SNCF Réseau: dans la tourmente
SNCF réseau est triplement dans la tourmente. Il y a d’abord eu la démission du président officiellement pour des motifs personnels mais aussi largement pour des raisons liées à la situation financière de l’entreprise comme il l’indique ci-après. Deuxième coup dur pour SNCF réseau L’Arafer, autorité de régulation, s’est opposée à la candidature, proposée par François Hollande, de Jean-Pierre Farandou à la présidence de SNCF Réseau. Il invoque un « doute légitime » sur son indépendance puisque l’intéressé travaille dans le groupe SNCF depuis 1981. La vérité c’est que cette entreprise est ingérable car elle a hérité de l’ancienne dette SNCF sans qu’on prévoie son apurement. Une dette qui aujourd’hui avoisine les 37 milliards d’euros. Par ailleurs elle doit financer les nouvelles lignes du TGV imposé par les pouvoirs publics. S’y ajoutent le problème crucial de l’entretien d’un réseau qui a vieilli. Ainsi en 2015 il aura fallu dépenser 2,77 milliards pour la rénovation et un peu plus de 2 milliards pour la maintenance. Tout cela sans ressources supplémentaires bref la quadrature du cercle car si SNCF réseau augmente les péages alors la SNCF n’est plus compétitive. L’ancien président de SNCF réseau considère donc que le patrimoine national ferroviaire est en danger en référence, non pas aux lignes à grande vitesse (LGV) ou des réouvertures de lignes, « mais de la partie la plus circulée du réseau, ces 20 à 25.000 kilomètres de lignes (sur 30.000 km), qui, pendant 30 ans, n’ont pas bénéficié des investissements de renouvellement requis. » « A partir d’un certain âge et d’un certain état des équipements, la prévisibilité de ce que vont devenir ces équipements et la façon dont ils vont réagir décroît. La science de l’ingénieur n’est pas illimitée. Quand nous arrivons aujourd’hui à un âge moyen de nos voies de 33 ans, nous sommes en risque. Il ne peut y avoir qu’une seule priorité : préserver cet immense patrimoine national. » Une bonne demi-heure plus tard, après la série de questions des députés, Jacques Rapoport, a tenu à préciser sa pensée. « Je ne voudrai pas que l’on se méprenne, il n’y a pas eu depuis 30 ans de sous-entretien, il y a eu du sous-renouvellement. L’entretien a été régulièrement opéré mais les équipements ont vieilli. Il n’y a pas d’impact en matière de sécurité. Chaque jour, nous faisons rouler 15.000 trains et transportons 4 millions de passagers. Pour assurer cette sécurité, nous sommes parfois malheureusement conduits, compte tenu de l’état de l’infrastructure, de dégrader la qualité à travers des ralentissements. Nous avons une augmentation d’environ 10% par an du kilométrage ». Soit environ 3.000 kilomètres ralentis, trois fois plus qu’il y a cinq ans, selon Frédéric Delorme, le nouveau responsable de la sécurité du groupe
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