Présidente Brésil :, Dilma Rousseff dénonce un «coup d’Etat»
Alors que le Sénat a décidé d’écarter du pouvoir la présidente Dilma Rousseff, cette dernière dénonce un véritable coup d’État.
La présidente brésilienne est accusée d’avoir maquillé les chiffres du budget pour faciliter son élection. Un prétexte évidemment organisé par la droite qui veut éliminer la gauche au Brésil. En effet si l’on devait écarter du pouvoir tous les présidents des pays qui ont bidouillé les chiffres publics il n’en resterait pas beaucoup en place. Ce procès, ajouté à la corruption générale de toute la classe politique à droite comme à gauche, ajouté aussi à la crise économique qui frappe le pays constitue un facteur de grave déstabilisation du Brésil.
Mi-avril, ce sont les députés qui avaient voté pour la destitution. Ex-membre la guérilla, Dilma Rousseff, 68 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature, a rapidement appelé les Brésiliens à «se mobiliser» contre le «coup d’Etat» dont elle se dit victime. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a à cet égard appelé «au calme et au dialogue au sein de toutes les composantes de la société». Quant à Barack Obama, il a «confiance dans la solidité des institutions démocratiques du Brésil pour résister aux turbulences politiques», a affirmé Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, qui a ajouté que le président américain n’avait eu aucun échange téléphonique avec le nouveau chef de l’Etat en exercice Michel Temer.
«Aux Brésiliens qui s’opposent au coup d’Etat, qu’ils soient de n’importe quel parti, je lance un appel : restez mobilisés, unis et dans la paix. La lutte pour la démocratie n’a pas de date finale», a clamé Dilma Rousseff avant de quitter le Palais présidentiel du Planalto. «Dilma, guerrière, de la patrie brésilienne !», ont scandé ses ministres et les parlementaires qui lui sont proches rassemblés dans la salle de presse quand elle est apparue. Par craintes d’incidents, les autorités ont érigé des barrières métalliques devant le Sénat pour séparer les manifestants des deux camps, comme ils l’avaient fait lors du vote des députés. Dans l’après-midi, le vice-président Temer 75 ans, qui va assurer l’intérim, a formé dès la mi-journée un nouveau gouvernement, axé sur le redressement économique, avec l’ex-président de la Banque centrale Henrique Mereilles aux Finances et l’ancien gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, José Serra, aux Affaires étrangères. En pleine tourmente, le Brésil tourne la page des gouvernements du Parti des travailleurs (PT), ouverte en 2003 par Luiz Inacio Lula da Silva, qui a présidé au boom socio-économique des années 2000 dans ce pays aujourd’hui en récession. Ancien allié de Dilma Rousseff, il est devenu l’un de ses pires ennemis. Il est le patron du parti centriste qui avait formé une coalition avec le PT avant de la quitter en mars dernier, portant un coup fatal à la présidente. Les pro-Rousseff qualifient Michel Temer, 75 ans, de putschiste, d’autres ne voient qu’un opportuniste chez celui qui était encore inconnu du grand public il y a quelques semaines. Mais lui non plus n’est pas à l’abri du scandale Petrobas, du nom de la compagnie pétrolière au coeur d’un scandale de corruption. Son nom a déjà été cité à plusieurs reprises dans cette affaire, même si pour l’instant aucune poursuite n’a été lancée contre lui. Dilma Rousseff elle est accusée d’avoir commis un «crime de responsabilité» en maquillant sciemment les comptes publics pour dissimuler l’ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et en 2015. L’ancienne guérillera torturée sous la dictature (1964-85), se défend en soulignant que tous ses prédécesseurs ont eu recours à ces «pédalages budgétaires» sans avoir été inquiétés. Elle se dit victime d’un «coup d’Etat» institutionnel.
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