Seulement de 20 à 50 % de poisson dans le surimi !
Dans un article du Figaro qui rend compte d’une étude de 60 millions de consommateurs on met en garde contre la mauvaise qualité du poisson Dans le cadre de l’enquête «Tout est-il bon dans le poisson?», menée par l’association 60 millions de consommateurs, plus de 130 produits, frais et surgelés, à base de poisson ont été analysés pour en mesurer la qualité. Les résultats révèlent des pratiques douteuses qui ne datent certes pas d’hier mais dont le consommateur n’a pas toujours conscience. «Ce qui est navrant, c’est de voir que les études se suivent et se ressemblent […] ça ne bouge pas ou peu», témoigne au Figaro Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de60 millions de consommateurs. Le thon en conserve, par exemple, peut contenir des métaux, tels que du mercure ou de l’arsenic, toxiques s’ils sont consommés en grande quantité. En examinant quinze boîtes de références différentes, l’association 60 millions de consommateurs a conclu que toutes, sans exception, étaient contaminées par les métaux dans des proportions très inégales. La conserve de thon Leader Price affiche ainsi la plus faible quantité de métaux, au contraire du thon Odysée (Intermarché) qui est le plus contaminé. Autre critère d’analyse, la quantité d’arêtes et de fragments d’organes. Neuf des quinze références de boîtes de thon ne contiennent aucune arête. Paradoxalement, le thon Saupiquet, le plus cher sur le marché, en contient le plus. Plus inquiétant, trois références présentent des fragments de cœur et des traces d’ovocytes. Pour les sushis en revanche, l’étude se veut plus rassurante. Les treize références analysées sont toutes saines, même si les sushis au thon sont plus frais que ceux au saumon. L’enquête se penche également sur une méthode «dénoncée depuis plusieurs années» et censée être interdite: le trempage, qui consiste à gorger un produit d’eau. Si les résultats des tests réalisés sont plutôt rassurants pour les filets de poissons frais et surgelés, les noix de Saint-Jacques surgelées sont pointées du doigt. Cinq produits sur douze sont gorgés d’eau. «Ça ne s’est pas amélioré, c’est triste de voir qu’on continue à payer de l’eau au prix de la noix de Saint-Jacques», regrette Thomas Laurenceau. Enfin, l’étude alarme sur les quantités de poisson réellement présentes dans les produits. Celles-ci varient du simple ou double, des 22% de poisson pour le surimi Winny de Cora aux 49% pour le surimi de Monoprix. Les terrines et rillettes enregistrent elles aussi d’importantes différences d’une marque à l’autre en termes de quantité réelle de poisson. Bonne nouvelle tout de même, les pratiques des fabricants ont été améliorées pour les poissons préférés des Français (saumon et cabillaud). Thomas Laurenceau affirme également que «certaines marques ont décidé d’écouter la demande des consommateurs en augmentant la transparence». Autre point de réjouissance: le prix. «La qualité n’est pas un luxe réservé à ceux qui ont de l’argent puisque Leader Price, Carrefour et Lidl sortent en tête du classement avec une qualité de poisson tout à fait correcte», salue le rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs.Cette enquête relance le débat sur le manque de transparence dans l’alimentation. Selon Thomas Laurenceau, il faut continuer de «sanctionner ceux qui font des pièges, qui enjolivent la situation». Mais il propose aussi une alternative qui valoriserait les bons élèves: «je me demande si la prime au bien-disant n’est pas plus efficace que la sanction au moins-disant». En attendant, il encourage le consommateur à regarder la quantité réelle de poisson indiquée sur l’étiquette, à éviter les produits à base de poisson affichant une trop longue liste d’ingrédients (additifs) et à se méfier des produits «vraiment pas chers».
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