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Dans un contexte de préoccupation électorale politique qui n’accorde que très peu de chances à la gauche dans la perspective de 2017 toute réforme est forcément teintée de préoccupation électorale. En réalité, le débat sur le revenu universel a largement dérapé. Certes on peut se réjouir que les différentes allocations soient à la fois rationalisées et regroupées dans un but de simplification mais aussi de gestion plus rigoureuse. En fait il n’est pas certain qu’on parvienne à regrouper ces minima sociaux pour des questions de complexité juridique, en outre ce regroupement n’est pas nécessairement très sexy aux yeux de l’opinion publique. Sans doute pourquoi le gouvernement a décidé d’annoncer un RSA jeune à partir de 18 ans et qui serait mis en application en 2018. Une triple démagogie évidemment. D’abord parce que la gestion de cette annonce devra être assurée par le futur gouvernement, vraisemblablement de droite. Démagogie aussi celle qui consiste à installer les jeunes de 18 à 25 ans en tout cas certains dans l’assistanat même si la somme ne permet pas évidemment de sortir de la pauvreté. Dernière démagogie celle du financement puisque le RSA actuel financé en partie par les départements. Un financement de l’actuel RSA qui pourrait mettre en faillite la moitié des départements d’ici un an ou deux. Or le financement du RSA jeune n’est pas du tout prévu et la facture pourrait atteindre entre 3 et 5 milliards. Dans cette course à la démagogie pourquoi aussi ne pas envisager le RSA à partir de 12 ans ? Un rapport remis lundi au gouvernement propose donc d’élargir les minimas sociaux aux jeunes dès l’âge de 18 ans. L’initiative est critiquée par une partie de la gauche tandis qu’à droite, on s’insurge contre une mesure favorisant l’assistanat. C’est une mesure de gauche qui ne plaît pas…à gauche. Lundi, le député PS Christophe Sirugue a remis à Manuel Valls son rapport sur les minimas sociaux. Une mesure préconisée par ce document a cristallisé les débats:l’élargissement des minimas sociaux aux jeunes âgés de 18 à 25 ans. Actuellement, les jeunes n’ayant jamais travaillé ne bénéficient pas du RSA sauf conditions très particulières (avoir un enfant ou être marié avec un actif de plus de 25 ans qui lui-même rempli les conditions d’obtention). Manuel Valls a indiqué ce mardi que le gouvernement définira « le contenu précis (de la mesure) durant les six prochains mois, pour une mise en oeuvre en 2018″. Cette idée d’une extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans laisse de nombreux élus circonspects. En premier lieu, l’ancienne ministre du Travail socialiste Martine Aubry. Pour la maire de Lille, il « vaut mieux donner un boulot à des jeunes plutôt qu’une allocation d’assistance ». Il n’en reste pas moins que le RSA jeune n’est pas une panacée. « C’est facile de donner une allocation mais c’est beaucoup moins facile d’accompagner les jeunes qui ont décroché vers le marché du travail et de leur proposer une formation adéquate » souligne Antoine Bozio, directeur de l’institut des politiques publiques et professeur à la Paris School of Economics.
S’il se montre critique, le chercheur ne condamne pas pour autant l’idée. Il évoque « le grand échec » que représentent les jeunes qui ont décroché du système scolaire et « qui ont très peu de chances de trouver un emploi ». « Plus on va attendre et les laisser glisser vers la pauvreté plus il va devenir difficile de les ramener vers la vie active. Il faut donc intervenir au plus tôt », plaide-t-il.
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