Archive mensuelle de mars 2016

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Hiver : le plus doux depuis 1900, pourquoi ?

Hiver : le plus doux depuis 1900, pourquoi ?

 

Une nouvelle fois la France n’a pas connu d’hiver. Les spécialistes hésitent encore à identifier les facteurs explicatifs de ce phénomène ;  reste que l’hiver 2015 2016 a été le plus doux depuis 1900.  Selon Météo-France., la température moyenne sur ces trois mois a été de 8°C, soit 2,6°C au-dessus de la normale, un écart énorme qui place cet hiver loin devant les précédents records. Les spécialistes hésitent encore à attribuer ce phénomène au réchauffement climatique. Pourtant il y a bien une trentaine d’années que nombre de régions ne connaisse plus de véritable hiver qui par ailleurs bouleverse la pluviométrie. Pollution, inondation, sécheresse, disparition d’espèces, changement de culture agricole autant de conséquences de la montée inexorable de la température. Il est urgent de limiter notre pollution si l’on veut éviter la montée de la température moyenne du globe au-delà de 2°C d’ici 2100, chiffre décidé lors de la conférence climat de Copenhague de 2009. Actuellement, si nous ne faisons rien, il faut en fait s’attendre à un climat de 4°C de plus, Pour éviter d’atteindre cette hausse, nous ne devons pas envoyer dans l’atmosphère plus de 900 milliards de tonnes de CO2, un chiffre qui sera atteint d’ici 20 ans si nous poursuivons à notre rythme actuel. Les derniers constats scientifiques montrent que les effets du changement climatique sont déjà présents : vagues de chaleur, les inondations et fonte des glaces.  Les scientifiques rappellent qu’il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici 2050, si nous voulons arriver à zéro émission en 2100. C’est encore possible si nous mettons un prix au carbone, si nous investissons dans des transports, des villes propres. Cela ne représente qu’une petite part des milliards que nous allons consacrer dans nos futurs investissements d’infrastructures. Les scientifiques reconnaissent que les changements seront plus faciles à faire pour la production d’énergie, les voitures ou l’efficacité énergétique, mais qu’ils seront plus compliqués dans l’aviation, les transports routiers et maritimes. « Nous sommes dans une progression du réchauffement sans équivoque et nous verrons si 2015 bat le record de 2014«  explique Jean Jouzel, climatologue, vice-président du Giec. Au-delà de la hausse des températures, de l’élévation du niveau de la mer et de la fonte de glaces, il a été constaté que certaines espèces animales changeaient leur mode de vie. « Les zones climatiques se déplacent de quelques kilomètres par décennie et cela va s’accélérer. On a observé un changement chez les requins, mais aussi une modification de la date des migrations. Les cultures suivent aussi le changement des saisons«, constate Jean Jouzel. « Il faut aller vers un nouveau mode de développement sobre en carbone, qui demande une mobilisation de tous«, avertit Jean Jouzel. « Il faut aussi penser en termes de développement des pays pauvres et cela doit aller de pair avec la lutte contre le réchauffement climatique. «  C’est à Biarritz (13,3°C, +4,3°C par rapport à la normale) qu’il a fait le plus doux en moyenne. Marseille et Brest affichent 12,1°C, Paris 10°C. La moyenne de décembre à Strasbourg a été de 7,3°C et de 8,7°C à Lyon. Dans toutes ces villes, les écarts par rapport à la normale dépassent les 4°C. Autre indicateur de la douceur des mois passés: des gelées «peu fréquentes en plaine», souvent deux fois moins que la normale. Clermont-Ferrand et Strasbourg qui enregistrent en moyenne 14 jours de gel en décembre n’en affichent que six, tandis que Paris (sept en moyenne), Abbeville (10), Marseille (7) et Brest (4) n’en ont eu aucune. Coté ensoleillement et précipitations, les situations sont très variables dans l’Hexagone. La pluviométrie a été ces trois derniers mois «excédentaire de 10 à 50% de la Bretagne au nord du Massif central et à l’Aquitaine, le long des cotes de la Manche et du sud de l’Alsace au nord des Alpes». Elle a été déficitaire de 20 à 40% dans le Languedoc-Roussillon, le sud de la Provence, de l’Auvergne et de Rhône-Alpes. Sur les massifs, la neige a tardé à apparaître. Des chutes ont ensuite été enregistrées en février, mais «l’enneigement n’a retrouvé des valeurs conformes qu’en altitude, au-dessus de 1400 mètres», note Météo-France.

Loi travail : une trentaine d’économistes pour

Loi travail : une trentaine d’économistes pour

 

La loi travail continue d’entretenir le clivage entre les partisans de cette réforme et ceux y sont opposés. Un clivage qui concerne aussi les experts de l’économie. Des experts dont il est possible de contester la pertinence dans la mesure où l’étude de l’économie est loin d’être une science exacte. Pour preuve le fait que les plus grandes catastrophes n’ont guère été prévues. Bien peu d’économistes envisagent par exemple l’hypothèse possible d’un krach  qui pourrait résulter de l’actuel tassement de l’économie mondiale. En cause le fait que la France en particulier distribue très largement les diplômes d’économistes (la France est un des pays qui en  forme le plus, il en est de même pour les sociologues ou les psychologues !) d’où la diversité des points de vue. En outre la plupart de ces économistes sont directement indirectement rémunérés par l’État ou les lobbys et ont parfois tendance à s’aligner sur des courants de pensée dominants. Il y a aussi le vieux clivage entre la pensée d’inspiration marxiste et la pensée d’inspiration libérale. Du coup l’expression des uns comme des autres revêt parfois un caractère assez caricatural. L’explication d’un fort chômage en France ne serait en effet découler d’un seul facteur explicatif comme la complexité du code du travail. Seul une approche systémique prenante en compte bien sûr les éléments économiques mais aussi sociaux, environnementaux, technologiques et sociétaux serait de nature à éclairer un peu mieux le débat ; de ce point de vue la seule expertise économique paraît insuffisante. La loi travail comporte sans doute des éléments pertinents mais de toute évidence elle justifierait un sérieux rééquilibrage prenant en compte les différents facteurs explicatifs évoqués ci-dessus. En bref l’analyse est un peu courte et la vision globale bien insuffisante. Dans une tribune publiée dans Le Monde et intitulée «cette réforme est une avancée pour les plus fragiles», ces chercheurs estiment que l’un des avantages de la loi El Khomri est qu’elle propose «un barème plus précis des indemnités octroyés par les prud’hommes et une définition objective des situations pouvant justifiées un licenciement». Une mesure qui pourrait inciter les entreprises à avoir davantage recours aux CDI, selon eux. Parmi les signataires de la tribune figurent le prestigieux Jean Tirole, prix Nobel d’Economie 2014. Alain Trannoy, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, dont la thèse portait sur «la théorie de la mesure des inégalités» apporte également son soutien à la loi. Les chercheurs Hélène Rey, professeur à la London Business School et spécialisée en macroéconomie internationale ainsi que Pierre Olivier Gourinchas économiste français et professeur à Berkeley dont les travaux se concentrent sur la macroéconomie et la finance internationale ont également cosigné la tribune. Ces soutiens viennent d’horizons divers.

Migrants Calais : Macron remis à sa place par Cazeneuve

Migrants Calais : Macron remis à sa place par Cazeneuve

 

Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a sèchement remis à sa place Macron à propos des migrants de Calais. Emmanuel Macron s’était exprimé sur le sujet en indiquant que dans le cas de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe, il n’y aurait plus de raison de retenir les migrants à Calais. Bernard Cazeneuve s’étonne que le ministre de l’économie s’aventure sur des terrains qui ne sont pas de sa compétence. Pourtant Bernard Cazeneuve devrait bien savoir qu’il existe désormais un conflit ouvert entre Emmanuel Macron et Manuel Valls. On sait en effet qu’Emmanuel Macron a été écarté de la gestion du débat relatif à la modernisation économique et sociale au profit d’une part de Sapin d’autre part d’El Khomri. En outre la posture de réformateur  a été volé dans l’opinion publique par Emmanuel Macron. Se joue aussi la question d’un éventuel remplacement de Manuel Valls en cas d’échec de la loi travail. Au-delà la lutte concerne le positionnement de chacun des deux responsables pour 2017 et 2022. Sur le fond Macron n’a pas tort ; en cas de Brexit, il n’y aurait plus aucune raison d’empêcher les migrants de rejoindre le Royaume-Uni. Il n’y a pas que Manuel Valls qui est agacé par Emmanuel Macron au sein du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est exaspéré vendredi du « buzz » de son collègue de l’Economie Emmanuel Macron sur une ouverture de la frontière à Calais en cas de Brexit. « Sur ce sujet-là, ce ne sont pas des déclarations qui font le buzz dont on a besoin, c’est d’une action sur la durée (…) qui donne des résultats », a déclaré Bernard Cazeneuve sur BFMTV/RMC. « Comme vous le savez, c’est moi qui suis en charge de ce sujet au sein de ce gouvernement ». Jeudi, le ministre de l’Economie avait mis en garde contre les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévenant que la France cesserait de retenir les migrants à Calais : « Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais ». Quelques heures plus tard, François Hollande avait renchéri : « il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l’UE (…) y compris sur la manière de gérer les situations en matière de migrations ». « Je pense tout simplement que le ministre de l’Economie, qui fait un travail absolument remarquable dans son domaine de compétences, qui a beaucoup à faire pour la croissance et relever le pays (…), se consacre entièrement à sa tâche comme moi je me consacre entièrement à la mienne », a ajouté Bernard Cazeneuve. »Ces sujets sont d’une extraordinaire complexité. Sur les sujets compliqués, il faut travailler beaucoup et parler peu », a-t-il insisté.

Crise agricole : les normes qui tuent

Crise agricole : les normes qui tuent

 

Isabelle Saporta est journaliste et auteure de Foutez-nous la paix ! édité chez Albin Michel dénonce la multitude de normes qui complexifient la vie des agriculteurs et plombe en même temps la compétitivité. Une critique qui pourrait s’appliquer à la plupart des secteurs économiques tellement la France est engluée dans un système bureaucratique qui paralyse l’initiative et qui augmente les coûts de production. En cause en particulier l’armée mexicaine de parlementaires et de fonctionnaires qui pour combler leur vide existentiel ne cessent de pondre des réglementations,  de mettre en place des contrôles et des fiscalités. Plus de 11 000 lois en France plus de 150 000 décrets sans parler des circulaires et autres arrêtés auxquels il faut ajouter les réglementations locales. La régulation est bien entendu nécessaire, elle implique un cadre juridique qui prenne en compte l’intérêt général mais au niveau de complexité atteint par la France la loi tue l’objet social qu’elle est supposée encadrer. Une enquête sur les milliers de normes sanitaires et administratives qui étouffent les agriculteurs. La journaliste, Isabelle Saporta   qui présente son livre au Salon de l’Agriculture, a sillonné pendant un an les exploitations hexagonales pour écrire cet ouvrage. Les normes ont, en effet, envahi la vie des Français depuis de nombreuses années. Au total il en existe 400.000 et le milieu agricole en cumule une bonne partie.  Ces règles, si elles sont indispensables en termes de sécurité sanitaire, empoisonnent la vie des petites structures céréalières ou d’élevages. Des réglementations beaucoup trop nombreuses selon l’auteure, et qui donnent parfois lieu à des situations ubuesques. C’est le cas de cet éleveur de poulets de plein air qui, parce qu’il n’avait pas le nombre de bottes nécessaire dans son vestiaire, n’a pas pu avoir l’autorisation de vendre son poulet à la cantine scolaire de son village. En revanche, l’école avait l’autorisation d’acheter du poulet brésilien qui lui, avait reçu l’agrément.  « Il y a aussi la norme qui encadre la hauteur de l’herbe autour de la vigne, explique Isabelle Saporta, si elle est trop haute, la vigne est déclassée et c’est donc le risque de perdre son appellation » détaille-t-elle. Un Pouilly-Fumé peut ainsi devenir un vin de table ordinaire si les règles ne sont pas respectées. « Obtenir des agréments pour les exploitations agricoles c’est comme gravir l’Annapurna. Financièrement et moralement, c’est intenable pour les agriculteurs » conclut la journaliste.

(Avec RTL)

De la loi travail à une contestation généralisée

De la loi travail à une contestation généralisée

Les Français pensent en majorité que la contestation relative à la loi pourrait évoluer vers un mouvement de contestation générale de la politique du gouvernement. Une hypothèse qui n’est pas à exclure tellement François Hollande et Manuel Valls sont devenus impopulaires. En outre le gouvernement a accumulé toutes les maladresses possibles pour saboter sa propre loi. Une loi d’abord mal ficelée juridiquement, déséquilibrée et qui n’a fait l’objet d’aucune consultation. Du coup le projet de modification du code du travail pourrait servir de cristallisation pour une protestation plus globale de la plupart des aspects de la politique du gouvernement. En outre au sein même de la majorité les rapports sont délétères chez les parlementaires mais aussi au gouvernement. L’autoritarisme de Manuel Valls est de moins en moins bien supporté par certains de ses collègues notamment évidemment par son principal concurrent Emmanuel Macron mais aussi par Ségolène Royal, Marisol Touraine, Jean-Marc Ayrault et les écolos récemment nommés qui pour l’instant ne disent rien mais n’en pensent pas moins. Sans parler de François Hollande de plus en plus agacé par la posture autoritaire de Valls lequel fait déjà le pari que François Hollande ne se représentera pas en 2017. Bref à la crise politique, économique pourrait s’ajouter maintenant une crise sociale voir sociétale tellement l’opinion publique ne supporte plus le pouvoir en place Près de deux Français sur trois (63%) pensent donc que les manifestations prévues le 9 mars contre le projet de réforme du droit du travail peuvent « déboucher sur un mouvement de contestation sociale généralisé », selon un sondage Odoxa(*) publié vendredi soir. Interrogés sur les risques de conflit social généralisé, 48% des Français répondent « oui, sans doute » et 15% « oui, sûrement ». A l’inverse, 31% d’entre eux pensent que la mobilisation du 9 mars n’aura « sans doute pas » et 6% « certainement pas » cet effet déclencheur. Les craintes d’une explosion sociale sont partagées par les sympathisants de gauche (67%) comme de droite (64%), selon cette enquête pour Paris Match et iTélé. , seuls 13% des Français (contre 86%) souhaitent que François Hollande se représente à la présidentielle en 2017. Avec 23% des personnes interrogées qui souhaitent qu’il soit candidat en 2017 (contre 76%), Manuel Valls apparaît, selon Odoxa, comme « un candidat par défaut ».

 

Emmanuel Macron à Matignon ?

Emmanuel Macron à Matignon ?

On s’interroge de plus en plus dans les allées du pouvoir sur la perspective d’un départ de Manuel Valls. Première raison Manuel Valls ne joue plus du tout le rôle de fusible pour François Hollande. Un François Hollande au plus bas dans les sondages comme Manuel Valls. En outre l’autoritarisme de Manuel Valls ne cesse de faire des mécontents partout, au sein de la majorité bien sûr, au sein du gouvernement mais aussi dans l’opinion publique. On voit mal comment la loi travail pilotée par Manuel Valls pourrait aboutir tellement les marges sont étroites. Première raison le gouvernement n’a pas de majorité parlementaire pour voter ce texte en l’état. Seconde raison l’opposition unanime des syndicats avec des nuances puisque certains sont favorables à des modifications tandis que l’autre veulent le retrait pur et simple. Du coup pour faire passer sa loi Manuel Valls sera contraint à procéder à de sérieux amendements ce qui pourrait dénaturer le projet aux yeux du patronat et de la droite et déconsidérer le premier ministre. Il ne reste plus que deux hypothèses pour Manuel Valls soit faire de très sérieuses concessions remettant un peu en cause la philosophie du projet, soit partir. Un départ maintenant envisageable compte tenu par ailleurs de son impopularité. Dès leur certains envisagent  de voir Emmanuel Macron à la place de  Manuel Valls à Matignon Selon le baromètre de l’institut Elabe pour les Échos publié hier*, François Hollande (17 % de confiance) et Manuel Valls (23 %) battent tous deux leur record d’impopularité. Le président perd quatre points en un mois et seize en un trimestre. Le Premier ministre perd également quatre points en un mois et ne se trouve plus qu’un point au-dessus du record d’impopularité absolu de

Loi travail : manifs les 9, 12 et 31 mars

Loi travail : manifs  les 9, 12 et 31 mars

 

 

Tous  les syndicats n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur des contre-propositions à présenter au gouvernement, plusieurs appels à manifester ont également été lancés :

  • A l’appel d’une vingtaine d’organisations de la jeunesse et de syndicats, des manifestations sont prévues dans toute la France le mercredi 9 mars. Les instigateurs de la pétition sur Change.org — qui a recueilli à ce jour 1 million de  signatures —, ont recensé près de cent rassemblements ce jour-là sur l’ensemble du territoire.
  • Après leur communiqué listant les propositions pour amender le projet de loi de Myriam El Khomri, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l’UNSA et la FAGE ont appelé « leurs structures territoriales à organiser des rassemblements dans toute la France » samedi 12 mars.
  • A l’issue d’une rencontre au siège de la CGT, à Montreuil, sept organisations ont appelé en outre à la grève et à manifester le jeudi 31 mars. Du côté des syndicats, la CGT, FO, Solidaires, FSU font partie de ces signataires. Ils sont rejoints par les organisations étudiantes UNEF, UNL et FIDL. La CFE-CGC, qui n’a pas participé à une manifestation depuis 2010, pourrait rejoindre le mouvement : « Si le texte ne bouge pas, nous appellerons à des manifestations le 31 mars », a annoncé Carole Couvert, présidente de la centrale des cadres, qui prendra sa décision le 21 mars.

Actu, infos, économie, social, politique: articles les plus lus

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Une commission d’enquête sur les chiffres du chômage

Une commission d’enquête sur les chiffres du chômage

 

Officiellement il y a plus de 3,5 millions de chômeurs, du coup quand on constate une variation de quelques dizaines de milliers des interrogations naissent  sur la réalité de ces variations surtout quand elles sont affichées à la baisse. Du coup. Bruno Retailleau, Président du groupe Les Républicains au Sénat, a décidé de lancer une commission d’enquête sur l’évaluation et l’évolution des chiffres du chômage. Compte tenu de l’extrême faiblesse de la croissance on peut effectivement s’interroger sur les baisses annoncées du chômage comme en janvier par exemple.  En réalité, il s’agit souvent du bidouillage des chiffres par Pôle emploi. La méthode est simple, il suffit de rayer sans raison les chômeurs ou de ne pas les inscrire. Première méthode, décourager les inscrits auxquels on ne propose rien pendant des mois et des années. Le chômeur qui ne peut prétendre à aucune indemnité se lasse et ne ‘s’inscrit plus. Seconde méthode la plus efficace celle-là, rayer les inscrits pour non actualisation à temps. Dès le lendemain de la date prévue le chômeur est radié. On peut aussi rayer des listes ceux qui ne répondent pas à des convocations qu’ils n’ont pas reçus. Enfin la radiation pour motifs administratifs, il suffit qu’un seul papier manque (et pas question d’envoyer une copie du fameux document par la poste ; il faut se présenter avec original dans la plupart des cas). °. Les différentes méthodes permettent d’éliminer ainsi de 100 à 200 000 chômeurs.  En outre «Les «bugs» se multiplient et faussent les résultats. Ces «bugs» restent parfois inexpliqués», affirme Bruno Retailleau. «Le gouvernement met en place des dispositifs destinés à baisser artificiellement les statistiques. Cela doit être quantifié et les modes de calcul expertisés», poursuit-il. La commission d’enquête commencera à travailler mi-avril, et rendra ses conclusions six mois plus tard, soit dans le courant du mois d’octobre. Elle sera composée d’un peu plus d’une vingtaine de sénateurs, à parité droite et gauche. Philippe Dallier, sénateur LR de la Seine Saint-Denis, est actuellement pressenti pour être rapporteur de cette commission. Les Sénateurs LR ont utilisé leur droit de tirage (un par session ordinaire) pour réclamer cette commission d’enquête. Plusieurs éléments sont venus nourrir la suspicion. Primo, le, annoncé début janvier par François Hollande, avait déclenché la polémique. Car ces chômeurs en formation ne seront plus comptabilisés dans les séries habituellement regardées pour évaluer le chômage. Résultat, beaucoup y ont vu une manœuvre destinée à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage d’ici à la présidentielle de 2017. «Le gouvernement peut être tenté par un traitement statistique du chômage», estime Bruno Retailleau. Secundo, en janvier, le chômage a connu une nette baisse, potentiellement la plus forte depuis la crise de 2008. Mais cette publication s’est trouvée statistiques «inhabituels» et «inexpliqués», qui la rendent difficilement interprétable. Le nombre de chômeurs a diminué de 27.900 personnes en janvier en métropole, pour s’établir à 3,55 millions, mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes, a averti la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail. À la fin de chaque mois, les demandeurs d’emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d’être désinscrits d’office. En janvier, 238.900 personnes étaient sorties des listes pour ce motif, soit plus de 40.000 de plus qu’en décembre. Cette hausse, «inhabituellement forte» et «inexpliquée», a fait baisser le chômage, écrit la Dares, qui appelle à interpréter les résultats «en tendance», c’est-à-dire sur une période plus longue. En août 2013, un «bug» de l’opérateur SFR dans l’acheminement des messages de relance rappelant aux inscrits d’actualiser leur situation avait, là aussi, gonflé les désinscriptions (+50.000).

 

Croissance Etats-Unis : tassement

Croissance Etats-Unis : tassement

L’indice Markit des directeurs d’achats du secteur des services est ressorti à 49,7 selon les résultats définitifs, après 49,8 en estimation « flash » et 53,2 en janvier. C’est la première fois depuis octobre 2013 que cet indice passe, dans sa version définitive, sous la barre de 50.  L’activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a légèrement ralenti en février mais reste en croissance, montrent jeudi les résultats de l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM). Son indice d’activité a reculé à 53,4 après 53,5 en janvier alors que 81 économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre à 53,2 pour le mois dernier. Le sous-indice des nouvelles commandes a lui aussi baissé, à 55,5 contre 56,5 en janvier, tandis que celui de l’emploi est tombé à 49,7 contre 52,1 le mois précédent, passant sous le seuil de 50 qui sépare la contraction de la croissance pour la première fois depuis février 2014.

 

Zone euro : Tassement de la croissance

Zone euro : Tassement de la croissance  

 

Le PMI composite de la zone euro, qui conjugue services et secteur manufacturier, a lui aussi reculé en février à 53,0, là encore un plus bas de 13 mois, après 53,6 en janvier. L’estimation « flash » l’avait donné à 52,7.La croissance de l’activité du secteur des services dans la zone euro est revenue en février à son plus bas niveau depuis plus d’un an, montrent les résultats définitifs de l’enquête mensuelle de Markit. L’indice PMI du secteur a reculé à 53,3 après 53,6 en janvier, son plus bas niveau depuis janvier 2015. Il dépasse néanmoins la première estimation, basée sur des résultats partiels, qui le donnait à 53,0. « Les résultats de l’enquête font émerger le risque d’une nouvelle détérioration de la croissance économique par rapport au niveau déjà faible observé à la fin de l’an dernier avec une croissance de 0,3% seulement », commente Chris Williamson, chef économiste de Markit. « Le ralentissement de la croissance de l’activité des entreprises, conjugué à un ralentissement équivalent du rythme des créations d’emploi et à la plus forte baisse des prix facturés depuis un an suggère que la reprise de la région perd de son élan », dit Chris Williamson. La croissance du secteur privé s’est encore ralentie en février en Allemagne, tombant à son rythme le moins soutenu en cinq mois, tout en restant à un niveau solide, ce qui suggère que la première économie européenne a quand même commencé l’année 2016 sur de bonnes bases. L’activité dans le secteur des services est repartie à la baisse en février en France, effaçant son petit rebond de décembre sous l’effet d’un recul des nouvelles commandes, le premier depuis quinze mois, selon la version définitive des indices Markit. L’indice des services s’est inscrit à 49,2, un plus bas depuis novembre 2014, contre 50,3 en janvier, alors qu’il avait été annoncé à 49,8 en première estimation. Il repasse sous le seuil de 50 qui sépare croissance et contraction de l’activité. L’indice composite, qui intègre également des données concernant le secteur manufacturier – dont l’activité a très légèrement progressé en février – est retombé à 49,3, là encore nettement en-deçà de son estimation « flash » de 49,8, contre 50,2 en janvier.

Loi travail : les modifications demandées par les syndicats réformistes

Loi travail : les modifications demandées par les syndicats réformistes

 

 

La ligne de partage est claire entre les syndicats ;  il y a les syndicats réformistes qui souhaitent des modifications assez substantielles de la loi et les syndicats plus révolutionnaires qui souhaitent le retrait pur et simple du projet. Des syndicats qui semblent donc diviser pour l’instant mais il n’est pas certain que le gouvernement consent à accorder les modifications assez significatives notamment sur la question centrale des licenciements. demandées par les réformistes et du coup ces derniers pourraient rejoindre dans la contestation les syndicats plus gauchistes. Dans une déclaration commune, les syndicats réformistes à savoir la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) demandent notamment le retrait de l’article plafonnant les indemnités prud’homales pour licenciement abusif. Ces syndicats réclament aussi la réécriture de l’article définissant les conditions des licenciements économiques et l’abandon de la disposition faisant du territoire national le périmètre d’évaluation de ces conditions. Ces deux articles sont considérés par le Medef, principale organisation patronale française, comme des éléments clefs de la réforme du Code du travail. Les syndicats contestataires, sept en tout réunis au siège de la CGT à Montreuil, près de Paris, ont de leur côté appelé jeudi à des grèves et à des manifestations le 31 mars pour obtenir le retrait du projet. Michèle Biaggi, de FO, a admis la division syndicale. « Avec la CFDT, on est diamétralement opposés », a-t-elle dit. Mais Fabrice Angei, de la CGT, a estimé que les syndicats étaient « divisés » mais « pas opposés ». « Une fois que le gouvernement aura sorti son projet, l’unité syndicale sera beaucoup plus forte que la division », a-t-il dit. Plus d’une vingtaine d’organisations de jeunes, dont l’Unef, pourtant proche du Parti socialiste au pouvoir, ont déjà appelé à une journée d’action nationale dès le 9 mars. Les réformistes disent au contraire vouloir jouer le jeu de la concertation permise par le report au 24 mars de l’examen en conseil des ministres de ce texte, qui renforce notamment la place des accords d’entreprises dans l’organisation du travail, même s’ils appellent à des « rassemblements » le 12 mars. « Il y a des gens qui jouent sur l’émoi général. D’autre ont une démarche plus constructive. Ce qui est négatif doit changer. Et il faut garder, voire conforter ce qui est positif », a dit le secrétaire général de l’Unsa, Luc Bérille. La numéro 2 de la CFDT, Véronique Descacq, a cependant souligné que l’attitude des syndicats réformistes dépendrait in fine de la réponse gouvernementale : « Si le gouvernement nous envoie promener (…) évidemment on se mobilisera. » Parmi leurs revendications, les cinq réformistes demandent l’application du droit actuel en l’absence d’accord majoritaire d’entreprise, notamment pour les astreintes et le fractionnement du repos. Ils récusent également l’idée qu’un employeur puisse imposer unilatéralement des forfaits en jours. Ils insistent sur le rôle régulateur « incontournable de la branche » en cas d’absence d’accord d’entreprise et demandent un renforcement du compte personnel d’activité (CPA) censé réunir les droits de tout actif pendant sa carrière.

Vers une France sans industrie ?

Vers une France sans industrie ?

Deux études récentes intéressantes mettent en évidence le processus de désastre de la désindustrialisation de la France il y a l’étude de l’INSEE sur le nombre de salariés aussi cette étude du cabinet Trendeo sur la démographie des entreprises. Le nombre de fermetures d’usine a encore dépassé celui des ouvertures l’an dernier en France et l’économie française a perdu 44 usines en 2015, selon l’Observatoire de l’emploi et de l’investissement du cabinet Trendeo. Malgré une conjoncture porteuse du fait de la faiblesse des cours du pétrole, de l’euro face au dollar et des taux d’intérêt, le secteur industriel français reste donc fragile. Le rythme des fermetures d’usine a cependant ralenti en 2015, avec une baisse de 13% après celle de 17,6% observée l’année précédente. L’érosion du nombre d’usines a principalement concerné les secteurs de la fabrication de meubles, les produits métalliques (notamment en lien avec le BTP), la plasturgie et l’automobile, observe Trendeo. Au contraire, les ouvertures de sites, qui avaient rebondi de 30% en 2014, ont baissé de 11% en 2015. La chimie, la production d’énergie, ainsi que le traitement des déchets et le recyclage figurent parmi les principaux secteurs ayant connu une croissance du nombre d’usines l’an dernier. Au total, depuis la création de cet observatoire en 2009, Trendeo a recensé 1.771 fermetures d’usines et 1.158 ouvertures. L’étude de l’INSEE montre lors que la France comptait près de 30 % des Français dans l’industrie dans les années 70, cela  représente plus qu’un peu plus de 13 % en 2015. En cause, la transformation de l’économie notamment sa dématérialisation mais surtout aussi la délocalisation qui explique en grande partie d’ailleurs le déficit du commerce extérieur. Une grande partie des productions de l’industrie nécessaire à l’économie française notamment est réalisée à l’étranger. On peut sans doute se réjouir de la croissance du secteur tertiaire sous réserve toutefois qu’il soit réellement créateur de valeur ajoutée et qu’il ne soit pas une intermédiation uniquement destinée à renchérir le prix de production ou à être même complètement inutile. Sur les 25,8 millions de Français «occupés», plus des trois-quarts travaillent dans le secteur tertiaire, tandis que l’industrie ne représente plus que 13,9% des emplois, la construction, 6,6%, et l’agriculture, 2,8%. La part du secteur tertiaire dans l’emploi total en France a gagné 22 points au cours des quatre dernières décennies. En revanche, la part de l’industrie s’est quasiment réduite de moitié sur la même période (-13 points), notamment sous l’effet de la forte expansion du secteur tertiaire ; celles de l’agriculture et de la construction ont perdu respectivement 7 et 3 points. En France, près d’un tiers des Français occupés travaillent dans le secteur de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale. Dans l’Union européenne, en 2014, le poids du secteur tertiaire est le plus important aux Pays-Bas et au Royaume-Uni où il approche 83%. Les secteurs de l’industrie et de la construction représentent encore plus de 30% des emplois en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. La Roumanie offre pratiquement un emploi sur trois dans l’agriculture alors que ce secteur d’activité ne représente plus que 5% des emplois européens.  La stratégie de délocalisation de Renault  illustre bien le processus de désindustrialisation en France. La  production en France de Renault n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin. Le constructeur fabriquait encore 1,1 million de voitures et 227.000 utilitaires légers en 2004 dans l’Hexagone, contre 445.000 automobiles et 201.000 camionnettes l’an dernier.  Le tournant pris par Renault dans le « low cost », sous ses couleurs ou celle de sa filiale Dacia, lui vaut de beaux succès mais laisse de côté ses usines françaises au profit de sites Mais aussi grâce « à un prix de main d’œuvre d’un euro de l’heure (dans l’usine roumaine de Pitesti ndlr) contre 20 euros en France », poursuit-il.   C’est la même recette qui s’applique au Maroc avec un salaire mensuel tournant autour de 250 euros, contre 450 euros en Roumanie, selon Renault.  Tout est dit, Renault en perdition sur le marché français essaye de sauver les meubles en délocalisant. Qui peut lui reprocher ? Quand l’écart de salaire est de 1 à 20, il n’ya pas d’autre solution, sauf à disparaitre. Un exemple du mal chronique de l’industrie plombée par le coût du travail dont la fiscalité. Une illustration aussi de l’incohérence de l’Europe qui se réduit en fait à un vaste marché sans harmonisation et  sans règles. Les services sont aussi soumis à la même concurrence inégalitaire ; En transport par exemple, le pavillon terrestre français a disparu du champ européen alors que dans les années 80, il assurait encore 50% de parts de marché. Les ex pays de l’Est ont tué le transport français international. Certes une petite  régulation existe mais elle est virtuelle, trop restreinte dans son champ, inapplicable et inappliquée.

 

Loi travail : Les Français veulent des modifications

Loi travail : Les Français veulent des modifications

 

18 % des Français pour le maintien intégral du texte, 33 % pour son retrait pur et simple et 48 %qui souhaitent que le gouvernement apporte des modifications « significatives » à son projet de réforme du Code du travail. Plus de 80 % donc des Français ne sont pas satisfaits du projet de loi travail. La modification la plus attendue concerne la flexibilité plus importante donnée aux entreprises pour licencier en raison de motifs économiques, suit le plafonnement des indemnités de licenciement. Or ce sont précisément les points durs que ni le Medef ni le gouvernement ne veulent modifier de manière substantielle. Il y aura  peut-être quelques modifications sur ces : mais à la marge et pas de quoi satisfaire les demandes des syndicats réformistes. Or pour faire passer sa loi Manuel Valls a absolument besoin du soutien de ses syndicats réformistes,  soutien qui va aussi conditionner la vie des parlementaires socialistes. Les marges de manœuvre sont donc très étroites pour Manuel Valls contraint d’une manière ou d’une autre à faire des concessions s’il veut incarner la vision réformiste à gauche. Les sympathisants du Front de gauche (58%) et du Front national (56%) sont les plus nombreux à réclamer son retrait pur et simple. A gauche, six sympathisants socialistes sur dix et plus d’un électeur sur deux estiment qu’un report du projet est de nature à apaiser le débat. La modification la plus attendue, par 43% des personnes interrogées, concerne la facilitation des licenciements pour motifs économiques. Suivent le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif (38%), la fixation du temps de travail par accord d’entreprises (37%) et l’abaissement du taux de majoration des heures supplémentaires (36%). Mais modifier le projet de référendum en entreprise en cas d’échec des négociations entre partenaires sociaux n’est une priorité que pour 22% des sondés.

Le CDI à vie c’est fini ! (Macron)

Le CDI à vie c’est fini !  (Macron)

Une interview intéressante d’Emmanuel Macron  qui justifie la loi travail. Nombre d’arguments sont pertinents, d’autres le sont moins. Des insuffisances d’abord le manque d’analyse de la situation actuelle concernant la précarité, aussi le manque de vision globale relatif à l’équilibre entre la flexibilité dont doivent disposer les entreprises et les garanties dont doivent bénéficier les salariés. Sur le constat il y a longtemps que le CDI à vie  dans la même entreprise n’est plus d’actualité. Ce n’est donc pas un élément de prospective mais une réalité sociale pour beaucoup de salariés. Selon Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, « la responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945″.Dans cet entretien à La Tribune, le ministre de l’Economie s’explique sur la loi qui ne porte pas son nom, mais reprend pour l’essentiel l’inspiration de ce qui aurait pu être la loi Macron II sur les Nouvelles opportunités économiques.(Interview dans la tribune)

 

La loi El Khomri soulève une bronca à gauche. Martine Aubry et d’autres frondeurs critiquent ce virage libéral pour lequel ils n’ont pas voté. Les syndicats la jugent trop déséquilibrée. Les étudiants de l’Unef appellent à manifester, alors que plus de 800 .000 personnes ont signé une pétition sur les réseaux sociaux. Avez-vous employé la bonne méthode pour aborder un sujet aussi sensible en fin de quinquennat ? Pensez-vous encore possible de trouver 
une majorité, comme l’a demandé le président de la République ?

EMMANUEL MACRON - Oui, c’est possible et nécessaire, à condition de clarifier, de donner l’explication qui va avec pour dépassionner le débat. L’idée n’est pas de détricoter cette loi et de ne rien changer à un moment où nous avons décrété un état d’urgence économique et social pour inverser la courbe du chômage. Tout n’a pas été essayé pour y parvenir et la réforme du marché du travail fait partie de la panoplie des mesures à prendre, comme l’ont fait certains de nos voisins européens – l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Espagne.

Essayons de parvenir à un diagnostic partagé. C’est peu de dire que la situation actuelle sur le marché de l’emploi est inefficace et injuste. Nous sommes l’un des rares pays européens où le chômage ne baisse pas. Nous avons depuis trente ans dans notre pays plus de 18 % des jeunes au chômage en moyenne. Aujourd’hui, il touche plus de 10 % de la population active et 25 % des jeunes de moins de 25 ans. Parmi les gens qui ont un travail, 80 % sont en CDI, c’est bien. Mais 90 % des gens qui rentrent sur le marché de l’emploi passent par des CDD ou de l’intérim de manière durable. Et cela dans un système qui est ainsi fait que quand vous êtes en situation de précarité, vous ne pouvez pas construire votre vie, car vous n’avez pas accès au crédit, vous ne pouvez pas vous projeter dans l’avenir.

De quoi a-t-on besoin ? D’abord et avant tout d’adaptabilité. On a besoin de faire confiance aux acteurs de terrain, de leur donner de la souplesse. Pas pour tout flexibiliser, mais pour pouvoir absorber les chocs. En 2009, on a subi une crise en Europe. Elle a été deux fois plus violente en Allemagne qu’en France et, pourtant, elle a détruit sept fois moins d’emplois. Pourquoi ? Il serait irresponsable de ne pas se poser la question. Parce qu’ils ont un modèle adaptable, parce qu’ils ont su négocier au niveau de l’entreprise, des baisses de salaires ici, du chômage partiel là… Ce faisant, ils ont préservé leurs salariés et leur savoir-faire, et leur capital productif.

La bonne réponse à notre situation, c’est donc de donner plus de flexibilité au niveau de l’entreprise. On a commencé à le faire avec les accords de maintien dans l’emploi, notamment dans la loi Croissance et activité, que j’ai portée. Quand ça va mal, une entreprise peut désormais négocier par le biais d’un accord majoritaire des dérogations à la loi pour une durée qui peut aller jusqu’à cinq ans. C’est l’équivalent du Kurtzarbeit allemand, mais défensif.

Ce que propose la loi sur le travail, c’est d’étendre cette souplesse dans un sens plus offensif. Il y a en effet une hiérarchie des normes en France, qui prend la forme de ce que l’on appelle la crémaillère sociale. La loi définit un ordre public minimal qui peut être amélioré au niveau de la branche ou de l’entreprise : ce qui veut dire qu’à chaque fois qu’on descend d’un niveau de normes, on ne peut pas déroger à celles du dessus, ce qui ne permet pas de prendre en compte les spécificités des entreprises. Dans un environnement de compétition économique ouvert, ce système est trop rigide. Redonner de la souplesse aux acteurs de terrain, c’est leur dire qu’ils peuvent définir de nouvelles règles du jeu par accord d’entreprise majoritaire ou par consultation, si des syndicats représentant plus de 30 % des voix aux élections le demandent pour sortir de situations de blocage. La consultation des salariés peut être utile dans certaines situations spécifiques.

Beaucoup d’opposants voient dans ces mesures un « permis de licencier ».

Si l’on veut lutter contre ce que l’on appelle le dualisme du marché du travail et l’injustice qu’il y a entre le CDD et le CDI, il faut avoir pour objectif que tout le monde puisse avoir un CDI. Il faut se demander pourquoi ce n’est pas plus le cas aujourd’hui. Qui n’accède pas au CDI ? Les gens les moins bien formés, les jeunes, les plus fragiles. La cause, selon les chefs d’entreprise eux-mêmes, ce sont les conditions de rupture de ce contrat. On a majoré le coût du CDD et malgré cela, à peine 10 % des nouvelles embauches se font en CDI. Le blocage majeur, c’est l’incertitude liée au coût de la rupture d’un CDI, si les choses devaient mal se passer. Il faut donc redonner de la visibilité aux acteurs, leur permettre d’anticiper.

Il y a deux fois plus d’entrées à Pôle emploi à la suite d’une rupture conventionnelle qu’à la suite d’un licenciement économique. C’est une sorte de divorce à l’amiable créé par la précédente majorité, qui est assez cher, mais ce n’est qu’un dérivatif qui ne s’attaque pas au cœur du problème. Ensuite, il y a le licenciement économique, qui comporte des garanties pour les salariés et qui ne représente que 2,5 % seulement des entrées à Pole emploi, car c’est un dispositif assez rigide. Personne ne fait du licenciement économique par plaisir. Ce que nous proposons, c’est de permettre à une entreprise d’agir pour sauvegarder sa compétitivité, comme la Cour de cassation l’autorise : quand cela commence à aller mal, et que le chef d’entreprise considère qu’il faut agir pour assurer la pérennité, il faut qu’il puisse anticiper.

Or, la jurisprudence actuelle est complexe et source d’incertitude : elle reconnaît la compétitivité comme motif de licenciement économique, mais pour une branche d’activité et pas pour une entreprise. Donc on a des cas ubuesques où, si vous êtes une entreprise qui va mal dans une branche d’activité d’un groupe qui va bien, le chef d’entreprise ne peut pas agir. Nous proposons également que les difficultés économiques soient appréciées de façon objective, c’est-à-dire que quatre trimestres d’affilée de baisse du chiffre d’affaires ou deux trimestres consécutifs de pertes d’exploitation, ce qui n’est pas rien, seront reconnus par la loi comme caractérisant un motif de licenciement économique. Ce n’est pas un cadeau aux patrons qui est fait. La procédure demeure protectrice des salariés, avec des obligations de reclassement et des contraintes pour réembaucher. Sinon, ce que l’on constate, c’est que le chef d’entreprise, confronté à une période difficile, n’embauche pas en CDI.

Autre sujet de désaccord, le plafonnement des indemnités prud’homales. Il prépare un licenciement au rabais, disent ceux qui s’y opposent…

La troisième façon de mettre fin à une relation de travail, c’est le licenciement individuel. Dans la loi Croissance et activité, j’ai voulu, contre l’avis de tous, du Medef aux syndicats les moins réformistes, réformer les prud’hommes dont les délais étaient trop longs et les jugements trop incertains. Cela dure en moyenne vingt-sept mois, quatre ans à Paris, on ne concilie que dans 6 % des cas, et on observe une dispersion colossale des dommages et intérêts. Notre réforme réduit les délais, oblige à mettre en état le dossier au début de la procédure et à essayer vraiment de concilier les parties. Elle propose un plafond comme cela existe chez nos voisins en cas de cause non réelle et sérieuse.

Ce plafonnement ne vaut pas pour les cas abusifs, de licenciements nuls, de discrimination ou de harcèlement au travail. On a été censuré parce qu’on avait essayé de moduler en fonction de la taille de l’entreprise. Nous le proposons à nouveau, dans un cadre général, afin de sécuriser, pour chacune des parties, la rupture par le licenciement individuel.

Finalement, la loi El Khomri porte essentiellement votre inspiration,
celle qui aurait pu figurer dans la loi Macron II sur les nouvelles opportunités économiques ?

La réforme du licenciement économique, je l’avais défendue dans la loi Croissance et activité puisqu’elle a figuré en première lecture au Sénat, puis a été retirée. Mais je l’assume, car ces changements me semblent justes et efficaces pour l’emploi. Cette disposition fait partie de celles envisagées dans le cadre de la stratégie pour les nouvelles opportunités économiques, dans la continuité de la première loi, dans une perspective d’ouverture et de mobilité sociale.

La cohérence d’ensemble manque. Est-ce qu’en découpant en deux votre deuxième loi, le gouvernement ne passe pas à côté de la pédagogie nécessaire… et de l’occasion d’expliquer pourquoi la révolution numérique, la mondialisation, imposent de faire bouger les lignes, de briser certains tabous ?

Donner plus d’adaptabilité aux entreprises, plus de sécurité aux contrats et de visibilité en cas de rupture va de pair avec notre volonté de donner plus d’options aux gens : si on veut vraiment protéger les Français dans ce nouveau monde plus volatil, où tout va plus vite, il faut leur donner de l’autonomie. Protéger les gens, ce n’est pas leur promettre une société qui n’existe plus, un modèle qui est fragilisé. Ce n’est pas de mettre des digues face à la mer. C’est d’abord d’expliquer ce monde nouveau, qui est plus incertain, avec des changements très brutaux qui peuvent être aussi des opportunités, par exemple pour entreprendre plus facilement pour soi-même. Si nous voulons agir maintenant, ce n’est pas par volonté de briser les tabous par principe, ni pour casser l’ordre social, mais pour nous permettre de nous préparer à ces mutations.

La responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945. Ce sera de plus en plus une exception, mais ce n’est pas forcément grave. L’avenir sera même plus favorable aux individus, parce que cette révolution numérique porte aussi en elle moins de pénibilité, plus d’autonomie dans la relation au travail. Elle atténue le caractère roboratif et sans intérêt, parfois insupportable, du travail tel qu’on l’a conçu jusqu’ici. Demandez-vous pourquoi, lorsqu’il y a un plan de départs, même dans les très belles entreprises publiques, ceux qui ont plus de 55 ans veulent trop souvent prendre leur chèque et partir. C’est parce que souvent ils ne s’épanouissent plus dans leur métier, parce qu’on les a trop peu formés pour faire autre chose.

En fait, on a un peu l’impression que cette réforme oppose deux camps : celui des salariés et celui des chômeurs…

En France, on a longtemps vécu sur un accord implicite échangeant hyper-protection pour les insiders et hyper-précarité pour les outsiders, souvent livrés à eux-mêmes. Dans des modèles plus adaptés aux disruptions que nous connaissons, à une économie qui va vite, il y a certes plus de flexibilité, parfois plus de risques, mais dans le même temps, il y a beaucoup plus d’exigences vis-à-vis des employeurs, sur la formation notamment. On parle souvent du modèle californien comme d’un enfer social, très instable. Contrairement à ce que l’on dit, dans la Silicon Valley, on fait plus attention aux salariés, qui changent plus souvent d’entreprise.

Que contiendra la partie II de feu la loi Noé sur l’ouverture de l’accès aux métiers et sur la micro-entreprise, qui sera reprise dans la loi Sapin au printemps ?

Cette nouvelle « nouvelle » économie implique des changements très rapides, elle fragilise la création d’emplois à qualification moyenne, ceux qui sont plus facilement automatisables. Elle développe des emplois plus qualifiés, donc il faut mieux former celles et ceux qui font des tâches réplicables. Demain, ils devront programmer et assurer la maintenance des robots dans les usines. C’est cela qui est en train de se passer et donc mieux vaut préempter cette révolution que de la subir.

Ensuite, cette révolution crée des opportunités nouvelles pour des emplois peu qualifiés, des emplois de services et d’aide à la personne. Pourquoi ? Parce que dans cette économie, on va de moins en moins souvent vendre un objet et de plus en plus vendre une solution. Il faut donc libérer le potentiel de création d’emplois peu qualifiés dans notre économie. Et en fait, l’accès en est assez fermé, paradoxalement.

Tout ce qui dépend du registre du commerce, tout le monde peut le faire. Demain, je peux ouvrir une pizzeria, un magasin de photocopie, mais pas un salon de coiffure ou tout ce qui relève des chambres de métiers. Il y a bien sûr un ordre public sanitaire, environnemental, social, à respecter, sous le contrôle de l’État. Mais il y a aussi beaucoup trop de barrières à l’entrée. Il est beaucoup plus souhaitable pour un jeune qui est en échec dans son parcours scolaire ou universitaire d’entrer dans un métier par un CAP et de se former tout au long de sa vie, que de l’enfermer dans un cadre qui ne lui convient pas. Il n’y a aucune raison par exemple qu’un coiffeur qui n’aurait que le CAP et dix ans d’expérience ne puisse pas ouvrir son salon parce qu’il n’a pas passé le brevet professionnel. C’est devenu injustifié.

L’objectif n’est pas ici de dévaloriser les formations, mais de reconnaître la multiplicité des choix possibles dans une société. Il ne faut pas réduire les opportunités, mais les multiplier. Le diplôme ne doit pas être la seule voie royale pour rentrer dans la vie active. Il y a aussi l’alternance, l’apprentissage et l’entrepreneuriat pour soi-même. Il y a également des pratiques de discrimination qui existent malheureusement encore dans notre pays : pour certains jeunes, il est plus facile de trouver des clients que des employeurs. Et, parce qu’à certains moments de la vie, le contrat du salariat, protection contre subordination, devient insupportable, beaucoup veulent s’installer à leur compte. Or, on n’a pas forcément l’argent ni le temps pour faire une formation et passer un brevet professionnel. Il faut donc que l’on puisse alléger ces barrières, mais aussi aider ces jeunes entreprises à croître plus vite, en simplifiant les règles fiscales et juridiques, par exemple quand vous embauchez votre premier salarié. Il faut que cela soit beaucoup souple et plus fluide.

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