La mort de l’OPEP ?
Ce n’est pas tout à fait la mort de l’OPEP mais plutôt sa mise en sommeil du fait de l’Arabie Saoudite qui considère que le gel de la production réclamée par certains pays producteurs n’est plus adapté à l’évolution structurelle du marché du pétrole. Pour résumer, l’Arabie Saoudite considère qu’il vaut mieux vendre aujourd’hui à bas prix car demain avec les évolutions technologiques et écologiques les prix risquent d’être encore plus bas. Sans compter que l’économie mondiale semble s’installer un moment dans une croissance relativement molle. Ryad estime en effet que prendre les prix pour objectif n’a plus de sens car la situation actuelle du marché, dont les prix ont chuté depuis la mi-2014, atteste de changements en profondeur et non conjoncturels, selon des sources au fait de la pensée saoudienne. Les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui ont eu raison le mois dernier d’une tentative de sceller un premier accord de gel de la production en 15 ans, se sont à nouveau exprimées sans retenue lundi. Le gouverneur iranien, Hossein Kazempour Ardebili, a ainsi déclaré que la raison d’être de l’Opep était de maîtriser les cours et qu’en conséquence une « gestion efficace de la production » devait être l’une de ses priorités à long terme. »L’industrie pétrolière n’est plus, toutes proportions gardées, une industrie de croissance », explique l’une des sources. Une baisse des prix avait par le passé pour effet de doper la demande. Ce n’est plus le cas désormais car l’industrie automobile a fait de gros progrès en matière de consommation et l’écologie est devenue un enjeu clé pour de nombreux consommateurs. Ainsi, alors que les prix ont touché des plus bas record en 2015, la demande globale ne devrait augmenter que d’un million de barils par jour (bpj) cette année, soit de 1% à peine. Une chose est certaine : le royaume saoudien ne renouera pas avec une réduction des pompages pour le bien de tous les autres pays producteurs de l’organisation, disent des sources saoudiennes. Un point de vue partagé par certains concurrents de l’Arabie. « L’Arabie saoudite n’en a plus rien à faire de l’Opep; c’est le pétrole de schiste américain, les sables bitumineux du Canada et la Russie qu’elle a en ligne de mire », résume une source de l’Opep extérieure aux pays du Golfe.
(Avec AFP)
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