« Nuit debout » : Finkielkraut chahuté pourquoi ?
D’une certaine manière il ne faut guère s’étonner que le philosophe Finkielkraut ait été insulté et chahuté lors de sa visite à Nuit debout, place de la république. Certes l’insulte n’est sans doute pas l’outil privilégié du débat démocratique et l’affaire n’aurait pas pris cette dimension médiatique si la présence d’Alain Finkielkraut n’avait pas suscité cette violence verbale. Pour autant les institutionnels et autres oligarques de la pensée ou-et du système politique devraient manifester un peu plus de pudeur et de discrétion vis-à-vis d’un mouvement où justement leur responsabilité est au cœur des enjeux. Il y a bien longtemps qu’Alain Finkielkraut a quitté ses habits de révolutionnaire, l’ancien maoïste s’est lui aussi laissé absorber par la pieuvre médiatique et participe donc de la reproduction du système précisément contesté à Nuit debout. Pire Finkielkraut a foulé aux pieds les valeurs universelles en s’engageant de manière partisane du côté d’Israël. En outre depuis longtemps Finkielkraut à substitué à la maïeutique, l’incantation militante colérique, Finkelraut ne philosophe pas, il prêche comme un prophète possédé. Il hurle, tremble , vitupère. On est loin de Socrate ! Cet incident autour de Finkielkraut démontre en tout cas que certains caciques du système sont toujours prêts à récupérer des formes de contestation pour oxygéner une pensée fatiguée et obsolète. La réaction de certains à l’égard de Finkielkraut n’est pas la plus adéquate cependant on peut comprendre que les participants de Nuit debout se méfient par-dessus tout des tentatives d’exploitation de leur mouvement par les partis politiques , par les syndicats mais d’une façon générale par les institutionnels. Plusieurs responsables politiques, à gauche comme à droite, ont pris dimanche la défense du philosophe Alain Finkielkraut, qualifié de « néo-réactionnaire » par ses détracteurs, après qu’il eut été insulté lors du rassemblement « Nuit debout » à Paris. Ce que craignent beaucoup d’institutionnels c’est en faite la crainte d’une remise encore cause de leur établi qui leur permet d’exister. Personne ne peut dire ce qu’il adviendra de ce mouvement nuit debout finalement encore assez confus mais les réactions très négatives à son égard témoigne à l’évidence de la peur de certaines des élites vis-à-vis de l’émergence de nouvelles formes démocratiques. Des réactions bien trop excessives qui traduisent la gêne et même la trouille de certaines élites « Le vrai visage de #NuitDebout, réinventer la démocratie en expulsant ceux qui ne pensent pas comme vous: minable », dénonce par exemple le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), sur Twitter. « Nuit debout, République couchée », estime pour sa part le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, sur son blog. « Hier soir, en accueillant et offrant une tribune à l’ancien ministre grec (des Finances) Yanis Varoufakis et en insultant et expulsant avec perte et fracas (…) Alain Finkielkraut, les participants au mouvement Nuit Debout montraient leur vrai visage. Celui de la haine et de l’intolérance. »La députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet, l’une des rares à droite à cautionner le mouvement « Nuit Debout », dit « non » sur Twitter à « l’exclusion des idées ». « Le sectarisme est une autre forme de pensée unique », écrit-elle.
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