Enquête sur les djihadistes : primaires, sanguinaires et déséquilibrés
L’enquête diffusée lundi soir sur Canal + dans l’émission Spécial Investigation met clairement en évidence que les djihadistes présentent des structures mentales enfantines mais criminelles pour la plupart. L’État islamique n’étant la queue pour donner une légitimité à leurs pulsions et à leurs frustrations. Bref un reportage qui en dit long sur la misère intellectuelle et morale de types complètement paumés. Après les réseaux sociaux, Saïd Ramzi (journaliste infiltré) qui se présente comme un musulman « de la même génération que les tueurs du Bataclan », a rencontré celui qui se présente comme « l’émir » de cette dizaine de jeunes gens, dans le parc d’une base de loisir, déserte en hiver, à Châteauroux. « Entrer en contact n’est pas si difficile. Mais gagner leur confiance, c’est autre chose », indique le journaliste Marc Armone [un nom d'emprunt également, NDLR], qui a épaulé à distance son collègue infiltré, dans une interview à Télérama. »Mon but était de tenter de comprendre ce qu’ils ont dans la tête », explique Saïd Ramzi à l’AFP. « Et l’un des enseignements principaux est que je n’ai pas vu d’islam dans toute cette affaire. Aucune volonté de rendre le monde meilleur. Seulement des jeunes paumés, frustrés, perdus, suicidaires, faciles à manipuler. Ils ont eu la malchance d’être nés à cette époque où il y a l’Etat islamique. C’est très triste. Ce sont des jeunes en quête, et c’est ce qu’ils ont trouvé », estime le journaliste. Lors de leur première rencontre, l’émir du groupe, un jeune franco-turc qui se fait appeler Oussama, tente de convaincre le journaliste, qu’il ne connaît que sous le nom d’Abou Hamza, que le paradis les attend, à l’issue d’une mission suicide, en Syrie ou en France. « Viens, frère, on va au paradis. Nos femmes nous y attendent, avec des anges comme serviteurs. Tu auras un palais, un cheval ailé fait d’or et de rubis. » Certains, comme Oussama, tentent de rejoindre les « terres du califat » en Syrie. Arrêté par la police turque, remis à la France, il fait cinq mois de prison avant d’être libéré. Sous contrôle, obligé de signer une fois par jour à la gendarmerie, la messagerie en ligne cryptée Telegram, lui permet de garder le contact, de donner des rendez-vous au cours desquels le projet de commettre un attentat en France prend forme. « Il faut frapper une base militaire » assure Oussama – « un type paumé, sans culture, mais exalté », juge Saïd Ramzi dans Télérama. « Quand ils mangent, ils sont tous alignés… Ta-ta-ta-ta-ta! Ou alors les journalistes, BFM, iTélé, ils sont en guerre contre l’islam [...]. Comme ils ont fait à Charlie. Il faut leur casser le coeur. Par surprise, qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent. Ils ne sont pas bien protégés. Il faut que les Français meurent par milliers », dit cet aspirant-djihadiste. Les choses s’accélèrent quand un certain Abou Souleiman – que le journaliste ne rencontrera jamais – revient de Raqqa, capitale en Syrie de l’Etat islamique. Il est « entré en contact avec le groupe et il projette de leur confier une mission terroriste d’une toute autre ampleur », explique Saïd Ramzi dans l’hebdomadaire culturel. L’homme lui donne rendez-vous dans une gare RER. Là, une femme en niqab lui remet une lettre dans laquelle un plan d’attaque est décrit : viser une boîte de nuit, tirer « jusqu’à la mort », attendre les forces de l’ordre et actionner des ceintures explosives. Des membres du groupe à Orléans assurent être parvenus à se procurer une kalachnikov, mais l’étau se resserre. Les premières arrestations ont lieu, les « soldats d’Allah » restaient dans le collimateur de la police. Un membre, plus méfiant, qui a échappé au coup de filet, lui envoie un message : « T’es cuit, mec. » « Mon infiltration s’arrête-là », conclut le journaliste, qui se dit prêt à recommencer pour « tous les débusquer ».
(JDD)
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