Statistiques chômage : une différence de 700 000, une paille !
« Pôle emploi n’est pas un outil statistique fiable. » avait dit l’ancien ministre du travail Rebsamen qui avait fortement critiqué la crédibilité des statistiques de pôle emploi, aussi le fait que le ministère du travail ne gère pas vraiment la loi du même nom. Concernant les statistiques le débat méthodologique ne présente pas beaucoup d’intérêt. En effet la différence entre les statistiques de pôle emploi et les statistiques du bureau international du travail (BIT) provienne du fait que dans un cas on enregistre les chômeurs qui ne recherchent pas vraiment un emploi et pas dans l’autre. Sur cette base on pourrait sans doute retirer près d’un million de personnes qui ne recherchent pas vraiment un travail mais qui sont pourtant enregistrés comme demandeurs d’emploi. Ainsi, les jeunes de 15 à 24 ans sans travail ne touchent aucune indemnisation et beaucoup estiment ne pas avoir grand intérêt à se faire connaître de Pôle emploi. Ils ne seront pas compris dans la catégorie A tandis que l’Insee considérera qu’ils sont tout de même des chômeurs. Bref, « c’est bien parce que nous ne mesurons pas la même chose que nos résultats sont différents », résume Anne-Juliette Bessone, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail à l’Insee. D’autant plus que les chiffres de Pôle emploi dépendent de critères purement administratifs : la suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi pour les plus de 55 ans ou encore l’évolution des modalités de radiations et des dates d’actualisation de la situation a des effets importants sur les statistiques. De toute manière les statistiques chômages sont à prendre avec des pincettes ce qu’avait d’ailleurs indiqué l’autorité de la statistique ce qu’avait dit aussi l’ancien ministre du travail ; pourtant Myriam el Khomri à renvoyé Rebsamen dans ses baskets. «Les chiffres de Pôle emploi sont fiables parce qu’ils sont validés par l’Autorité de la statistique», lui a-t-elle rétorqué sèchement. Tout en tentant d’expliquer les différences, réelles, avec ceux du BIT. «Ils ne comptabilisent pas la même chose, a-t-elle reconnu. Il y a des seniors qui ne sont pas obligés à la recherche d’emploi qui sont comptabilisés à Pôle emploi mais ne le sont pas par le BIT. Il y a des distinctions. D’ailleurs, d’après le BIT, le taux de chômage a baissé en 2015 alors que, de façon globale, il n’a pas baissé selon Pôle emploi». Curieuse manière, soit dit en passant, de ne pas dire qu’il a augmenté…
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