Panama papers révèlent que les dirigeants politiques se sucrent
Le caractère très international des dirigeants politiques ayant utilisé le canal du Panama pour dissimuler leur fortune démontre à l’évidence que pour nombre de responsables la préoccupation première n’est pas forcément l’intérêt général mais de s’assurer une confortable retraite. Toutes les zones sont touchées : la Russie, la Chine, les pays arabes, des pays européens ; de quoi vraiment s’interroger sur la nature de certains régimes tout autant que sur des pays dits démocratiques. Pour parler clair l’argent pourrit le système politique. Certes tous les pays ne sont pas concernés, certes tous les responsables ne sont pas impliqués mais il y en a cependant suffisamment pour qu’on puisse douter de la probité d’individus supposés gérer l’intérêt général et non leur petite fortune personnelle. Notons aussi que l’affaire du Panama est très partielle et que pour se faire une idée plus complète de l’ampleur du panaméenne il conviendrait d’enquêter dans les 70 ou 80 paradis fiscaux existants. De ce point de vue en dépit des déclarations aussi bien du G20 que de l’OCDE ou de l’union européenne la transparence et l’équité ne sont pas pour demain. Par exemple Le président de l’Ukraine (pays en pleine détresse financière) détient une société offshore qui possède l’un des plus grands confiseurs européens. Avant de devenir président, Porochenko avait promis qu’il vendrait ses avoirs. Mais il ne semble pas l’avoir fait. Son porte-parole affirme que ce compte n’a « aucun lien avec son activité politique ». Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé respecter la loi à la lettre : « Je pense qu’il est possible que je sois le premier responsable officiel de très haut rang en Ukraine qui gère de manière très sérieuse la déclaration de ses actifs, le paiement de ses impôts et les problèmes de conflit d’intérêts, et ce dans le respect total du droit privé ukrainien et international », a-t-il écrit sur sa page Facebook. « Devenu président, je ne participe pas à la gestion de mes actifs, ayant délégué cette responsabilité aux sociétés de consultant et d’avocat », a-t-il ajouté. Ensuite, il y a le Premier ministre islandais Geunleugusson. Il est soupçonné de ne pas avoir déclaré aux impôts son compte offshore. Un compte qu’il avait ouvert avec sa femme, une riche héritière. Lorsque le système bancaire s’est effondré en 2008, l’Islande a lancé une campagne de moralisation de la vie publique. Geunleugusson a vendu sa part du compte à sa femme pour un dollar symbolique, tout en gardant une procuration. Il nie avoir agit illégalement. Autre dirigeant cité dans les Panama papers, le roi Salmane d’Arabie Saoudite. A travers plusieurs sociétés écrans, il aurait souscrit des prêts de 30 millions d’euros pour acheter des résidences de luxe à Londres et utiliser un yacht. Le roi Salmane a jusqu’à présent refusé de s’exprimer. Dans les quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca apparaissent aussi des noms de l’entourage de personnalités politiques de premier plan, parmi lesquelles les présidents russe Vladimir Poutine, chinoisXi Jinping, syrien Bachar al-Assad et mexicain Enrique Peña Nieto, ainsi que le Premier ministre britannique David Cameron. Le fils du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs autres fils de personnalités africaines sont également cités dans les Panama papers.
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