux qui parlent de ça sont omniscients », a-t-il répliqué. « Ils connaissent tout ça parce qu’ils n’ont plus rien à découvrir, eux…. C’est dommage pour eux ». Et d’insister : « Qui peut dire qu’il connait tout? C’est le monde d’avant de dire ça », a-t-il lâché dans une allusion à peine voilée à Alain Juppé. Quand Nicolas Sarkozy s’efforçait d’effacer sa bourde, le patron du Bon coin en a, lui, profité pour dire tout le mal qu’il pense d’un projet de taxation des transactions entre particuliers. « Nous sommes une entreprise française. Nous payons nos impôts en France. Nous recrutons en France », a-t-il souligné. « Cette nouvelle économie, il faut l’encourager », et « je suis à vos côtés contre le principe d’une taxation des transactions entre particuliers » mais il faut « que vos entreprises assument des impôts comme les autres, lui a répondu Nicolas Sarkozy. Tout est une question d’équilibre ». Et de rappeler au passage ses conversations avec « le patron de Google » quand il était chef de l’Etat. « On a besoin de vous pour imaginer ce que peut être le cadre de cette économie future ». S’il ne faut pas « casser ce fantastique mouvement qu’est l’ubérisation », cela « peut créer une tension et il faut essayer d’être proactif. Nous, on est demandeurs de travailler avec vous là-dessus ». « Au fond, je pourrais très bien travailler avec ici », a fini par lancer Nicolas Sarkozy. « Si vous avez besoin d‘un autre coup de pub, dites-le moi! ».
(Avec RTL)
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