Loi travail : « quelques améliorations » ? Trop peu, trop tard
Le gouvernement est sans doute engagé dans une spirale de reculs mortifères vis-à-vis de la loi travail. Certes, Manuel Valls laisse entendre qu’il serait prêt à faire quelques modifications concernant la loi travail. Il propose d’intégrer « les amendements nécessaires » mais sans autre précision. Pas sûr que cette légère ouverture puisse satisfaire les opposants qui sont nombreux. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a prévenu lundi que son syndicat « ne lâcherait pas » sur sa demande de retrait du barème des indemnités prud’homales prévu dans le projet de loi El Khomri, à quelques heures d’une rencontre à Matignon avec Manuel Valls. « Il faut enlever ce plafonnement, il faut enlever la barémisation (…) Je ne lâcherai pas là-dessus », a-t-il dit sur Europe 1, en rappelant que faute d’être entendue, la CFDT se mobiliserait contre le texte. Dimanche, Manuel Valls s’est dit prêt à des adaptations sur le barème des indemnités prud’homales pour licenciement abusif mais sans remettre en cause le principe. D’autres syndicats vont aussi manifester leurs exigences. Manuel Valls devra donc reculer sur plusieurs points car il a un besoin impératif de ce soutien de syndicats réformistes. Le problème c’est que dans le même temps la contestation va encore monter notamment à partir de la manifestation prévue le 9 mars. Les s’exigences de modification risquent d’être alors encore plus importantes st le pouvoir encore davantage acculé. L’opinion publique pourrait bien alors considérer que ce qui est concédé par le gouvernement c’est à la fois trop peu et trop tard.
En effet 70 à 80 % des Français sont opposés au texte actuel mais une majorité souhaite un rééquilibrage significatif de la loi ; il est vraisemblable que l’ampleur des modifications sera proportionnelle à la mobilisation car à moins de démissionner Valls sera contraint de composer. Au-delà de l’enjeu concernant le droit du travail, il y a aussi la posture de Valls qui veut apparaître comme le leader incontesté de la réforme à gauche. Or cette position lui est disputée par Emmanuel Macron d’où sans doute la mise à l’écart de ce dernier pour la gestion de ce projet de loi