Grexit après le Brexit ?
D’après des informations très secrètes dévoilées par WikiLeaks le FMI n’aurait pas totalement exclu l’hypothèse d’un grec Grexit. A l’évidence le bouclage de la gestion de la dette grecque est encore loin d’être terminé et on pourrait assister encore à quelques rebondissements. Des rebondissements pour l’instant sont mis entre parenthèses du fait en particulier de la situation des migrants. Comme la Grèce assume essentiellement la charge de gestion de ces flux migratoires, l’union européenne a mis un peu sous le coude la question de l’apurement définitif de la dette grecque. Mais à la lecture des infos qui ont circulé au sein du FMI on se rend bien compte que la question n’est d’ailleurs pas encore réglée. . Les révélations des conversations secrètes dévoilées par WikiLeaks entre notamment Poul Thomsen, chef du département Europe du Fonds, et Delia Velculescu, chef de mission du FMI pour la Grèce. Ils discutent alors de la stratégie à adopter dans les négociations, alors que le FMI n’a toujours pas donné son accord au dernier plan d’aide à Athènes, les discussions achoppant notamment sur la réforme des retraites et la réforme fiscale. « Le gouvernement grec exige des explications du FMI pour savoir si la recherche des conditions d’un défaut de la Grèce, peu avant le référendum (sur le maintien ou non dans l’Union européenne), est la position officielle du Fonds », a déclaré la porte-parole du gouvernement grec Olga Gerovassili dans un communiqué. Peu après, le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras a indiqué que ce dernier allait évoquer cette affaire avec la dirigeante du FMI et les leaders européens. « Le Premier ministre va immédiatement envoyer une lettre officielle à Christine Lagarde sur cette question », a annoncé son bureau. Le FMI a réagi rapidement, samedi: « Nous ne faisons pas de commentaire sur des fuites ou de supposés rapports sur des discussions internes », a expliqué l’institution dans un communiqué envoyé par courriel. « Nous avons indiqué clairement ce que nous pensons nécessaire pour une solution durable aux problèmes économiques auxquels est confrontée la Grèce », a-t-il ajouté, une solution « qui mette la Grèce sur la voie d’une croissance durable, soutenue par une série de réformes crédibles assorties à des allègements de dette par ses partenaires européens ». Et de poursuivre: « Les réformes nécessaires et les objectifs doivent être basés sur des hypothèses crédibles. Comme nous l’avons dit, c’est un compromis entre ce qui est faisable sur les réformes et la quantité d’allègement de dette nécessaire. ». Pour rappel, d’après le document de WIkileaks, se plaignant de la lenteur des pourparlers et des différences entre les prévisions économiques pour la Grèce des Européens et celles du FMI, M. Thomsen interroge en mars: « Qu’est-ce qui va amener au point de décision? Dans le passé, il n’y a eu qu’une fois où la décision a été prise et c’est quand ils (les Grecs) allaient sérieusement manquer d’argent et être en défaut ». « Et c’est possiblement ce qui va se passer à nouveau. Et dans ce cas ça traîne jusqu’en juillet et clairement les Européens ne vont pas discuter pendant le mois avant le Brexit », ajoute-t-il en référence au référendum britannique du 23 juin.
« Je suis d’accord que nous avons besoin d’un événement, mais je ne sais pas ce qu’il sera », dit un peu plus tard Mme Velculescu. Les discussions entre la Grèce et le quartet représentant ses créanciers – Commission européenne, FMI, BCE et le fonds de soutien de la zone euro (MES)- doivent reprendre lundi après deux semaines de pause. Le gouvernement grec de gauche accuse régulièrement le FMI de se livrer à une surenchère d’austérité contreproductive, alors même que son pays doit faire face en première ligne à la crise migratoire.
(Avec AFP)
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